La cérémonie était présidée par le Premier ministre, Choguel K Maïga qui avait à ses côtés, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, le président du Haut conseil des collectivités, Mamadou Satigui Diakité, le président de l’Association des municipalités du Mali (AMM), Yacouba Traoré…
Cette rencontre est devenue, au fil des années, incontournable pour évaluer les acquis, identifier les défis et définir les perspectives en vue de renforcer la gouvernance locale.
Le Premier ministre a indiqué que depuis août 2020, les autorités ont initié et entrepris un processus de refondation de l’Etat dans une démarche participative et inclusive : « En référence aux recommandations issues des Assises nationales de la refondation (ANR), le gouvernement a retenu les priorités en termes de réformes politiques et institutionnelles. Parmi celles-ci, il y a le parachèvement du processus de réorganisation territoriale, l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution, l’assainissement de l’écosystème politique. Y compris la réforme du système électoral et la poursuite du chantier de la régionalisation ».
Au regard de l’ampleur de la crise, le chef du gouvernement a précisé que ce processus s’est imposé au Mali. « C’est pourquoi, il a préconisé la nécessité de lui apporter des solutions maliennes, endogènes, holistiques et ambitieuses. Le processus de réformes prend en compte toutes les composantes de l’État : politiques, institutionnelles, sécuritaires, économiques et socio-culturelles », a-t-il ajouté. Ces acquis, selon lui, contribueront à l’amélioration de la gouvernance administrative et institutionnelle des collectivités territoriales.
Selon le chef de l’administration, la JNCM marque un moment de partage et d’échanges sur le processus de décentralisation de notre pays, débout et résilient : « Les actions entreprises par le gouvernement avec le concours des maires, participent de l’engagement commun à redonner à l’État son lustre d’antan et ses lettres de noblesse ».
« L’on retient de ces actions, l’organisation des différents scrutins électoraux ; la mise en circulation de la carte d’identité nationale biométrique sécurisée conforme aux exigences sous régionales et internationales ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. S’y ajoutent l’adhésion des citoyens au projet de Constitution ; l’opérationnalisation de la nouvelle organisation territoriale du pays ; l’évaluation de performances des collectivités territoriales dans le but d’offrir de meilleures conditions aux populations », a souligné le Premier ministre.
Choguel K Maïga a exhorté aux participants à poursuivre et à intensifier l’information et la sensibilisation, une fois de retour dans leurs localités respectives, pour une adhésion massive des populations au projet de Constitution sur lequel elles sont appelées à se prononcer en toute liberté. Avant d’inviter les maires à redoubler d’efforts et d’abnégation pour promouvoir la culture du résultat et une gouvernance vertueuse dans l’accomplissement des compétences transférées par l’Etat. La vigilance de l’État, a-t-il assuré, ne faiblira pas et aucune complaisance ne sera tolérée en cas de déficience. Dans l’atteinte de l’instauration d’une culture de performance et de résultats dans la gestion efficace et efficiente des affaires publiques locales, a-t-il fait savoir.
Processus de transfert des compétences et de ressources aux collectivités…
Quant au colonel Abdoulaye Maïga, il a soutenu que la JNCM est un espace de partage d’expériences sur la vision de la dynamique de la décentralisation. Le ministre d’état, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a réitéré son attachement à l’édification du grand chantier institutionnel, politique et social qu’est la décentralisation. En vue d’impulser le processus de transfert de compétences et de ressources aux collectivités territoriales, le gouvernement s’est engagé à transférer à celles-ci 30% de recettes budgétaires, a fait remarquer le chef du département en charge de l’Administration territoriale. Affirmant que le transfert financier est actuellement de l’ordre de 26,4%, il a précisé que ce taux dépasse de loin celui fixé par l’Uemoa (15%).
Pour sa part, le président de l’AMM, Yacouba Traoré a déclaré que l’heure n’est pas à l’abandon et au découragement. Il a exhorté les maires à resserrer les rangs et a invité chacun à jouer pleinement sa partition pour le parachèvement des réformes. Selon lui, ces réformes auront de l’impact sur les élus et les collectivités. L’AMM, par la voix de son président, a plaidé pour la revalorisation du statut des maires et la reconnaissance de son utilité publique.
Enfin, le représentant des partenaires techniques et financiers, Patrick Etienne s’est réjoui de la relance de cet important rendez-vous national.
Mohamed Sylla