En 2016, au Mali, il y a eu 5.532 accidents de la circulation routière faisant 7.565 victimes. Parmi lesquelles, 541 ont eu la mort, 2.252 blessés graves et 4.772 blessés légers. Pour intensifier la communication autour de la question, depuis 2002, il est institué dans les pays membres de la CEDEAO une semaine pour la sécurité routière. A l’instar des autres pays, le Mali a lancé ce mercredi la semaine de la sécurité routière à Sikasso.
A cet effet, au cours d’un entretien, le Directeur général de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER), Mamadou Sidiki KONATE a détaillé les objectifs de la semaine ainsi que l’état de la sécurité routière dans notre pays. L’entretien a été réalisé au siège de l’ANASER, le jeudi 02 octobre. Voici ce qu’il nous a confié :
Le Zénith-Balé : Que signifie la semaine de sécurité routière ?
Mamadou S. KONATE : La semaine des sécurités routières a pour objectif de cibler un thème central. Sur lequel, les acteurs réunis au sein du comité national de sécurité routière doivent agir pendant une semaine en vue de renforcer la sécurité des usagers sur la route. Sauver les vies humaines tout simplement !!!
ZB : Quel est l’état de la Sécurité Routière au Mali?
M.S.K. : Selon nos constats et nos analyses, sur cent accidents survenus en 2016, 77% se sont déroulés dans les grandes agglomérations et 23% en rase campagne. Malheureusement, malheureusement le nombre de personnes tuées dans les rases campagnes dépassent celui des agglomérations. En 2016, 42% sont tuées dans les grandes agglomérations contre 58% dans les rases campagnes. Là où il y a moins d’accident, c’est là où on enregistre beaucoup plus de nombre de tuées. Ça veut dire qu’il faut faire l’effort sur la rase campagne. C’est pour cela que nous avons beaucoup renforcé nos partenariats avec les forces de sécurité de la police et de la gendarmerie. Pour redoubler les vigilances par rapport à la sécurité routière dans les rases campagnes. Dans ces lieux, les compagnies de transport des passagers et des marchandises circulent beaucoup. C’est à ces niveaux en général que les accidents graves arrivent. Dans les villes, ces compagnies circulent doucement par contre dans les campagnes elles profitent de l’espace pour rouler à des vitesses excessives. En ce sens, nous avons renforcé les capacités des gendarmes avec des radars de détecteur de vitesse. Afin qu’ils puissent lutter efficacement contre l’excès de vitesse en contrôlant les usagers professionnels de la route. Car l’excès de vitesse est la principale cause des accidents de route. Au niveau de la police, les mêmes matériels existent. Aussi, des testeurs du taux d’alcool dans le sang et des testeurs de drogue ont été mis à leur disposition.
ZB : Quelles sont les perspectives de l’ANASER ?
M.S.K. : Trouver des solutions pour sauver tous les usagers de la route. Assurer la protection de tous les usagers de la route. Pour réaliser cela, nous allons renforcer la communication en diversifiant les canaux. En renforçant la formation des usagers professionnels de la route à savoir : les conducteurs des véhicules de transport collectif, des gros porteurs… Egalement, renforcer la communication avec les jeunes. Aujourd’hui, les jeunes sont les principales victimes des accidents de la route. Pour diminuer cette tendance, nous avons intensifié la communication en créant encore d’autres sites sur les réseaux sociaux afin de nous rapprocher plus des jeunes. Car, c’est là que les jeunes se trouvent. Aussi, nous comptons renforcer nos partenariats avec les associations de la société civile et des ONG.
ZB : Avez-vous un appel?
M.S.K. : Tout ce travail s’effectue dans la dynamique de notre département de tutelle. Nos activités s’inscrivent dans les orientations du ministère des transports… On s’est rendu compte qu’aucune entité seule ne peut vraiment lutter efficacement contre l’insécurité routière. C’est en ce sens que le thème de cette année a été : Ensemble pour combattre l’insécurité routière. L’ANASER a besoin de tout le monde. Nous avons besoin des enseignants pour qu’ils insèrent dans leur programme une leçon sur la sécurité routière. Des parents d’élèves pour donner une éducation sur la sécurité routière à leurs enfants. La société civile, les chauffeurs…
Enfin, tout le monde doit faire des efforts pour lutter contre l’insécurité routière.
Sory Ibrahim TRAORE
Source: Zénith Balé