Le Collectif des Distributeurs de la Chicha au Mali (CDCM) a réagi au décret du gouvernement portant interdiction de la vente de la chicha au Mali. C’était ce mercredi 17 août 2022, lors d’une conférence de presse.

Dans un décret publié le lundi 15 août 2022, le gouvernement du Mali a interdit toute activité liée à la vente et à la consommation de la chicha en République du Mali. « Il est interdit l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha (narguilé) ou tout autre appareil similaire sur toute l’entendue du territoire national » annonce le décret.
Dans sa réaction, le Collectif déplore ces mesures qui ne prennent pas en compte l’avenir des investisseurs. « On a investi des milliards dans la chicha. Il y a beaucoup d’autres articles qui se vendent et qui sont beaucoup plus nuisibles que la chicha. On n’a jamais vu quelqu’un qui est malade de la chicha » se justifie le porte-parole de la CDCM, Mahamadou Diawara. Selon lui, ils sont des responsables et des investisseurs.
Pourtant, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a démontré que la chicha est nuisible à la santé. En effet, elle est composée de tabac classique (28 %), de mélasse (70 %) et des arômes fruités (fraise, pomme, orange, menthe, raisin, Café) ou des pierres, des crèmes et des gels à chicha. On découvre aussi, ajoute l’OMS, le charbon, les feuilles d’Aluminium dans la préparation. L’organisation a indiqué qu’en plus du goudron, de nicotine, de monoxyde de carbone, dans la fumée dégagée par la chicha, on trouve de l’hydrocarbure et des métaux lourds comme le plomb, le chrome, le nickel, l’arsenic (un poison violent), le béryllium, le cobalt, tous dangereux pour la santé. Pour l’OMS, seulement 3% des métaux lourds restent dans l’eau. Les 97% sont dans la fumée que le consommateur aspire. Les Conséquences sont dramatiques, notamment des insuffisances respiratoires très sévères comme emphysèmes pulmonaires précoces très graves, des inflammations des bronches, des maladies pulmonaires, des risques de cancers de la voies aéro-digestives supérieures de poumons, de la gorge, des lèvres, de la vessie. Selon ses conclusions, la chicha accroit fortement les risques de cancers du poumon, des lèvres, de la vessie et des voies aérodigestives supérieures. Ce qui signifie que toute personne responsable ne va jamais justifier la vente de la chicha. Son interdiction sur toute l’étendue du territoire national est une décision salutaire.

Falaye Sissoko

Source: Canard déchainé