La commune urbaine de Kita a abrité, vendredi 15 octobre 2021, la cérémonie officielle de commémoration de la Journée internationale de la femme rurale couplée à la Journée mondiale de l’alimentation célébrées respectivement les 15 et 16 octobre de chaque année. C’était sous la présidence de Mme WADJIDJE Founé COULIBALY, ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ; en présence du ministre Délégué auprès du ministre du Développement rural chargé de l’élevage et de la Pêche, Youba BA.
On notait également la présence de Mme Niakaté Goundo KAMISSOKO, Présidente de la Fédération des femmes rurales du Mali ; de Mme Sally HAYDCK, représente du Programme mondiale alimentaire (PAM) et des partenaires du Département de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, dont Mme Beatrice EYONG, Directrice pays de l’ONU-femme au Mali.
«Renforcer la résilience des femmes et des filles rurales face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises sécuritaire et sanitaire », tel était le thème de la journée internationale de la femme rurale. Quant à la Journée Mondiale de l’Alimentation, qui est à sa 42è édition, elle avait pour thème : « Soutenir la transformation vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure ».
En campant le décor, la présidente de la Fédération des femmes rurales a remercié les plus hautes autorités de l’importance qu’elles accordent aux femmes rurales à travers cette journée. Elle a ainsi été une occasion pour Mme Niakaté d’égrener un chapelet de problèmes auxquels sont confrontées les femmes rurales du Mali. Parmi lesquels, elle a souligné la non tenue de la promesse d’accordée 15% des terres aménagées et cultivables dans les zones respectives aux femmes rurales.
En plus des problèmes liés à l’accès à la terre, le présidente Niakaté Goundo a déploré les autres conditions non reluisantes des femmes rurales du Mali.
Des problèmes qui ont pour noms : le manque de moyens techniques et financiers, les déplacements forcés liés aux conflits dans certaines zones de production, sans oublier les risques évidents de mauvaises récoltes liées à la mauvaise pluviométrie.
La représentante du PAM-Mali a souligné que les femmes rurales constituent un maillon essentiel dans le renforcement de la résilience au sein de leur communauté.
Toutefois, la représentante du PAM n’a pas caché son inquiétude face à la situation alimentaire au Mali, due à des crises multidimensionnelles.
«Au Mali, 50% des ménages n’ont pas accès à une alimentation nutritive alors que la récurrence des chocs climatiques et les conflits continuent de fragiliser les systèmes alimentaires et d’augmenter la vulnérabilité des communautés», a-t-elle dit.
A cette situation s’ajoutent les effets néfastes de la Covid 19 qui a davantage creusé le fossé des inégalités et la pauvreté dans le pays, a-t-elle déploré.
Le Ministre délégué Youba BA, a quant à lui, indiqué que cette journée se voulait un espace de communication qui permet aux femmes de s’exprimer, de s’informer et de se former.
Il a rappelé que le couplage des deux journées en une seule (de l’Agriculture, l’alimentation et des femmes rurales) depuis 2014 participe de la volonté du Gouvernement du Mali de permettre une plus grande participation des femmes rurales aux débats sur leurs conditions de travail et d’épanouissement à la faveur de la journée à elles dédiée.
Pour sa part, Mme la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a précisé que la commémoration de cette journée permettait aux femmes rurales de faire l’état des progrès réalisés, des difficultés rencontrées et des défis à relever.
Dans son intervention, il ressort qu’au Mali, les femmes représentent 50,4% de la population dont 52% d’entre elles résident en milieu rural.
Sur le plan économique, les femmes rurales contribuent pour plus de 55,8% à la production agroalimentaire nationale.
Pour remédier aux problèmes qu’elles connaissent, poursuit-elle, il est urgent d’orienter les femmes rurales vers l’application des nouvelles techniques et technologies de production à impact rapide en matière de pisciculture en cage flottante, d’utilisation des semoirs mécanisés, de semences adaptées aux changements climatiques, de parcelles sécurisées.
La journée a été marquée par le lancement officiel des activités du Projet d’Autonomisation Economique des Femmes dans la filière Karité (PAEFFK). Il s’agit d’un projet initié par le Gouvernement de la République du Mali en vue d’atteindre l’objectif d’une promotion économique des femmes.
PAR CHRISTELLE KONE
Source : Info-Matin