Dr Choguel Kokalla Maïga a présidé la célébration de la Journée internationale des migrants à Ségou. À cette occasion, il a assuré que notre pays va s’investir dans le traitement des questions liées au phénomène au niveau des instances africaines et internationales à hauteur des enjeux
Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé, hier, dans la Cité des Balanzans la célébration de la Journée internationale des migrants sous le thème national : «Rôle de la diaspora dans la refondation de l’État». Le thème international est intitulé : «Mettre à profit le potentiel de la mobilité humaine». Cette célébration était une opportunité pour sensibiliser l’ensemble des acteurs sur les enjeux et défis de la migration tant au plan national, sous-régional et international.
L’événement permet de contribuer au renforcement de la protection des migrants. Et aussi de prévenir les migrations irrégulières à travers des actions de sensibilisation, d’échanger sur le rôle de la diaspora dans la refondation de l’État, de partager la politique de l’État en faveur des Maliens établis à l’extérieur, de promouvoir les partenariats autour des enjeux migratoires et d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les violations des droits des migrants. Il s’agit aussi de proposer des recommandations en vue de renforcer leur protection.
Conscient de l’importance de la diaspora dans le cadre du développement national, notre pays fait de la question migratoire une priorité nationale, illustrée par l’adoption et la mise œuvre de la Politique nationale de la migration (Ponam) ainsi que son Plan d’actions révisé ici à Ségou, en octobre 2020. Le Premier ministre confirmera que la migration, au même titre que les questions de paix, de sécurité, de lutte contre le terrorisme, de changement climatique, d’élimination de la faim ou des défis sanitaires comme la Covid-19, fait partie des sujets prioritaires de la gouvernance mondiale.
Il a indiqué que le départ des bras valides et des élites de nos terroirs locaux accentue la crise de leadership local, qui n’est pas sans lien avec la crise sécuritaire. Alors pour répondre à tous ces défis, l’État a posé au cœur de sa Politique nationale de la migration la problématique de la gouvernance et du développement local.
Approuvant le thème de cette année, le chef du gouvernement a souligné qu’il s’agit, d’une question d’importance cruciale, au moment où se tiennent depuis le 11 décembre dernier, partout sur le territoire national, les Assises nationales de la refondation (ANR), dont l’objectif ultime est de trouver les voies et moyens de renforcer la stabilité de notre pays et son redressement durable afin qu’il reprenne sa place dans le concert des nations.
Dans ce processus, Dr Choguel Kokalla Maïga dira que la contribution de notre diaspora est essentielle dans l’édification du Mali nouveau en gestation. «La refondation n’est pas un vain mot», a-t-il dit, car il s’agit d’un besoin vital pour la survie de notre pays qui n’a que trop souffert de l’instabilité, des ruptures cycliques violentes de l’ordre constitutionnel et de la mauvaise gouvernance.
UN ÉLAN HUMANISTE- Le Premier ministre pense qu’il faut organiser la migration pour mieux en réguler les flux. Il estime qu’il faut le faire en tenant compte des conventions internationales qui protègent les droits des migrants, dans un élan humaniste, centré sur le respect des droits de la personne humaine et la sacralité de sa dignité. Et d’ajouter que le gouvernement est déterminé à œuvrer au sein des instances africaines et internationales pour que les questions migratoires bénéficient du traitement à la hauteur des enjeux politiques, économiques et des drames sociaux et humains qui en résultent.
Selon le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, le nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance ou de citoyenneté a atteint 281 millions en 2020 contre 272 millions en 2019. Les migrants internationaux représentaient 3,5% et 3,6% de la population mondiale, respectivement en 2019 et 2020. Parmi ces migrants internationaux, les femmes et les filles représentaient 48% du total.
Alhamdou Ag Ilyene ajoute que 85% des flux migratoires se réalisent entre les pays de la sous-région. En dépit de la situation difficile, son département a réalisé d’importantes activités en vue du renforcement de la protection de nos compatriotes établis à l’extérieur et favoriser leur participation au développement du pays.
