Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a décrété “l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de la vente des armes de chasse et de protection ainsi que leurs munitions dans les régions de l’Adamaoua, du centre, du Littoral, de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest”, selon un communiqué.
“A ce jour, le nombre d’armes à feu en circulation est largement supérieur à celui des autorisations dûment accordées par les autorités compétentes”, a indiqué le ministre dans le texte.
Le Cameroun compte dix régions. Parmi celles-ci, sont concernées par l’interdiction les deux régions anglophones en profonde crise socio-politique depuis fin 2016 et les régions voisines de celles-ci (Littoral, Ouest).
Depuis plus de trois mois, la crise anglophone s’est muée en conflit armé de basse intensité: une branche armée des séparatistes anglophones, qui militent pour la sécession vis-à-vis du Cameroun et la création d’un nouvel Etat, l'”Ambazonie”, combat les forces de sécurité déployées en nombre par Yaoundé.
Les séparatistes anglophones ont tué 28 membres des forces de sécurité depuis fin 2017, selon une compilation de l’AFP établie sur la base des déclarations officielles. D’autres observateurs à Yaoundé parlent d’un bilan plus élevé.
A mesure que la crise évolue, de nouveaux groupes séparatistes apparaissent, arborant armes et drapeau de l'”Ambazonie” sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, la région de l’Amadoua concernée par l’interdiction est voisine de la Centrafrique, où l’autorité de l’Etat est faible en provinces où des groupes armés combattent pour le contrôle des ressources et de l’influence.
Selon le texte, les armureries des six régions concernées devront être fermées et un inventaire des armes qui s’y trouvent devra être dressé.
Le ministre a demandé aux détenteurs d’armes non autorisées de les remettre aux autorités locales, et à ceux d’armes légalement reconnus de se faire enregistrer.
En novembre et en février, les autorités respectivement du Sud-Ouest et du Nord-Ouest avaient interdit la vente d’armes dans leur région, de manière temporaire.
Des élections – dont la présidentielle – sont prévues au Cameroun fin 2018.
Avec AFP
Voa Afrique