L’ancien N° 10 du M5 a répondu présent à la rencontre du Cadre d’échanges des partis et regroupement de partis politiques pour le soutien de la transition à laquelle d’ailleurs il a pris la parole. Selon lui, ce n’est plus un cadre de soutien de la transition, mais c’est un cadre pour “sauver la transition parce que, quand on parle de soutien, cela veut dire que c’est la dérive !’’ “On ne peut pas faire la politique sans les acteurs politiques’’, a-t-il insisté. “On refuse la dictature militaire, la transition prend fin le mois de février et c’est très clair ; maintenant, sortons de la réflexion et allons dans les actions. On exige d’organiser les élections avant la fin du mois de février et, s’ils n’arrivent pas à organiser les élections pendant le mois de février, ils ont quelle légitimité à continuer au nom du peuple ? Ils n’en ont pas ! Ne vous couchez pas, non ! Un seul mot d’ordre : la transition doit respecter ses engagements, point barre ! «Abana »’’, a-t-il lancé.
De ses explications, si on continue de la sorte, on risque de se mettre dans une autre logique qui va créer d’autres conséquences. “On n’est pas dedans. “Ce sont les textes qui le disent : on ne peut être président de la République que par une élection. Que les politiques, la société civile et la communauté internationale respectent le délai fixé pour février. Les élections ou rien !’’.
Sur Joliba TV, Issa Kaou N’Djim est revenu sur la question du respect du délai de la transition. Alors qu’il y a peu, avant sa garde à vue et sa condamnation avec sursis, l’ancien 4evice-président du CNT demandait la prolongation en justifiant sa posture par l’insécurité qui ne pouvait pas permettre l’organisation d’une élection crédible. Il avait même demandé la candidature du colonel Assimi Goïta à qui il apportait un soutien indéfectible.
Quand on l’accuse de changement brusque, il affirme qu’“un leader doit avoir cette capacité de se projeter, d’aller de l’avant’’. “Je ne suis pas dans une posture ni de justification ni de récrimination encore moins de victimisation. Pour nous, ce qui importe en tant que leader politique c’est vraiment cette dynamique d’aller vers tous ceux et celles qui veulent vraiment la démocratie, la république, la cohésion’’, a-t-il expliqué. À la question de savoir si son séjour en prison avait beaucoup joué sur ses prises de position, Issa affirme qu’il n’a pas la prétention de se comparer avec les grands hommes politiques, mais c’est aux peuples d’apprécier et à l’histoire de retenir. S’il avait appelé à ne pas aller aux élections en février prochain compte tenu du contexte sécuritaire, Issa Kaou Djim estime aujourd’hui que “la cohérence c’est de s’adapter à l’évolution de la situation’’. “Il y a eu des voix les plus autorisées qui ont dit que les dates et les objectifs de la transition seront respectés… Pour moi, il n’y a pas autre alternative pour la transition que les élections à la date indiquée évidemment’’.
Malgré ses divergences avec Ras Bath, le président de l’ACRT a affirmé avoir de l’estime pour ce jeune “doué de sa génération’’ dont ils partagent certaines convictions. Raison pour laquelle il a jugé utile de le rencontrer, de même que les responsables du parti ASMA CFP. Il a également rencontré le cadre d’échange des partis et regroupements de partis politiques, et compte dans cette même dynamique rencontrer Djiguiya Kura et les grands démocrates.
“Pour nous la fin de la transition, c’est l’organisation des élections et nous allons exiger démocratiquement et légalement l’organisation des élections et c’est cette démarche que je propose et il faut qu’on se mette ensemble pour notre pays’’. Il se propose de fédérer les forces et faire bloc pour montrer que cela ne peut pas passer parce que “l’idée qu’on veut nous imposer ça ne passe pas. Nous n’avons pas forcément les mêmes idées, mais nous sommes un peuple mosaïque qui a eu l’intelligence de faire des empires et des royaumes et c’est ce qu’il faut valoriser. Et aujourd’hui, les Maliens doivent se mettre ensemble pour l’essentiel’’.
“Aujourd’hui, il faut reconnaître que la transition a échoué lamentablement’’, a-t-il avoué, et d’ajouter : “le constat c’est l’incapacité de respecter les engagements’’.
À la question : si le 27 février, les élections ne sont pas ténues qu’est-ce que vous et vos alliés allez faire ? Issa Kaou Djim a fait savoir que “toutes les forces démocratiques sont dans cette dynamique de ce qui doit être fait légalement sur le plan politique pour qu’il y ait élection’’. Pour Issa Kaou N’Djim, “qui vivra verra’’.
En ce qui concerne la tenue des assises nationales lancées samedi dernier, “pour nous, c’est un non-évènement et je ne veux même pas en parler. Ce qui compte vraiment pour nous, c’est de se préparer pour les élections’’, a répliqué Issa Kaou.
Kevin KADOASSO
Source: LE COMBAT