Dans le cadre du Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion et aussi à l’occasion du 14e anniversaire de l’Association malienne des personnes de petite taille (AMPPT), une conférence-débat a été initiée sur le thème : “L’intégration des personnes handicapées dans les secteurs publics et privés : Cas des personnes de petite taille”. C’était le lundi 31 octobre 2022 à l’hôtel Meridiana, ex-Kempeski. Cette conférence débat a été suivie du lancement de deux (2) modules de formations, à savoir la gestion des projets ; entreprenariat et développement personnel.
Au Mali, les personnes handicapées sont estimées à 15,5 % de la population, soit environ 2 247 500. Une frange assez importante de la société qui ne demande qu’à être mise dans ses droits comme tout autre citoyen. Aux dires de Mme Diarra Kadiatou Barry, présidente de l’Association malienne des personnes de petite taille (AMPPT), les droits des personnes handicapées sont de plus en plus reconnus aux niveaux national, régional et continental. “L’adoption de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées en 2006 est une preuve. Les droits des personnes handicapées ont été inscrits dans les différentes constitutions des Etats membres de l’Union africaine et leur participation à tous les niveaux du processus politique a été garantie. Le Mali est 7e pays africain et 20e mondial à ratifier la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées”, a-t-elle indiqué.
Toutefois, elle signalera que même si l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique progresse, force est de constater qu’il reste encore des efforts à fournir au niveau du secteur privé, singulièrement, les personnes de petite taille sont encore si peu nombreuses à travailler en milieu ordinaire ou privé, malgré les outils d’accompagnement et les lois en faveur de leur insertion. “Pourquoi l’intégration des personnes de petite taille dans le travail se pose avec acuité ? Nous sommes motivées, créatives et méritons de développer notre potentiel, comme chacun d’entre vous. Nous ne pourrons aller de l’avant que quand l’ensemble de la société sera pris en compte et aura accès aux mêmes opportunités et chances. Afin de garantir le respect du principe de l’égalité de traitement à l’égard des personnes handicapées, des aménagements raisonnables doivent être envisagés. Cela signifie que l’Etat ou l’employeur prenne des mesures appropriées en fonction des besoins dans une situation concrète pour permettre aux personnes handicapées d’accéder à un emploi, de l’exercer, d’y progresser ou pour qu’une formation lui soit dispensée. Cette charge n’est pas disproportionnée lorsqu’elle est compensée de façon suffisante par des mesures existant dans le cadre de la politique menée en faveur des personnes handicapées”, a déclaré la présidente.
Pour sa part, Mme Konaté Zeïneb Guissé, 2e vice-présidente de la Fédération malienne des personnes handicapées (Fémaph), a rappelé les règles standards sur l’égalisation des opportunités pour les personnes handicapées qui stipulent que les lois et dispositions sur le travail ne doivent pas être discriminatoires envers les personnes handicapées ou être des obstacles à leurs accès à l’emploi.
Parlant du thème, elle a trouvé que c’est un sujet préoccupant à plus d’un titre, car morphologiquement, rien n’est préparé pour les accueillir dans les lieux de travail quelconque au niveau du public comme privé. “Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’exemples qui entravent l’émancipation du travailleur de petite taille qui continuent à souffrir de discrimination systématique et de préjugés dans les sphères politiques, sociales et économiques. Nous espérons qu’avec l’avènement du Mali Kura où les filles et fils vont se retrouver avec leurs différences dans une nation refondée, chacun apportera sa contribution pour l’édification. Nous personnes handicapées sommes prêtes à aller au combat, pourvu qu’on nous fasse confiance”, a-t-elle fait savoir. Pour Fatouma M’Barka Mint Hamoudy, marraine de la journée, il est temps de sortir de ce retard où l’on considérait ces personnes de petite taille comme des sujets de moquerie. Elle a profité de cette journée de commémoration pour inviter les autorités, ONG et associations de venir en aide et à soutenir ces personnes de petite taille qui ont aussi droit à la vie et à l’épanouissement. La présidente de l’Association des femmes Solidarité d’ici et d’ailleurs (Asfia) a assuré les membres de l’AMPPT que ses portes leur seront toujours grandement ouvertes.
Le ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Déplacés et des Réfugiés, Oumarou Diarra, a salué la mémoire de feu le président Amadou Toumani Touré qui a été sensible à cette valeur cardinale de notre pays, qui fait que chaque fille et fils est considéré comme citoyen à part entière avec des droits comme tous les autres quelles que soient sa situation et sa différence.
En ce qui concerne son département, il a notifié qu’ils ont beaucoup fait dans ce sens et qu’ils continueront à prendre des mesures efficaces et appropriés avec l’ensemble des partenaires pour faciliter la pleine jouissance par les personnes de petite taille de ce droit.
Par ailleurs, Oumarou Diarra signalera que les problèmes sociaux jouent également un rôle essentiel dans l’orientation et la stimulation des changements en matière d’adaptation, d’atténuation et de solutions aux contraintes d’ordre social.
L’Association des personnes de petites de tailles, notamment la commission emploi a soumis deux doléances auprès des ministres de l’Emploi, de l’Entreprenariat et de la Formation professionnelle et celui délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Déplacés et des Réfugiés. Elle a proposé le recrutement d’un de ses membres comme chargé de mission ou conseiller. Et de souhaiter également avoir un centre de formation professionnelle au nom des personnes de petite taille.
Les membres de l’AMPPT souhaitent bénéficier d’un projet humanitaire de la part Fatouma M’Barka Mint Hamoudy pour faciliter leur intégration dans la société. Un intermède musical et de slam ont agrémenté cette journée.
Marie Dembélé
Source: Aujourd’hui-Mali