A l’occasion de la Journée internationale des femmes, la Fédération nationale des jeunes filles et femmes pour leur autonomisation (Fenajfa), en collaboration avec le projet Luceg, a initié à Koulikoro le samedi 18 mars, des actions de sensibilisation, de mobilisation et de plaidoyer pour le respect des dispositions de la Loi 2015-052 promouvant le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
La rencontre a eu lieu sur le thème : “la Loi 2015-52 : les défis et les enjeux de son application pour le respect des droits des filles et des femmes au Mali”. La Fenajfa a saisi cette occasion à Koulikoro pour favoriser les échanges et le dialogue entre femmes d’une part, et d’autre part entre femmes et gouvernement sur les sujets brûlants qui affectent leur vie.
Depuis 2015, la loi 2015-052 en vigueur au Mali, connait un début d’application en ce qui concerne l’accès aux postes électifs mais souffre encore en ce qui concerne les postes nominatifs. Depuis 2015, aucun pouvoir n’a respecté cette loi dans la nomination des membres du gouvernement ou dans la désignation des membres du corps des administrateurs civils et plus récemment dans la désignation des membres du Conseil national de transition (CNT).
La non application de cette loi se fait ressentir même dans les structures mises en place pour promouvoir les droits des filles et des femmes par leur sous-représentativité avec comme conséquence une inefficacité dans les actions déployées en leur faveur. Ce même constat a également été fait par le Bureau du Vérificateur général qui a audité certains services publics comme le CHU du Point G, du Gabriel Touré et de l’IOTA.
Ainsi, pour contribuer à renforcer les actions de sensibilisation, de mobilisation et de plaidoyer prévues pour une plus grande application de la loi 2015-052, le projet Luceg a décidé d’accompagner techniquement et financièrement la Fenajfa et ses partenaires dans la réalisation d’activités à Bamako et à Koulikoro dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des femmes.
L’objectif est d’échanger sur la loi 052 du 18 décembre 2015, expliquer davantage cette loi, alerter les OSC et les femmes sur le non-respect des dispositifs de cette loi, créer des cellules de veille et plaider pour l’application stricte des diapositives de la loi 052.
Il faut rappeler qu’à travers cette activité, la Fenajfa ambitionne de sensibiliser, mobiliser et plaider contre les pratiques discriminatoires et corruptrices de 100 filles et femmes venant d’une dizaine d’associations et de groupements de défense des droits des filles et de femmes à Bamako et Koulikoro, la transmission des messages de plaidoyer en faveur du respect de la loi 2015-052 et de l’application des mesures qui y sont prévues aux autorités administratives (cabinet du Premier ministre, ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, ministère de la Justice, des Droits de l’Homme, ministère de la Fonction publique, ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne et politiques (Conseil national de transition, Conseil social et économique, Haut conseil des collectivités du Mali).
Dans son intervention, la directrice exécutive de la Fenajfa, Aramata Diakité, a salué le soutien du projet Luceg qui, selon elle, va sans doute renforcer le pouvoir des femmes et des filles face aux pratiques corruptrices et discriminatoires contribuant aux injustices et aux inégalités entre les hommes et les femmes dans la société malienne.
“Dans la société on donne à la femme la charge morale de gardienne des us et coutumes et même gérante de l’honneur et de la responsabilité de la famille. Donc le pilier du changement social”, a-t-elle conclu.
Ibrahima Ndiaye
Source : Mali Tribune