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Journée internationale de la langue des signes : Reconnaissance et inclusion

Le 23 septembre, le monde a célébré la Journée mondiale des signes et des langues. Une journée proclamée par les Nations unies en 2017, pour soutenir l’identité linguistique et la diversité culturelle de toutes les personnes sourdes et malentendantes.

La Journée des langues et des signes a été instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2017. Elle est célébrée le 23 septembre de chaque année. Elle vise à sensibiliser et à reconnaitre l’importance de la langue des signes en tant que moyen de communication et d’expression pour les personnes sourdes.

La langue des signes est une langue visuelle gestuelle qui est utilisée par les personnes sourdes et malentendantes pour communiquer entre elles et avec les autres. Elle possède sa propre grammaire, syntaxe et vocabulaire distincts et varie d’un pays à l’autre.

La Journée internationale de la langue des signes offre une occasion de promouvoir l’inclusion et l’égalité des droits pour les personnes sourdes, ainsi que de sensibiliser le public à la diversité linguistique et culturelle. Elle encourage également la reconnaissance et l’acceptation de la langue des signes comme une langue à part entière.

De nombreuses organisations et communautés autour du monde organisent des événements spéciaux pour célébrer cette journée, tels que des conférences, des ateliers, des spectacles de signes et des défilés. C’est l’occasion de mettre en valeur les talents et les compétences des personnes utilisant la langue des signes, ainsi que de promouvoir une communication inclusive et une meilleure compréhension entre les personnes sourdes et malentendantes.

En d’autres termes, la Journée internationale de la langue des signes est un événement important pour promouvoir la reconnaissance et l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes, en mettant en valeur la langue des signes en tant que moyen de communication essentiel.

Moussa Keita, directeur association malienne de la langue des signes :

“Confiance entre l’interprète et le sourd”

 Dans cette interview, Moussa Kéita, directeur de l’Association malienne de l’interprétation en langue des signes nous explique l’importance de cette journée. Entretien.

Mali Tribune : Pourquoi cette journée de la langue des signes ?

Moussa Kéita :

En fait, cette journée a été instituée avec l’objectif de promouvoir la langue de communication des sourds et de sensibiliser sur l’importance de la langue des signes. C’est ainsi que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé en 2017 la Journée internationale de la langue des signes.

Mali Tribune : Y a-t-il des spécialistes de la langue des signes au Mali ?

MK. : Oui, au Mali il y a des spécialistes mais nous ne sommes pas nombreux. Nous sommes au nombre de trois personnes seulement qui sont : Balla Kéita, Moussa Sanogo et moi-même Moussa Kéita.

 Mali Tribune : Rencontrez-vous des difficultés dans le cadre de la communication avec les sourds ?

M K. : Oui, nous rencontrons des difficultés. Quand une personne entendante parle avec un sourd, la personne qui parle est obligée de faire des signes pour que ce dernier comprenne de quoi il s’agit. Et pour cela, il ne faut pas faire n’importe quel signe mais des signes propres à la personne sourde qui est la langue des signes. Mais pour que la personne entendante puisse utiliser cette langue, il faut qu’elle fasse une formation d’abord pour mieux communiquer avec la personne sourde.

Une autre difficulté c’est la confiance dans le cadre de l’interprétation. Quand une personne sourde s’adresse à quelqu’un ou au public, il lui faut un interprète pour que le public comprenne ce qu’il a dit. De même quand une personne normale s’adresse au public, il faut aussi un interprète pour que le sourd comprenne ce qu’il dit mais cette fois-ci l’interprète doit traduire en langue des signes.

Maintenant là où je parle de confiance c’est dans le cadre où le sourd s’adresse au public. Quand il est rapide, l’interprète est obligé de suivre le rythme de ce dernier. Le problème à ce niveau est que si l’interprète ne suit pas le rythme, le public sera embrouillé et ne comprendra pas ce qu’il dit. Et c’est le même cas pour la personne normale qui s’adresse au public et l’interprète qui traduit pour le public, mais dans ce cas, le public ne va pas s’embrouiller mais le sourd. Et c’est là qu’il y aura manque de confiance entre l’interprète et le sourd.

 Mali Tribune : Dans votre présentation, vous avez dit que vous êtes directeur de l’Association malienne des interprètes en langue des signes. Pouvez-vous nous dire pour quelle raison cette association a été créée et combien vous êtes en son sein ?

MK. : L’Association malienne de l’interprétation de la langue des signes a été créée le 5 mai 2018. C’est une association créée dans le but d’interpréter la langue des signes qui est la langue de communication des personnes sourdes afin que les personnes entendantes comprennent ce qu’elles disent. L’Association malienne des interprètes en langue des signes (AMILS) compte six personnes.

 Mali Tribune : Qui utilise vos services ?

M K. : Ceux qui utilisent nos services de prestation sont les associations des personnes sourdes, la Fédération malienne des associations de personnes handicapées, les ONG, les services de communication digitale, l’ORTM, le CNT.

Mali Tribune : Est-ce que votre association est bien payée ?

M.K : Oui nos prestations sont tarifées par heure. Pour les interprétations simultanées, le tarif est de 10 000 F CFA/heure. Et pour les interprétations par séquence c’est 5000 F CFA/heure.

Mali Tribune : La formation se fait au Mali ?

  1. K. : Oui, maintenant la formation se fait au Mali. Auparavant il fallait partir en Côte d’Ivoire ou au Bénin, voire aux Etats-Unis.

 MICRO-TROTTOIR

 La Journée de la langue des signes vue par des Maliens

 Dans ce micro-trottoir, les Maliens s’expriment sur la Journée internationale de la langue des signes dédiée aux sourds.

 Ali Sangaré (chef de famille) :

“Je pense que c’est une bonne initiative qui démontre que le handicap n’est pas un frein pour l’épanouissement de la personne, la société. Je félicite l’Etat du Mali ainsi que les Nations unies d’avoir consacré et célébré une journée à l’endroit des personnes vivant avec ce handicap”.

Mohamed Dramé (chef de famille) :

“Je pense que la Journée internationale de la langue des signes est une journée où la langue des signes est mise en valeur. Et aussi c’est une journée qui nous permet de savoir comment les sourds communiquent entre eux”.

 T. (connaissance d’un jeune handicapé):

“Je connais un jeune garçon vivant avec ce handicap. Malgré son état de santé, il ne s’est pas laissé abattre par son handicap. Il se bat pour son pain quotidien au marché de Boulkassoumbougou. Il intervient dans la chaîne d’approvisionnement de volailles. Avec des gestes de langage, il parvient à communiquer avec les personnes entendantes. Je trouve que si ce dernier arrive à réussir son insertion socioprofessionnelle, la célébration de cette journée ne peut que le réconforter dans son combat contre l’exclusion sociale”.

Dossier réalisé par

Isaac Ariel Mariko

(Stagiaire)

Mali Tribune

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