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José Mourinho n’est pas là pour se faire aimer, il veut juste dominer le jeu

PREMIER LEAGUE – Voilà des semaines, des mois, voire des années, que les critiques fusent à l’encontre du Special One, qui va peut-être décrocher le titre avec Chelsea, dimanche face àCrystal Palace. N’en déplaise aux esthètes du ballon rond, pourJosé Mourinho le football est un jeu d’amour mais sûrement pas de hasard. Le Mou est un dominateur. Et plus vous le haïrez, plus il aimera…
 coach josé mourinho chelsea

Mourinho n’aime pas le football“. Voilà, en substance, les critiques auxquelles l’entraîneur de Chelsea a droit depuis plusieurs mois. Le jeu pratiqué par les Blues ne séduit pas. Pas tout le monde, en tout cas. Les romantiques du ballon rond lui en voudront de n’avoir encaissé que 27 buts en 34 journées de Premier League. Ils oublieront de relever que son équipe possède aussi la deuxième meilleure attaque de son championnat (68 buts, seulement deux de moins que City). Le (re)voilà sur le point d’être sacré champion d’Angleterre…

Une anormalité, dites-vous ? Celui qui va battre le record de longévité en tête de la Premier League sur une saison répond : “Je ne sais pas si ça dérange nos rivaux mais ce que je sais c’est qu’il n’est pas normal d’être leader depuis le premier jour.” Chelsea serait une équipe de bourrins. Au classement du fair-play, Chelsea ne figue pourtant pas parmi les “relégables”. C’est donc sûrement à son jeu qu’on en veut.

L’anti tiki-taka, et alors ?

Son récent succès face à Manchester United (1-0) a fait jaser. Ses Blues ont laissé le ballon aux Red Devils ont point de les rendre raides. “Ils auraient même pu avoir 99% de la possession, ce n’est pas un problème, sourit Mourinho.Quand on joue de façon stratégique, on se moque des statistiques. On veut juste des points”. On est loin du tiki-taka de son “pote” Pep Guardiola. Xavi ne s’en cache pas : “Je n’aime pas la façon de jouer des équipes de José Mourinho”. Le Portugais s’en porte à merveille. “Le football, c’est le talent mais la stratégie aussi est importante.” Et savoir la manier exige une bonne dose de talent. Mou reprend : “Le Barça pratiquait du beau jeu chaque semaine. Quand ont-ils atteint leur summum ? Quand le Real Madrid a été sacré champion ? Qu’est-ce que le beau jeu ?”

Le Special One défend son idéologie et refuse la définition dictatoriale du dit “beau jeu”. Sa définition est tout aussi absolue : “C’est savoir exactement ce qu’on à faire sur le terrain”. Puisqu’on le caricature, il se laisse aller à un dessein : “Je me demande si, dans le futur, quand je serai grand-père et que je serai à la maison avec mes petits-enfants, le football ne sera pas réduit à un belle pelouse sans buts. L’équipe qui aura le plus de possession de balle aura gagné”. L’opposition entre “menottistes” et “bilardistes” se serait-elle transposée en Europe ? A 52 ans, le natif de Setubal ne change pas une équipe qui gagne. Ou qui ne perd pas. A l’heure où le turn-over est devenu la norme, lui préfère miser sur ses plus fidèles soldats. Une obstination qui agace mais qui a aussi été sa force…

Il joue avec les règles et… les nerfs

Mourinho est un pur pragmatique. Ses séances, sa communication, son approche du jeu tentent de maintenir l’aléa le plus distant possible de ses équipes. Une rationalité qui concerne aussi le volet financier. Entre le recadrage de son boss et le contrôle imposé par le fair-play financier, le club londonien calme essaie maintenant de contenir ses dépenses. Depuis qu’Abramovitch est le proprio de Chelsea (2004), cette saison est seulement la deuxième qui présente un solde positif sur la balance des transferts. Le Mou attaque le FPF qu’il définit comme “une protection pour les grands clubs historiques et anciens”. “Une équipe ne peut pas être championne en ayant été punie pour ne pas avoir respecté le fair-play financier”, lançait-il en février, en faisant référence à City. José obéit à ses propres codes. Notamment en ce qui concerne la conduite. Arbitrage, instances, concurrents… Aucun barrage ne l’incite à freiner.

Ces derniers jours, il a foncé sur ManU : “Ils ont un effectif phénoménal et possèdent le joueur le plus cher de la Premier League, Angel Di Maria, qui ne joue même pas.” Petite dédicace à leur agent commun, Jorge Mendes ; petit coup d’œil dans le rétro et petit clin d’œil à Pep, au passage : “Ici, ce n’est pas l’Allemagne avec le Bayern, la Suisse avec Bâle ou l’Ecosse avec le Celtic. C’est très difficile.”

Plus vous le détestez, plus il aime

Dimanche, les supporters d’Arsenal (0-0) ont chanté : “Boring Chelsea”. Un hymne à la gloire du meilleur ennemi d’Arsène Wenger. Car le Mou jubile :“Nous avons détruit nos adversaires”. Le dernier en date, Leicester (3-1), va même jusqu’à prendre sa défense. “Les meilleures équipes sont celles qui ont la capacité de gagner tous les matches de différentes façons et c’est que Chelsea a démontré”, affirme le manager des Foxes, Nigel Pearson.

Les critiques, Mourinho s’en délecte. Elles viennent alimenter sa théorie tantôt complotiste, tantôt parano, et si souvent motivatrice à l’égard de ses hommes.“Les supporters des autres équipes nous envient”, se convainc Kurt Zouma. Mais les “romantiques” tiquent. Xavi décrit son œuvre: “Pour moi, il n’a laissé aucune trace, à la différence des Pays-Bas de Cruyff”. Non, José ne fait pas l’unanimité. Y compris au sein des siens. Est-il le favori du prix du manager de l’année ? “Je suis le dernier. Je ne suis déjà pas élu entraîneur du mois, comment pourrais-je être celui de l’année ?”

Ses titres, il les collectionne ailleurs. Ses défenseurs accourent. De partout.Gaël Clichy de City : “On dit que le football de Mourinho est défensif et que ses équipes n’aiment pas attaquer. Ils ont remporté plusieurs matches avec à peine un but d’avance mais ce qui compte c’est de remporter des titres”. Gary Neville, Red Devil : “Le Newcastle de Keegan jouait de façon très excitante en 1996 mais ils ont tout perdu et qui se souvient d’eux maintenant ? Les gens se souviennent des vainqueurs et ils se souviendront de Chelsea”. Qu’on l’aime ou pas, le Chelsea de Mourinho a un style. Original, anormal. Et rien que pour ça, on s’en souviendra.

Source: Eurosports

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