La célébration de cette journée se veut une opportunité de mesurer les progrès accomplis, les défis et susciter l’engagement des décideurs. Cela en faveur d’un environnement propice au plein épanouissement et à l’autonomisation des filles
À l’instar de la communauté internationale, notre pays a célébré, hier, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), la 10e édition de la Journée internationale de la fille sous le thème national : «Protection des filles en période de Covid-19». Mais le thème international est intitulé : «Génération numérique, notre génération».
Le clou de l’événement a été une rencontre présidée par la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Wadidié Founè Coulibaly, en présence du représentant adjoint du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) au Mali, Dr Amah Klutse et du président du Parlement des enfants, Nouhoun Cherif Haïdara.
La Journée du 11 octobre est commémorée à l’honneur des filles. Pour le représentant adjoint de l’Unicef dans notre pays, le thème national tout comme celui international est assez évocateur. Selon lui, les filles et les femmes vivent des problèmes sur le plan politique, économique, juridique et social.
Elles ont peu d’accès à l’information et à l’enseignement sur les droits de l’Homme et du Code de la famille. La ségrégation traditionnelle dans les rôles sociaux et économiques, selon le sexe, aggrave les multiples inégalités et limite l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
«Aujourd’hui, plusieurs analystes s’accordent à reconnaître la fracture numérique du genre. Bien qu’elles soient les principales actrices du changement et des progrès, les filles et les femmes africaines sont à la traîne pour se familiariser avec les Nouvelles technologies de l’information et de communication (NTIC», a souligné Dr Amah Klutse. Et d’ajouter qu’au regard de la révolution opérée par les femmes, les Nations unies placent désormais l’accès aux technologies de l’information, après la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la violence, au cœur du devenir de la condition et du statut de la femme.
Le président du Parlement des enfants dira que la célébration de la Journée permet de mettre en lumière les besoins réels des filles et de développer des réponses appropriées pour plus d’équité et d’égalité entre les filles et les garçons dans la jouissance de leurs droits. Selon lui, ces droits sont notamment l’accès aux NTIC.
La Journée offre aussi l’occasion aux différents acteurs en charge de la promotion et de la protection des droits des filles, de mesurer les progrès accomplis, les défis et susciter l’engagement des décideurs en faveur d’un environnement propice au plein épanouissement et à l’autonomisation des filles.
Cependant, Nouhoun Cherif Haïdara a déploré les cas de mariages précoces ou forcés et des petites filles, victimes d’excision et d’autres pratiques nuisibles pour leur santé. Et de préciser qu’il est regrettable de constater que beaucoup de jeunes filles ont vu leur vie basculer. Il a aussi rappelé les statistiques de l’Enquête démographique et de santé (EDSM-VI), réalisée en 2018 qui indique que le taux du mariage des filles est de 53%, celui de l’excision est de 73% chez les filles de la tranche d’âge de 6 à14 ans. Le même document souligne que le taux de viol est de 13% et celui des grossesses précoces chez les filles reste à 36%.
Mme Wadidié Founè Coulibaly a expliqué que la Journée a été instituée par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution N°66/170 du 19 décembre 2011, afin de reconnaître les droits des filles et les obstacles particuliers auxquels elles se heurtent de par le monde.
La ministre en charge de la Promotion de la Femme a également relevé que le thème international de la Journée se veut une alternative pour plus d’équité et d’égalité du genre en matière d’éducation et d’apprentissage à travers la digitalisation des NTIC. L’État, a-t-elle ajouté, a lancé un vaste chantier d’élimination des violences faites aux enfants.
«Cela, en adoptant la Politique nationale de promotion et de protection de l’enfant, la Politique nationale de promotion de la famille, en ratifiant les textes internationaux et régionaux, en renforçant le cadre juridique et institutionnel, en adhérant aux ODD, aux Agendas 2040 et 2063 de l’Union africaine et à la Feuille de route de la CEDEAO, relatifs aux droits de l’enfant», a relevé la ministre.
Une innovation de taille dans l’organisation de la Journée. Mlle Habibatou Dicko a été choisie pour assumer la fonction de ministre en charge de la Promotion de la Femme pour la journée d’hier. Une expérience que bien de jeunes aimeraient vivre.
Maïmouna SOW
Source : L’ESSOR