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Indépendance judiciaire en Afrique: l’influence des gouvernements pointée du doigt

Un nouveau rapport du Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire met en lumière la crise de l’indépendance judiciaire en Afrique. Ledit rapport met en lumière de nombreux défis qui menacent les fondements de la justice dans les pays africains, notamment l’influence du gouvernement sur le système judiciaire, ainsi que le mépris des décisions de justice.   

Les résultats de cette enquête ont été publiés lors du lancement en juillet du Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire, une initiative d’Afrobarometer conçue pour soutenir les activités qui renforcent l’indépendance judiciaire en Afrique.

Selon le rapport, l’indépendance judiciaire en Afrique est soumise à de fortes pressions alors que de nombreux pays sont aux prises avec des défis qui constituent des menaces existentielles pour l’intégrité de leur système judiciaire.

L’analyse panoramique, intitulée « Analyse générale de l’état de l’indépendance judiciaire en Afrique », fournit une évaluation approfondie de l’indépendance judiciaire africaine, en se concentrant sur 11 pays prioritaires : l’Angola, la République Démocratique du Congo, l’Ethiopie, le Kenya, le Mali, le Nigéria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Zimbabwe et le Ghana.

Le rapport met en lumière de nombreux défis qui menacent les fondements de la justice dans les pays africains, notamment l’influence du gouvernement sur le système judiciaire à travers les nominations des dirigeants et les promotions judiciaires, ainsi que le mépris des décisions de justice. Le rapport cite également une corruption omniprésente qui érode la confiance du public, conduisant à des poursuites sélectives, à des procès inéquitables et à des violations des procédures régulières. D’autres défis identifiés sont les transitions de pouvoir non démocratiques qui perturbent l’ordre constitutionnel, les menaces et les attaques contre les juges et les professionnels du droit, ainsi que l’influence de l’origine ethnique, du régionalisme et des préjugés sexistes sur la prise de décision et les nominations judiciaires.

Les défis socio-économiques tels que l’insuffisance des ressources, les mauvaises conditions de travail et les bas salaires des magistrats sont également identifiés comme des facteurs qui augmentent la vulnérabilité à la corruption et aux influences extérieures. Les risques liés à la sécurité des juges, en particulier dans les régions touchées par des conflits, nuisent encore davantage à l’efficacité et à l’impartialité de la justice.

Les résultats ont été publiés lors du lancement en juillet du Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire, une initiative d’Afrobarometer conçue pour soutenir les activités qui renforcent l’indépendance judiciaire, favorisent la transparence des systèmes juridiques et renforcent l’état de droit sur le continent africain. En fournissant des financements, des ressources et des activités de plaidoyer, le Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire vise à donner aux systèmes judiciaires les moyens de résister aux pressions extérieures et de fonctionner avec intégrité et impartialité.

Le rapport propose une série de recommandations concrètes, notamment donner au pouvoir judiciaire le pouvoir de fonctionner sans l’influence de l’exécutif en réformant les processus de nomination et de promotion. D’autres recommandations incluent la mise en œuvre de mesures anti-corruption strictes au sein du système judiciaire pour restaurer la confiance du public et l’équité, ainsi que la fourniture d’une meilleure protection aux juges et aux professionnels du droit, en particulier dans les affaires politiquement sensibles.

Le rapport appelle également à des mesures pour lutter contre les préjugés liés à l’origine ethnique, au régionalisme et au genre afin de garantir des processus judiciaires justes et impartiaux.

S’exprimant lors du lancement, le professeur Willy Mutunga, ancien juge en chef du Kenya et président du conseil consultatif du Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire, a souligné l’importance de l’indépendance judiciaire dans le maintien de la gouvernance démocratique et de l’Etat de droit en Afrique.

« L’indépendance du pouvoir judiciaire est un pilier fondamental de la démocratie », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « il est nécessaire de créer un environnement dans lequel les fonctions judiciaires peuvent être exercées en toute indépendance, en tant que l’une des trois branches du gouvernement, sans ingérence ».

Saeed Salahudeen, directeur financier principal d’Afrobarometer et directeur du Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire, a appelé à la collaboration avec la société civile et d’autres

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L’influence des

gouvernements

pointée du doigt

acteurs pour garantir que le système judiciaire en Afrique puisse fonctionner sans influence, intimidation ou ingérence indue.

« Grâce au Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire, nous visons à fournir des ressources et un soutien connexe aux institutions et aux activistes qui travaillent au renforcement des systèmes judiciaires à travers le continent afin de faire respecter les principes d’équité et d’impartialité dans l’administration de la justice », a-t-il déclaré.

« Votre participation active et votre engagement sont non seulement cruciaux, mais ils sont également le moteur de ce voyage transformateur. Vous êtes les architectes de ce changement », a affirmé Saeed Salahudeen.

Le Fonds Africain pour l’Indépendance Judiciaire est une initiative d’Afrobarometer dédiée à soutenir les initiatives visant à renforcer l’indépendance judiciaire en Afrique, en garantissant que les magistrats des pays cibles puissent exécuter leurs mandats de manière équitable, transparente et indépendante.

PAR MODIBO KONÉ

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