Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Issa Kaou Djim, leader de l’ACRT : « je n’ai rien contre Choguel en réalité, mais à travers lui, je vise le président de la transition »

Nous sommes retournés voir Issa « Chaos » Djim, leader de l’ACRT, mouvement de soutien à la Transition, érigé en parti politique, et non moins, 4e vice-président du CNT (Conseil National de la Transition), l’organe législatif de la Transition. Histoire de lui tirer quelques vers du nez sur ses attaques incessantes contre Dr Choguel Maïga, Premier des ministres de la Transition. Voici ses explications.

Bonjour honorable, bonjour président. Lequel de ces deux titres préférez-vous ?

Appelez-moi président de l’ACRT, donc président. Car, nous ne sommes pas des députés élus, mais des hommes nommés pour jouer le rôle de députés.

On vous entend, mais de moins en moins, ces derniers temps, pourquoi ?

Tu sais, Le Mollah, je parle de moins en moins, comme tu l’as si bien dit. Parce que je reçois, ces derniers temps, beaucoup d’insultes sur les réseaux sociaux à cause, certainement, de mes attaques contre Choguel Maïga.

Vos attaques contre le Premier ministre de la Transition, parlons-en. Pourquoi ces attaques, qui ne finissent pas de finir ?

En réalité, je n’attaque pas Choguel pour attaquer Choguel. A travers Choguel je vise quelqu’un d’autre.

Vous visez qui, personnellement ?

Quelqu’un !

C’est qui ce quelqu’un, a-t-il un nom ?

Oui, c’est le colonel Assimi Goïta !

Alors, pourquoi ne pas vous attaquer à lui, directement, au lieu de vous attaquer à son Premier ministre, qui ne vous a rien fait ?

Parce qu’il faut être prudent avec ces militaires-là. Je me rappelle, lors de mon interpellation par la Sécurité d’Etat, les agents m’ont enfermé dans les toilettes des heures durant. Avant de me conduire dans une cellule. J’en ai tiré beaucoup de leçons. Je ne tiens plus à y retourner pour des raisons évidentes.

Que reprochez-vous, précisément, au président de la Transition ?

Le problème du colonel Assimi Goïta, c’est que sa « main ne part pas ». Or, j’ai été le premier à soutenir sa candidature à la prochaine présidentielle. Non seulement, il ne m’a rien donné pour soutenir l’ACRT. Pire, il ne m’a jamais accordé d’audience, en dépit de mes innombrables sollicitations.

Vous dites que sa « main ne part pas ». Qu’est-ce que cela veut dire en français simple ?

Cela veut dire, qu’il ne donne pas d’enveloppe.

Voulez-vous être plus clair ?

Le Mollah, je suis on peut plus clair.

Par enveloppe, vous voulez parler d’argent ?

C’est bien de cela qu’il s’agit. Mais sa main ne part pas. Malheureusement. Or, la main d’un homme politique ou d’un président doit partir et revenir. Sinon, nous prendrons nos distances avec lui.

Donc, c’est parce que la « main du président de la Transition ne part pas ». C’est pourquoi, vous le critiquez à travers son Premier ministre ?

On peut dire ça comme ça ! Moi, je ne suis un intello, je n’ai pas fait d’études ; mais je sais faire de la politique, ma politique. Je ne suis qu’un vendeur de percale, mais je sais exploiter la politique pour m’en mettre plein les poches.

Vous voulez dire que vous êtes analphabète ; mais vous savez faire la politique mieux que les intellos ?

Bien sûr !

Qu’avez-vous de plus ces politiques et ces intellos ?

Je suis plus intelligent qu’eux, parce que je ne bois que du lait. Comme me l’a enseigné mon maître.

Vous parlez de qui, président ?

Je parle, bien sûr, du « Très respecté Imam Mahmoud Dicko ».

Donc, c’est lui qui vous a dit que pour être intelligent, il faut boire du lait, quel lait ?

Du lait frais de vache !

Votre Mouvement politique, l’ACRT n’est-il pas à l’article de la mort. Du moins, depuis que le colonel Assimi Goïta a refusé de le soutenir, financièrement parlant…

C’est vrai qu’à cause des démissions en cascade enregistrées ces derniers temps, ça ne va pas si fort au sein de l’ACRT. C’est pourquoi, je profite de votre micro pour lancer un énième appel au président de la Transition. Afin que « sa main reparte » en direction de mon Mouvement qui, il faut le dire, est à l’agonie. Plus grave, mon rêve de voir le président de la Transition, me nommer conseiller spécial ou ministre, s’est brisé en mille morceaux.

Propos recueillis par Le Mollah Omar 

Source: Canard déchainé

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance