Le ministre de la culture et une délégation du CNT composée de trois commissions (culture, économie et travaux publics) ont effectué, hier, lundi 6 novembre 2021, une visite à l’Institut National des Arts (INA) afin de voir les conditions dans lesquelles les élèves font leur apprentissage, mais aussi de s’imprégner des réalités sur le terrain. Ainsi, au terme de cette visite des locaux de l’INA, la délégation a exprimé le regret d’un constat amer sur ce patrimoine national.
C’est à la suite des débats sur la problématique de l’INA avec les membres du CNT lors des deux plénières que le département de la culture a jugé bon d’inviter les membres pour leur permettre de connaître les réalités de l’institut historique. Débutée à l’extérieur de l’institut, notamment ses alentours, cette visite a surpris plus d’un et le constat a été alarmant. En effet, la délégation a fait le tour du bâtiment et elle s’est rendue compte que les élèves apprennent dans des conditions vraiment exécrables du fait que l’INA est submergé par le Marché Dabanani, le Marché Rose, des forains et des étalagistes qui ont occupé tous les abords immédiats, obstrué toutes les voies d’accès, si bien que l’accessibilité de l’école est un défi énorme. Pis, une partie de la galerie de l’institut est louée à des particuliers qui l’ont transformée en boutique. A cela s’ajoute les tas d’ordures dans la cour ainsi que le parking qui est occupé par le véhicule des particuliers moyennant. Dans les salles de classes, la délégation a remarqué que certaines fenêtres ne peuvent pas s’ouvrir parce qu’elles sont condamnées à jamais. Les élèves souffrent de toutes sortes de nuisances : nuisance sonore, pollution de l’atmosphère due à des odeurs prévenant des produits vendus par des marchands aux alentours. Le doyen de la délégation du CNT, Adama Niaré, a déclaré que l’INA a formé la crème de la culture malienne. Ainsi, il dira que beaucoup d’artistes qui ont fait la fierté du Mali sont tous des sortants de l’institut. Il a souligné qu’après avoir sillonné les alentours de l’institut, ils se sont rendus compte de la réalité des difficultés et qu’ils informeraient qui de droit, tout en réitérant leur accompagnement. A l’en croire, nous sommes dans une période de refondation de l’Etat. Pour lui, cela recommande à ce que chacun s’y mette pour qu’on puisse préserver les patrimoines et les acquis de l’Etat. « Les acquis, ce sont les enfants, la culture de demain, ce sont les enfants d’aujourd’hui. Il faut que ces enfants soient dans toutes les conditions », a-t-il souligné, tout en ajoutant qu’il va falloir revoir tout ça dans le plus bref délai.
C’est une visite qui a pour objectif de venir s’imprégner des réalités dans lesquelles se déroule la formation dédiée aux élèves à l’INA, a précisé le ministre de la culture, Andogoly Guindo. Aux dires du ministre, c’est une école emblématique, historique qui est considérée comme un patrimoine. Cependant, il a expliqué que cette visite leur a permis de s’imprégner des réalités tant à l’intérieur que dans les environs immédiats. Pour lui, c’est beaucoup de défis, surtout des défis multiples et pressants qu’ils ont à relever. S’agissant des membres du CNT, le ministre a déclaré qu’il croit que les membres ont découvert la réalité et qu’il reste maintenant à avoir ensemble quelles solutions envisagées afin de permettre aux enfants d’étudier dans des conditions plus acceptables. « Nous sommes à une ère où l’accent doit être mis de façon particulière sur la formation. Parce que l’avenir, c’est les jeunes et pour les préparer à affronter les défis de l’avenir, il faut leur assurer une bonne formation. Et la bonne formation ne peut être donnée que lorsque les conditions sont suffisamment réunies et les conditions les plus meilleures. Tel est le souci qui nous anime et telle est notre détermination », a-t-il conclu.
Ousmane Baba Dramé
Source: Le Républicain