Invité de l’émission Internationales sur RFI ce dimanche, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a évoqué les négociations de paix en cours. A Alger, là où sont réunis mouvements du Nord et membres du gouvernement de Bamako, certaines déclarations ont suscité des réactions d’incompréhension des groupes armés.
Dans les couloirs de l’hôtel Aurassi où sont réunies les délégations, on admet à demi-mot que certaines phrases prononcées par Ibrahim Boubacar Keïta sont maladroites, voire pas adéquates du tout. Premier problème, le président malien affirme que ce sont les mouvements du Nord qui ont rompu le cessez-le-feu, le 17 mai dernier à Kidal.
Moussa Ag Acharatoumane, chargé de communication du MNLA, dément : « Avant même l’arrivée du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, l’armée malienne avait déjà ouvert le feu sur les femmes et les jeunes qui manifestaient pacifiquement sur l’aéroport de Kidal. Et après avoir pris le gouvernorat et toute la zone administrative de Kidal, on pouvait prendre la caserne malienne, on pouvait prendre toutes les positions de l’armée malienne. Mais on ne l’a pas fait. Et on a décidé de faire un cessez-le-feu. »
Ce qui fait polémique, c’est aussi cette phrase d’IBK où il explique que la proposition des autorités pour la paix serait une décentralisation poussée, une régionalisation, voire un nouveau pacte national. Une déclaration qui n’est pas similaire aux projets présentés par les ministres maliens à Alger. « Nous négocions ce qui est mis sur la table ici, devant les Nations unies, les médiateurs. Ils doivent assumer ce qui est mis sur la table. Ce qui diverge entre le ministre et le président ne nous regarde pas », juge ainsi Mohabidin Ould Mohamed, le secrétaire général adjoint du MAA.
Par RFI