La célébration a été marquée par une conférence-débat au cours de laquelle la Première Dame et les autres intervenants ont souligné que les femmes paient un lourd tribut à la crise. Et elles sont les premières à appeler de leur vœu la concorde et la quiétude
A l’instar de la communauté africaine, notre pays a célébré hier la Journée panafricaine des femmes. Le thème retenu cette année est : «Paix, sécurité et réconciliation nationale : Enjeux, défis et opportunités pour les femmes du Mali».
Le clou de la célébration a été une conférence-débat organisée, hier, au Centre national de documentation sur la femme et l’enfant (CNDIFE). L’événement était présidé par l’épouse du président de la République, Mme Keïta Aminata Maïga, en présence des membres du gouvernement dont la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré, son collègue de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré. On notait aussi la participation de la secrétaire exécutive régionale de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF) pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Diallo Kama Sakiliba, du président du Conseil économique, social et culturel du Mali, Dr Boulkassoum Haïdara et des représentants des partenaires.
La Première Dame a rendu un hommage mérité aux militantes de première heures d’une Afrique unie à l’aube des indépendances avant de saluer les efforts constants du département de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et du secrétariat exécutif régional de l’OPF pour l’organisation de la journée qui demeure un lourd héritage de nos mères. «Nous devons garder le flambeau toujours allumé pour le combat des droits de la femme. Notre pays vit une crise depuis 2012. Les innocentes populations assistent, impuissantes à des exactions qui traduisent une tragédie humaine que nul ne saurait qualifier», a relevé Mme Keïta.
Elle déplorera ensuite que des femmes et des enfants se voient contraints de fuir, pour trouver refuge jusqu’au-delà des frontières de leur pays car les familles sont déchirées, faisant effriter le tissu social.
Cependant, Mme Keïta Aminata Maïga a expliqué que les femmes sont des actrices du changement. Il est donc nécessaire de les impliquer dans les résolutions des conflits et processus de paix. «Nous sommes tous interpellés par le thème de la Journée panafricaine des femmes», a soutenu la Première Dame. Pour elle, le thème traduit la volonté du département de la Promotion de la Femme de contribuer à la recherche d’une paix durable par des stratégies novatrices. «Je garde espoir que la conférence-débat, organisée ce matin pour la circonstance sera une opportunité pour mener des réflexions sur les stratégies qui permettront de construire une vision commune dans la perspective d’engager toutes les femmes du pays à contribuer à l’avènement d’un Mali en paix, sécurisé et réconcilié», a conclu l’épouse du chef de l’Etat.
L’implication personnelle de la Première Dame dans le combat pour la bonne cause, celle des femmes a été saluée par la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Rappelant le contexte de la crise qui a perturbé la stabilité du pays et la quiétude de nos concitoyens, elle a rappelé que la crise de 2012 a fait plusieurs victimes, y compris des enfants, des femmes, et des personnes âgées. Cette tension a aussi affecté le tissu social et entraîné le déplacement forcé de milliers de personnes vers les villes non occupées du Mali, et les pays frontaliers, dans la plus grande angoisse et le désespoir d’avoir tout perdu, même leur dignité humaine.
Et Dr Diakité Aïssata Kassa de lancer un appel à toutes les femmes pour s’engager dans la voie du dialogue, de la réconciliation et du vivre ensemble pour le développement harmonieux de notre pays. Elle a également rappelé que le président de la République fonde l’espoir de retrouver un Mali prospère.
Le maire de la Commune III a exprimé sa satisfaction pour le choix porté sur sa circonscription pour la commémoration de cette journée dédiée à la femme africaine.
Il est utile de rappeler que c’est au lendemain des indépendances des pays africains que les femmes africaines décidèrent de conjuguer leurs efforts pour créer une organisation régionale pour l’émancipation de la femme et la décolonisation des pays. Et c’est le 31 juillet 1962 que la première conférence des femmes africaines s’est déroulée en Tanzanie, marquant le départ de la première organisation féminine.
Cette date anniversaire a été mise à profit en 1974 lors du congrès de Dakar pour créer l’OPF qui offre aux Africaines un cadre permanent d’échange avec leurs gouvernements sur les contraintes majeures à leur bien-être et au développement de notre continent.
Un des temps forts a été les témoignages poignants des personnes refugiées de Centrafrique au Mali. Toutes ont plaidé pour le retour de la paix avant de narrer le récit émouvant de leur vie.
Amadou SOW
Source: L’Essor- Mali