Avec quels instruments l’UA peut-elle assurer la paix et la sécurité en Afrique ?

Lors du 50e anniversaire de la fondation de l’OUA, devenue Union africaine, les chefs d’Etat avaient émis le souhait qu’en 2020, tous les foyers de tension soient éteints. Pour ce faire, l’UA s’est dotée d’une véritable architecture pour la paix et la sécurité. Cette architecture est en train d’être opérationnalisée. Les chefs d’Etat africains insistent sur l’appropriation par l’Afrique de sa sécurité et qu’aux problèmes africains répondent des solutions africaines. En attendant que la Force africaine en attente (FAA) soit effective à la fin de 2015, nous avons mis en place la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric), qui a été créée lors du sommet de l’UA, en 2013. Ce qui devrait permettre la mise en œuvre de solutions africaines aux problèmes de l’Afrique.  Fin novembre, nous avons organisé un exercice d’états-majors en Tanzanie.

-Toutes les conditions sont-elles aujourd’hui réunies ?

Le problème principal que nous rencontrons est d’ordre financier. Cette question sera à l’ordre du jour du prochain sommet de l’Union africaine.

-Que représente le forum informel de Dakar pour l’UA ?

Ce forum n’a pas pour vocation de faire double emploi avec les institutions de l’UA. L’objectif de ce forum informel était de procéder à une radioscopie des défis et des acquis en matière de paix et de sécurité  de  l’Union africaine, appuyée par la communauté internationale. Pour l’UA, il s’agit d’inscrire l’Afrique dans la trajectoire de la stabilité et du développement. L’acte constitutif de l’Union africaine érige en priorité la paix et la sécurité en Afrique. Le Népad, programme économique adopté en 2001, reconnaît que le développement est déterminé par la stabilité et la sécurité.

-Le partenariat avec les Nations unies est-il à la hauteur des attentes de l’UA ?

Les Nations unies viennent de créer un groupe sur le maintien de la paix en Afrique, c’est l’occasion d’exprimer notre sensibilité et de souligner nos attentes. La prévention est plus efficace quand elle est conduite en partenariat. La gestion des crises et des conflits est une quête commune. Ce que nous faisons en Somalie, dans le cadre de la  Mission de l’Union africaine (Amisom) est exceptionnel. C’est la seule région au monde où nous sommes en train de défaire le terrorisme avec un manque de moyens et des pertes humaines importantes : plus de morts (3000) que les missions des Nations unies en cinquante ans. Cela  traduit une détermination et une volonté certaines de la part des Africains à agir. Nous sommes les premiers à intervenir quand il y a une crise, pour préparer la venue des contingents des Nations unies. Concernant le Sahel, le processus de Nouakchott, mis en place en mai 2013, regroupe les 11 pays du Sahel. Aujourd’hui se tiendra à Nouakchott un sommet qui évaluera le travail que nous avons réalisé et décidera de nouvelles actions dans le domaine sécuritaire.