Une assemblée générale devra décider “dans les 3 mois” la suppression du statut de président d’honneur du parti d’extrême droite.
Le FN n’a plus de patriarche. Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du Front national en 1972, a été “suspendu” lundi 4 mai de son statut d’adhérent. Une assemblée générale devra aussi décider “dans les 3 mois” la suppression de son statut de président d’honneur.
“Le Bureau exécutif a décidé, conformément à l’article 19, de suspendre le président d’honneur [Jean-Marie Le Pen, NDLR] de sa qualité d’adhérent, jusqu’au vote de l’Assemblée générale extraordinaire”, est-il écrit dans le communiqué provenant du bureau exécutif du Front national, la plus haute instance du parti.
Il était réuni en version disciplinaire pour décider d’éventuelles sanctions concernant Jean-Marie Le Pen, à qui sa fille et présidente du parti Marine Le Pen reproche un entretien à Rivarol et un autre à BFMTV-RMC au début du mois d’avril.
Jean-Marie Le Pen avait “refusé” un peu plus tôt dans la journée de se présenter devant cette instance.
Les “récidives” de Jean-Marie Le Pen
D’après le communiqué, “le Bureau exécutif, réuni ce jour à l’issue du Bureau politique, a constaté à la majorité de ses membres la nécessité de supprimer l’article 11 bis des statuts du Front national relatif à la présidence d’honneur”.
“Respectueux de la démocratie interne, il a donc décidé la consultation des adhérents via une Assemblée générale extraordinaire convoquée par la Présidente du FN et qui sera organisée dans un délai de trois mois par correspondance afin de modifier les statuts”, soit d’ici à début à août, précise-t-il.
Dans cette perspective, le Bureau politique sera réuni afin d’élaborer et de proposer aux adhérents une rénovation plus complète des statuts du Front national. Un mouvement modernisé dans son fonctionnement, perfectionné dans son organisation pourra aborder les échéances électorales dans d’excellentes conditions et créer une dynamique majoritaire”, assure le communiqué du parti frontiste.
Répétition de sa vision plusieurs fois condamnée par la justice des chambres à gaz, “détail” de l’Histoire, défense du maréchal Pétain, du “monde blanc” et critique en règle de la démocratie comme système politique : le président d’honneur du parti a multiplié les provocations début avril, au lendemain d’élections départementales plutôt réussies pour le FN, avec des propos pas particulièrement nouveaux sur le fond.
Marine Le Pen l’a convoqué devant le bureau exécutif, arguant de la “récidive” de son père pour justifier cette mesure. Elle avait dit souhaiter que son père puisse garder sa liberté d’expression sans que celle-ci “n’engage le FN”.
Par L’ Obs
Source: Nouvelobs.com