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Insécurité, instrumentalisation… Un membre du CNT s’interroge sur la présence de Barkhane au Mali

Sur RT France, Nouhoum Sarr, membre du Conseil national de transition du Mali, a noté que la situation en matière de sécurité et de terrorisme ne s’était «pas améliorée» en dépit de la présence de milliers de soldats français et étrangers.

 

Intervenant sur RT France le 16 janvier, Nouhoum Sarr, deuxième vice-président du Conseil national de transition malien — qui constitue l’organe législatif en remplacement de l’Assemblée nationale au cours de la période de transition mise en place à la suite du coup d’état de 2020 — s’est exprimé sur l’opération Barkhane et les déploiements militaires sur le territoire malien. «Malgré la présence de 3 000 soldats français et 20 000 militaires étrangers sur le territoire malien, l’insécurité a gagné du terrain», a commencé par noter le représentant malien, ajoutant : «On se pose la question de l’efficacité, du moins de la pertinence, de cette opération.» Disant prendre acte de la décision des autorités françaises de transformer Barkhane, Nouhoum Sarr a expliqué : «Nous en tirons toutes les conséquences. Nous allons réorganiser notre stratégie en fonction de ce retrait.»

Paris accusé de vouloir «faire main basse sur les ressources naturelles» Quant à l’objectif de l’opération lancée en 2014, le membre du Conseil national de transition s’est montré pour le moins perplexe. «Pour nous, la présence de Barkhane ne sert pas à grand-chose si ce n’est poursuivre le soutien aux groupes armés séparatistes qui, depuis plusieurs années, sont en rébellion contre le Mali», a-t-il estimé, accusant Paris d’avoir «instrumentalisé» ces groupes pour «créer un nouvel Etat dans le Sahel» et «faire main basse sur les ressources naturelles» du Mali. La France a récemment expliqué vouloir transformer l’opération Barkhane au Sahel en opération de forces spéciales. Le contingent va passer de 5 000 à 3 000 hommes. «Nous sommes en train de terminer la première phase, à savoir le désengagement de l’extrême nord malien (Tombouctou, Kidal, Tessalit), en coopération à la fois avec les autorités maliennes, la Minusma (mission de l’ONU au Mali) et nos amis européens associés au sein de la force Takuba», avait ainsi expliqué dans une interview à l’AFP publiée le 13 décembre, le commandant de l’opération Barkhane, le général Laurent Michon. Mais les relations entre le Mali et la France demeurent particulièrement tendues. A titre d’exemple, Bamako avait dénoncé début janvier une violation de son espace aérien par la France, liée à la fermeture de ses frontières en représailles à des sanctions de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).

Source : RT en français
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