« Les médias maliens, orphelins de la Covid-19 et de la transition ». C’est le thème d’une conférence de presse animée par les présidents des faîtières des médias, autour du président de la Maison de Presse. C’était le 29 septembre 2021 en présence de plusieurs hommes et femmes de médias.
Tenue à la Maison de la Presse, cette rencontre avait mobilisé des journalistes de la presse écrite, de l’audiovisuel et de la presse en ligne. A tour de rôle, les conférenciers ont dénoncé les conditions de vie et de travail des journalistes jugées précaires et l’absence de soutien aux entreprises de presse. Ainsi, ils réclament tous l’indexation de l’aide à la presse au budget national de l’Etat et la concrétisation des aides indirectes par les autorités nationales. C’est le seul moyen, disent-ils, pour l’application stricte de la convention collective qui vise à améliorer les conditions de vie et de travail des journalistes.
En outre, les organisations faîtières de la presse malienne réclament le payement en rappel des aides des trois dernières années et la dépénalisation de la presse dans son ensemble. Selon Bandiougou Danté, président de la Maison de la Presse, les préoccupations de la presse doivent dites, écoutées et entendues. Car, pour lui, la presse constitue le maillot essentiel de la démocratie et elle ne peut pas être marginalisée sous aucun prétexte. « Cette mobilisation est ni plus ni moins une démonstration de force. La presse, étant le 4e pouvoir, ne doit pas être marginalisée. Cela fait effectivement trois ans qu’il n’y a pas eu d’aide à la presse », a-t-il souligné.
Pour le président du groupement patronal de la presse, Chahana Takiou, cette situation est tout simplement inacceptable. Il s’est surtout appesanti non seulement sur l’aide à la presse, mais aussi sur la convention collective qui vise à améliorer les conditions de vie des journalistes au Mali. « La presse malienne de façon globale souffre. Il faut que cela change. Et pour ce faire, nous demandons le rappel des trois ans de l’aide à la Presse qui nous revient de droit. C’est à travers cette aide aussi que les patrons de presse pourront correctement appliquer la convention qui, à mon avis, doit-être améliorée d’ailleurs, mais appliquée pour que ceux qui travaillent dans les différents organes de presse puissent vivre dignement de leur travail », a-t-il ajouté.
Selon Ramata Dia, promotrice de la radio Guintan, le Mali est l’un des rares pays à négliger l’aide à la presse. Cependant, Mme Dia a beaucoup insisté sur l’aide indirecte. « Le Mali est l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest à négliger l’aide à la Presse. De nos jours, la Côte d’Ivoire accorde plus de 2 milliards de francs CFA d’aide à la presse, le Sénégal 700 millions de francs CFA et le Burkina Faso 400 millions de francs CFA. Mais, le Mali n’accordait que 300 millions de francs CFA et même là on en trouve plus depuis trois ans. Pour moi, il faut aussi mettre l’accent sur l’aide indirecte, notamment la diminution des taxes, la réduction des factures d’énergie et l’annulation de la redevance pendant au moins deux ans, pour ce qui concerne les radios et la télévisions », a-t-elle déclaré.
Modibo Fofana, président de l’Association des Professionnels de la Presse En Ligne (APPEL-Mali), a attiré l’attention sur la loi sur la Cybercriminalité. Pour lui, il faut aller vers la dépénalisation de la presse tout court afin qu’elle retrouve toute sa liberté.
Amadou Kodio
Source : Ziré