Le Cercle de Niono vit depuis un certain temps dans une insécurité grandissante caractérisée par des tueries, des enlèvements de personnes et de bétail, des braquages, des incendies de récoltes. Des villages sont toujours assiégés comme Farabougou où les populations ne sont pas libres de leurs mouvements. La situation est similaire à Tientien-Bougou dans la Commune rurale de Marico, à Dongali et Boh dans la Commune rurale de Séribala.
Ces localités n’ont sans doute pas accepté de prêter allégeance aux groupes armés terroristes. Contrairement à certains villages à l’ouest de Molodo où les populations n’ont eu d’autre choix que d’accepter le diktat des «hommes de la brousse». Les nouveaux maîtres des lieux exigent que les femmes portent le hijab. Pas de musique, pas de célébration de mariage, pas de chasseurs, pas de collaboration avec les forces de sécurité. Sans compter le paiement de la zakat. Ceux qui acceptent ces exigences verront leur bétail restitué et leurs champs ne seront pas incendiés.
C’est dans ce contexte très tendu qu’une délégation du Haut conseil islamique du Mali est arrivée jeudi à Niono. Une réunion s’est tenue le même jour dans la grande mosquée de la ville, en présence des chefs de village, des imams, des fidèles musulmans. Les autorités politiques, administratives et les représentants des églises catholique et protestante avaient également fait le déplacement.
Le chef de la délégation, Mohamed Moufa Haïdara, a expliqué que la mission avait pour objectif de rétablir la paix et l’entente dans le Cercle. Pour l’atteinte de cet objectif, le Haut conseil islamique du Mali s’appuiera cette fois-ci sur les chefs de village, les imams et la population tout entière. Il a demandé à chacun d’engager le dialogue avec les groupes en belligérance à savoir les Dozos et les groupes armés terroristes. De nombreux intervenants ont assuré qu’ils feront tout pour ramener le vivre ensemble dans la circonscription.
Le Cercle de Niono a connu un moment d’accalmie dans les hostilités suite à une médiation en décembre 2020 du Haut conseil islamique du Mali entre les groupes armés terroristes et les chasseurs traditionnels Dozos qui constituent les groupes d’autodéfense des populations. Cette médiation a connu son couronnement le 14 mars dernier par un accord qui permettait aux populations de vaquer à leurs occupations sans crainte. Mais début juillet, les groupes armés terroristes ont dénoncé cet accord.
C’est ainsi que les affrontements ont repris de plus belle avec des morts et des blessés de part et d’autre, des enlèvements de bétail, des populations déplacées, la fermeture du marché à bétail de Niono.
Amap-Niono
Source : L’ESSOR