Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, a présidé, le lundi 27, la 19e session du Conseil national de sécurité alimentaire, à la Primature. C’était en présence du ministre Commissaire à la sécurité alimentaire ; Redouwane Mohamed Ag ALI ; du chef de file des partenaires techniques et financiers, Bart OUVRY ; de certains membres du gouvernement ; des gouverneurs des régions…
Dans ses mots de bienvenue, le représentant de la mairie de la commune IV du district de Bamako, Abdallah YATTARA, a déclaré que la tenue de cette session rêvait une importance particulière pour notre pays si bien que de nombreux concitoyens sont exposés aux crises alimentaires et nutritionnelles.
L’élu communal a souhaité que cette session soit l’occasion de passer aux peignes fins les recommandations de la 18e session et d’analyser les difficultés rencontrées par le Conseil national de la sécurité alimentaire afin de se projeter dans l’avenir.
Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Bart OUVRY, non moins Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, a déclaré que la situation en 2023 avait montré des améliorations par rapport à l’année dernière. Selon lui, au mois de juin prochain, 4 millions de personnes seront en risque alimentaire, contre 4,4 millions de personnes l’année dernière.
« Les productions céréalières sont moyennes à bonnes tout comme les productions pastorales et halieutiques en dépit des poches de vulnérabilité dus à l’insécurité », a affirmé le chef de file des partenaires techniques et financiers.
Bart OUVRY a rappelé que l’année dernière, l’Etat du Mali, à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire, avait apporté une assistance alimentaire à environ 1 million 200 mille personnes avec plus de 40 mille tonnes de céréales brutes. Aussi, dit-il, les partenaires avaient apporté de l’aide à plus de 2 millions de personnes.
Le chef de file a également évoqué l’amélioration des capacités ont été au cœur des actions de l’État et des partenaires intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Pour sa part, le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA dira que la présente session se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel très difficile pour bon nombre de nos concitoyens se trouvant dans des zones de précarité et d’insécurité, en dépit des efforts immenses déployés par le Gouvernement, tant sur le plan de la sécurité des personnes et de leurs biens que dans le domaine plus spécifique de la Sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Selon lui, la superposition de plusieurs facteurs, notamment des facteurs climatiques et ceux liés à l’insécurité physique des personnes, a contribué à l’insécurité alimentaire et occasionné des déplacements forcés de plusieurs ménages.
« Le terrorisme, les conflits communautaires, la criminalité transnationale organisée et les actions violentes d’individus isolés dans certaines parties du pays engendrent le déplacement des populations et la détérioration des moyens d’existences (perte d’emplois, vols / pillage de biens, etc.), ce qui accroit davantage l’exposition des ménages pauvres à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle », a déploré le chef du gouvernement.
Il n’a pas manqué de mentionner les sanctions économiques de la CEDEAO et de l’’UEMOA à l’encontre de notre pays. Des sanctions qui continuent d’affecter négativement l’économie globale du pays, à travers la baisse du niveau des activités économiques, des flux commerciaux et engendrent une inflation sur les produits alimentaires et non alimentaires.
Malgré ce contexte difficile, le Premier ministre a souligné avec fierté que la Campagne agricole 2022-2023 est jugée moyenne pour les cultures céréalières grâce à la relative bonne pluviométrie enregistrée.
Il a reconnu que les déficits constatés pour la campagne agricole 2022-2023 laissait paraitre d’énormes besoins à mobiliser pour assister nos compatriotes sur le plan alimentaire et nutritionnel.
« Selon l’évaluation provisoire du Système d’Alerte Précoce, à travers le Cadre Harmonisé, 1246 406 personnes sont dans le besoin d’être assistées sur le plan alimentaire et nutritionnel dans le pays ; 4 035 889 personnes sont dans l’insécurité alimentaire modérée et ont besoin d’être soutenues pour la restauration de leur capital productif à partir d’activités d’appuis dans les domaines de l’agriculture, du maraichage, de l’élevage, de la pêche, de l’aquaculture et d’autres activités génératrices de revenus », a indiqué le Premier ministre.
Le chef du gouvernement a fait savoir que ce nombre très important de personnes en difficulté alimentaire et nutritionnelle va mobiliser des moyens techniques et financiers à la hauteur du volume exceptionnel de réponses accrues attendues au titre de cette année 2023.
Selon le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA, il s’agira pour l’Etat d’apporter de l’assistance alimentaire de 30 010 tonnes de céréales aux 1 246 406 personnes vulnérables ; de faire des distributions ponctuelles d’urgence de 2.000 tonnes de céréales ; de procéder à des ventes d’intervention de 15.000 tonnes de céréales ; de renforcer les moyens d’existence et la capacité de résilience en mettant en place des boutiques témoins au niveau de certaines communes du District de Bamako.
Quant aux Partenaires, l’on apprend que leur appui permettra d’assister 1 246 406 personnes en insécurité alimentaire aiguë (phase 3 à pire); d’appuyer le renforcement des moyens d’existence de près de 2 000 000 de personnes, à travers les activités d’agriculture et de maraîchage, d’élevage, de pêche, d’aquaculture, la restauration des actifs productifs et les activités génératrices de revenus.
Aussi, le Plan national de réponses 2023 tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour plus de 3 millions de personnes, tout en mettant en cohérence les actions conjointes de l’État et de celles des partenaires du sous – groupe Sécurité Alimentaire.
Après le discours d’ouverture, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Mohamed Ag Ali a présenté le plan de réponses de la sécurité alimentaire.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info Matin