L’enceinte de l’hôtel Radisson collection de Bamako a abrité, du 17 au 18 novembre dernier, la tenue d’un atelier de formation sur « le journalisme sensible aux conflits » à l’endroit des journalistes, blogueurs, activistes, reporters et animateurs de radios du Mali. Animés par l’ex-directeur général de l’ORTM, en l’occurrence Salif Sanogo en compagnie de Seydou Sissouma, journaliste, les deux jours de formation ont été organisés par le ministre de la Réconciliation, de la Paix, de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation, colonel-major Ismël Wagué.
Les travaux d’atelier consistaient à outiller les participants sur le « journalisme sensible aux conflits » ; l’éthique et la déontologie du métier ; l’apprentissage des textes régissant le domaine au Mali ; les principes de base de la profession ; les conduites à tenir dans la pratique du journalisme. Il s’agissait aussi de rappeler aux professionnels comment assurer une bonne couverture médiatique ; les comportements à tenir ou à éviter sur les réseaux sociaux, les théâtres d’opérations… Chargé des questions de paix, le colonel-major Ismaël Wagué a estimé que les journalistes, les blogueurs, les reporters, les animateurs de radios tout comme les activistes sont tous appelés à pleinement jouer leur rôle pour la paix et le vivre ensemble dans le pays. Le ministre trouvera que la formation des acteurs de médias est non seulement indispensable dans l’exercice de leur métier, mais aussi et surtout pour la population et le pays tout entier. De par cet atelier, a-t-il soutenu, il s’agissait de magnifier les bonnes pratiques dans le journalisme sensible aux conflits, de même que dans la pratique du journalisme en cette période où le pays traverse une crise multidimensionnelle. En clair, dit-il, cet atelier se tient au moment où la profession journalistique reste confrontée à de nombreuses difficultés. Aux participants, le responsable dira que le métier du journalisme est au cœur du combat contre les violences, les stéréotypes, l’uniformisation du monde et la manipulation des hommes et des idées. Le métier du journalisme est un combat de chaque jour pour la liberté. Aussi, va-t-il reconnaître, le métier du journalisme n’est pas de faire du plaisir ou de causer du tort à quelqu’un, mais de porter la plume dans la plaie. Ces plaies, dit-il, elles sont de nos jours nombreuses. « C’est grâce à votre engagement, à la présence des journalistes, des reporters et des photographes sur les terrains les plus dangereux que nous mesurons à quel point dans le monde actuel l’image, la parole, la photo, le film sont déclencheurs de paix, de droit, de conformation démocratique. Au contraire, enchante-t-il, ces mêmes éléments peuvent être facteurs de discorde, d’affrontement, de haine ou de manipulation grave à travers les fake news ». En cette période où le Mali vit des moments importants de son histoire, le pays a besoin des journalistes, des blogueurs, activistes et animateurs bien formés à cheval sur l’éthique et la déontologie. D’où la tenue de cette rencontre. Deux jours durant, les participants ont appris à faire une critique positive, les attitudes à tenir dans les zones de conflits… Au nom des participants, Moussa Konaté s’est réjoui de la réussite de l’évènement. Le porte-parole des bénéficiaires a remercié le département pour la qualité de formation reçue et la catégorie des groupes ciblés. « Journaliste comme activiste et blogueur, nous avons compris à travers cette formation que nous sommes complémentaires et avons tous notre rôle à jouer en matière d’information », conclut le représentant des participants.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS