Sur initiative du conseil d’administration du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Journée mondiale de la population que consacre le 11 juillet, a été instituée en 1989. Notre pays n’est pas resté en marge de la célébration de cet événement qui offre une opportunité d’échanges sur les préoccupations essentielles liées aux questions de population, donc de développement. L’épicentre des activités de commémoration de la Journée mondiale de la population était le cercle de Bla (Région de Ségou) où s’étaient retrouvés les acteurs en charge des questions de population et les partenaires sur le thème : «La planification familiale est un droit humain».
La journée qui a été célébrée avec faste, a enregistré la présence du ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Adama Tiémoko Diarra, son collègue de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré et celui du Développement local, Soumana Mory Coulibaly. Y étaient aussi le député Mamadou Diarrassouba, la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Mme Josiane Yaguibou et la directrice nationale de la Population, Mme Diall Absatou Ndiaye.
La journée a été donc l’occasion de rappeler que les questions de population restent liées à la lutte contre la pauvreté, au développement durable et aux droits humains. Dans l’enceinte du groupe scolaire, Markeina de Bla, des réflexions sur la problématique de la planification familiale (PF) en lien avec l’autonomisation des populations (surtout des femmes) et le développement ont été partagées. Il est apparu la nécessité de promouvoir le planning familial pour réaliser le dividende démographique (un concept qui vise une accélération de la croissance économique générée par une baisse soutenue de la mortalité et une maitrise de la fécondité). En outre, il a été établi un lien étroit entre population, développement et droit à la santé, notamment le droit d’avoir une santé sexuelle et reproductive. Cette disposition a été adoptée par 179 Etats, dont le Mali, lors de la Conférence internationale sur la population et le développement, tenue au Caire (Egypte) en 1994 et reconfirmée dans la résolution 65/234 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2011. Plusieurs interventions ont marqué la journée, notamment celles du chef du village, du maire, de la représentante résidente de l’UNFPA et du ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population. Adama Tiémoko Diarra a remercié les autorités communales et coutumières pour leur présence et l’intérêt qu’elles accordent aux questions de population. «Vous donnez la preuve de votre disponibilité à accompagner le gouvernement dans ses missions de création des conditions d’épanouissement des populations», a-t-il expliqué. Il a aussi relevé que le thème retenu cette année revêt une importance capitale pour notre pays. A en croire le ministre Diarra, dans notre pays la faible utilisation des services de santé de la reproduction, en général et de la PF, en particulier, contribue beaucoup aux maladies ou aux décès des enfants de moins d’un an et des femmes pendant ou après l’accouchement.
Selon la cinquième Enquête démographique et de santé au Mali (EDS), l’utilisation actuelle des méthodes de contraception moderne reste très faible (soit 9,9%) malgré les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires. A ce propos, le ministre Diarra a rappelé que cette faiblesse s’explique, entre autres, par la qualité des soins, les difficultés géographiques et financières d’accéder à des soins et leur insuffisance pour la femme enceinte et le nouveau-né.
Les différents intervenants ont tous reconnu que la PF volontaire et sans danger constitue un droit fondamental. Elle est cruciale pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et constitue un facteur essentiel de réduction de la pauvreté. Et le ministre en charge de l’Aménagement du territoire de préciser qu’on pourrait éviter au Mali plus de 900 000 décès infantiles cumulés d’ici 2025, rien qu’en augmentant l’utilisation de la contraception.
Il faut rappeler que la «Journée des cinq milliards» d’individus dans le monde, célébrée le 11 juillet 1987, a suscité de l’engouement et inspiré l’instauration de la Journée mondiale de la population. Par la résolution 45/216 de décembre 1990, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé de maintenir la Journée mondiale de la population afin de renforcer la sensibilisation sur les questions de population, notamment leurs relations avec l’environnement et le développement.
Issa Baradian TRAORÉ
Source: ESSOR