Les efforts conjugués avec les partenaires internationaux ont permis d’assurer et rapatrier plus de 4.500 Maliens en situation de détresse, a-t-il souligné, avant de confirmer la réintégration durable d’environ 10.000 jeunes migrants de retour dans leurs communautés d’origine à travers des projets d’insertion et l’accompagnement de plus de 100 projets structurants de création d’entreprises.
Alhamdou Ag Ilyene a aussi rappelé la conception d’un mécanisme adapté pour l’accompagnement des investisseurs de la diaspora à travers la réalisation de l’étude de faisabilité pour la mise en place d’un Fonds d’appui à l’investissement productif de la diaspora (FAIP) et le renforcement des capacités de 100 agents techniques et membres de la société civile sur les enjeux migratoires.
Le chef de mission de l’Organisation internationale de la migration au Mali (OIM-Mali), Pascale Reyntjens, a témoigné de sa gratitude aux partenaires au Mali et dans les pays voisins qui œuvrent pour améliorer le sort de milliers de personnes qui se déplacent d’un pays à l’autre et d’un continent à l’autre. Il a réitéré l’engagement de son organisation à accompagner le gouvernement à tout mettre en œuvre pour maximiser le potentiel de la migration, tout en garantissant les droits humains.
Envoyée spéciale
Fatoumata NAPHO
Un centre multifonctionnel pour les femmes de Pelengana
Les femmes de la Commune de Pelengana disposent désormais d’un centre multifonctionnel pour le développement de leurs activités génératrices de revenus. Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a inauguré le joyau en marge des travaux de la Journée internationale des migrants.
Le centre de Pelengana, composé de deux ateliers de production équipés, a coûté environ 38 millions de Fcfa. Le coordinateur du projet, Alou Barry, a indiqué que le projet permettra aux femmes de la Commune d’augmenter et de diversifier leurs revenus.
Les bénéficiaires directes du projet sont estimées à 75 personnes qui y travailleront de façon rotative. Selon le coordinateur, le centre dispose d’un moulin, d’un congélateur, d’un réfrigérateur, de deux machines à coudre, de trois thermos , de pasteurisateurs, d’un dispositif pour la transformation agroalimentaire, d’un autre pour la fabrication du savon, d’une mototricycle, de deux séchoirs et d’un ordinateur.
Après la coupure du ruban, le chef du gouvernement a visité les locaux. Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, ce centre résulte de la volonté politique et des initiatives du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine. Le Premier ministre a indiqué que l’un des acteurs clé du processus de changement dans lequel nous sommes est la communauté des Maliens de la diaspora. Cette communauté, a-t-il témoigné, joue de plus en plus un rôle important dans le développement économique et social de notre pays.
C’est pourquoi le gouvernement de la Transition veut lui donner plus de place et de visibilité. Et ce centre en est un exemple. Pour l’équilibre de notre société, le chef du gouvernement dira qu’il est important que les femmes et les jeunes soient au centre de toutes les actions. Il a signalé que ce centre a vocation de donner du travail direct à 75 femmes.
En outre, 5.000 personnes seront également utilisées de façon indirecte. Dr Choguel Kokalla Maïga est persuadé que ce centre permettra de donner aux femmes une activité créatrice de revenus et de vivre du fruit de leur travail. Mais aussi de leur créer une situation de convivialité et de promouvoir la consommation de nos produits locaux.
Le Premier ministre a relevé que le souci majeur de son équipe est qu’à la fin de la Transition, les femmes et les enfants puissent témoigner que c’est la période la plus productive. Et que le gouvernement prochain puisse prendre cela comme un élan et aller de l’avant.
Mme Mariétou Konta, la représentante des bénéficiaires, a vivement remercié les donnateurs pour ce geste à l’endroit des femmes de sa commune.
F. N.
Source : L’ESSOR