Depuis ce lundi, ont débuté les Journées de l’industrialisation de l’Afrique 2017 (JIA) au parc des expositions de Bamako . Présidé par le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta et en présence de certains membres du gouvernement, les industriels ont tenu à rappeler les défis qui attendent le Mali.
« Le Mali est, par exemple, l’un des principaux producteurs de coton à l’échelle planétaire, pourtant ce n’est que 2 % de cette précieuse denrée qui est transformée localement de façon sommaire », déclare le ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. Ces propos illustrent le déficit de mesures dans le pays pour développer ce secteur prometteur.
« Chaque année, cette célébration permet de s’interroger sur les solutions à mettre en œuvre pour promouvoir l’industrialisation de nos pays et rattraper le fossé qui nous sépare des pays développés communément appeler les pays industrialisés. Le développement sans industrialisation est impossible. L’écosystème industriel tire les secteurs primaires, secondaires et tertiaires tel une locomotive qui tire ses wagons », dit d’emblée Cyril Achcar, président de l’Organisation Patronale des Industriels. Pour Haby Sow Traoré, représentante de la coordinatrice du Système des Nations Unies au Mali ONUDI, « les gouvernements, les entreprises et la société civile doivent nouer des partenariats pour encourager l’innovation et favoriser la croissance ».
Équilibrer la balance
Un taux d’activité des outils industriels inférieur à 50 % des capacités faute de débouchés couplés à un déficit d’infrastructures et d’énergie mettent le Mali en mauvaise posture par rapport aux pays de la sous-région, notamment ceux de l’UEMOA et de la CEDEAO.
À cela, s’ajoute « la mauvaise application des textes communautaire et nationaux, le déficit de la culture industrielle, le manque d’audace dans les réformes à mener, les commandes publiques non orientées vers le « Made in Mali », un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie : 0,03 % alors que l’agriculture est à 15 %. Il importe que l’agriculture soit transformée dans notre pays, car la valeur ajoutée est dans cette transformation. Elle apportera les emplois, les investissements, les taxes, dont l’économie a besoin », explique l’homme d’affaires Cyril Achcar.
Le marché de la CEDEO, étant riche de 350 millions de consommateurs, sera difficile à atteindre si le Mali peine toujours à se frayer un chemin vers la route de l’industrialisation. Comment être compétitif si le marché local de 17 millions de consommateurs n’est pas exploité comme il se doit ? « Ne soyons pas naïf sur l’ouverture de nos marchés, car les alliances contre nature comme le tarif extérieur commun (TEC), en vigueur actuellement au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO mettent à égalité des pays enclavés comme le nôtre et des pays côtiers », termine le président de l’OPI.
Malgré ce bilan morose du paysage industriel malien, les efforts de son S.E.M Ibrahim Boubacar Keïta pour y remédier ont été salués à plusieurs reprises lors de cette cérémonie d’inauguration, notammen, avec l’instauration d’un ministère du Développement Industriel.
Après l’exposé du travail qui attend le pays, l’espoir a rythmé cette cérémonie à l’issue de laquelle le président de la République a symboliquement coupé le ruban afin de marquer, officiellement, l’ouverture de cette édition 2017 des Journées de l’Industrialisation de l’Afrique.
journal du mali