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Interdiction de l’importation de l’oignon et de la pomme de terre au Mali Les gouvernants commencent à entendre le cri du peuple rural !

Dans la parution N° 21 du 17 Décembre 2014 au 06 Janvier 2015 de votre bimensuel Le Canard de la Venise, nous avions suggéré la prise de responsabilité par le gouvernement du Mali  dans les importations des produits agricoles surtout pour la protection de la filière échalote au Mali sous le titre : « Mort programmée de la filière échalote au plateau dogon : l’Etat malien responsable ». Dans ce cadre, le gouvernement du Mali vient de prendre  une des décisions les plus souveraines depuis l’indépendance : celle interdisant l’importation de l’oignon et de la pomme de terre. Alors nous disons bravo au Ministre en charge du commerce.

pomme terre cereales fruits

Cependant, pour que  cette décision soit salutaire et bénéfique pour le peuple malien,  il faudrait prendre des mesures d’accompagnement suivantes :

-Faire face à une éventuelle pression des importateurs  faisant appel aux règles de l’OMC (organisation internationale du commerce) dont le Mali est membre ;

-Avoir une stratégie de stimulation de la production interne de l’échalote et de la pomme de terre. Si pour la première culture la filière est maitrisée par les producteurs, pour la seconde, l’importation de semence reste le maillon le plus important car le Mali ne produit aucune semence de pomme de terre même en essai. Toute la rentabilité de la pomme de terre au Mali reste conditionnée aux coûts de la semence et à ses périodes de livraisons ;

-Sensibiliser les acteurs des deux filières surtout les commerçants grossistes et détaillants sur la valeur ajoutée à capter par les productions nationales et leur contribution à la sécurité et à la souveraineté alimentaire et nutritionnelle surtout des exploitations familiales ;

-Sensibiliser les consommateurs par un système de communication pour le développement en mettant en exergue les avantages liés aux produits nationaux et le rapport qualité/prix ;

-Travailler sur les maillons conservation et commercialisation en vue de rendre disponible ces produits sur le marché de façon mieux organisée ;

-Stimuler la production de l’échalote surtout au pays dogon par l’irrigation de proximité ;

-Stimuler la production de pomme de terre dans les zones à système d’irrigation contrôlée (Office du Niger) à travers une interprofession efficace non manipulée par des « paysans de dimanche » ou des techniciens de l’agriculture qui ne sont pas engagés pour la souveraineté alimentaire du Mali ;

-Le Maillon semence de la pomme de terre doit faire l’objet d’une subvention à grande échelle pendant une période de dix ans de façon régressive ;

-Travailler en synergie avec le ministère en charge de l’Agriculture et en charge de l’industrie et du commerce pour aller vers une véritable transformation de ces produits à haute valeur ajoutée.

Cette grande décision est un test véritable pour le gouvernement malien et présage des résultats et impacts très importants sur le monde rural : meilleure  organisation de l’exode rural, lutte contre les faibles revenus monétaires, meilleur accès aux services sociaux de base… et n’en parlons pas pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Si cette décision n’est pas cassée, le Mali amorcera une marche vers la souveraineté et le respect des droits des peuples qui peuvent produire ce qu’ils consomment et vice versa.

Nous osons croire et espérer que la mise en   œuvre de cette décision s’étendra avec tact dans les autres productions agricoles comme : le riz, la tomate, etc.

Pas de stabilité politique dans un pays dont le peuple ne mange pas à sa faim pour des raisons de fausses règles internationales souvent criminelles.

 

SDF

Source: Le Canard de la Venise

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