Enfin, l’ancien maire de la commune du Mandé, Mamourou Balla Kéita, a été installé, lundi 3 février, dans le fauteuil de Président de l’Autorité intérimaire de la mairie de ladite commune. Et cela, malgré l’arrêt rendu par la Cour suprême qui, en son audience publique extraordinaire du 31 janvier 2020, a ordonné le sursis à l’exécution de l’arrêté ministériel portant nomination des nouveaux membres de l’autorité intérimaire de ladite commune. Ce, en attendant qu’elle se prononce sur le recours en annulation dudit arrêté dont elle est saisie.
Nous vous annoncions dans le dernier numéro du journal que la nouvelle équipe qui était sur la voie d’être installée à la mairie de la commune du Mandé ne devrait pas avoir lieu à cause du feuilleton judiciaire.
Les raisons de notre affirmation trouvent leur corroboration dans l’arrêt n° 065 du 31 janvier 2020 de la Section administrative de la Cour suprême. Cette décision judiciaire est obtenue par Nouhoum Kélépily qu’on a remplacé par l’ancien maire, Mamourou Balla Kéita, alias Mamourouba. Le document est dûment cacheté et signé par le greffier en chef, Me Oulare Assanatou Sakiliba.
En la forme, selon le document, la Cour reçoit le recours comme légal. Au fond, selon le même document, elle ordonne le sursis à exécution de l’arrêté N° 2019-4599/ Matd-SG du 05 décembre 2019 du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation portant nomination des membres de la nouvelle Autorité intérimaire de la commune du Mandé ; ordonne la restitution de la consignation versée ; met les dépenses à la charge du Trésor public.
Malgré cet arrêt, pour le moment, la volonté du ministre Bill est passée comme lettre à la poste à la mairie de la commune. Pour exécuter la décision de leur chef, le Préfet de Kati, Sadio Kéita, assisté par son jeune frère, Da Kéita, a régné en maître dans la commune, en installant Mamourou Kéita et son équipe. Les deux patrons du jour ont proféré des conseils, avant de faire savoir à la nouvelle équipe qu’il y a un jour pour l’installation et un autre pour quitter les lieux.
Le hic de cette nomination est qu’elle fait couler beaucoup d’encre et de salive dans la commune. Ce jour-là, toutes les dispositions ont été prises pour faire une cérémonie solennelle. Comme dans « En attendant Godot », Kélépily ne s’est pas présenté. Contacté par nos soins, il dira qu’il n’a pas succombé aux menaces du Préfet Sadio Kéita qui l’attendait à la mairie. Et pour cause, à l’entendre, passer le témoin à Mamourou est un acte contraire à la décision de la procédure judiciaire qui suit son cours.
Finalement, ce que le Préfet ne voulait pas s’est passé. Il s’agit de l’installation du nouveau Président l’Autorité intérimaire, Mamourou, en l’absence de l’ancien, Kélépily. Le refus de se présenter de ce dernier a fait en sorte que la fameuse cérémonie s’est tenue jusqu’à 15 heures, au lieu de 9 heures comme c’était annoncé.
A noter que les chefs de village du Mandé avaient notifié leur désapprobation de cette nomination. Ils ont respecté la parole donnée en boudant la cérémonie d’installation de Mamourou Kéita. En outre, comme ironie du sort, la session inaugurale qui était prévue pour le vendredi dernier n’a pas eu lieu en raison de la bataille judiciaire qui se trouve engagée. En attendant la fin de ce feuilleton judiciaire qui ne fait que commencer ; dans les grins et salons du Mandé et partout ailleurs au Mali, chacun va de son commentaire.
A suivre
Bazoumana KANE
Source: Le Républicain