Souffrant d’une affection cardiaque ayant fait l’objet d’une intervention pour la pose d’un stent coronaire en 2019, l’ancien-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (SBM) voit son état général altéré avec notamment une perte de poids de 9 kg. Constat fait par un médecin spécialiste, lequel avait été d’ailleurs commis pour soigner Soumeylou qui avait contracté une infection des voies respiratoires basses dès les premiers jours de son séjour carcéral, notamment au début du mois de septembre 2021. Le spécialiste tire la sonnette d’alarme sur les conditions carcérales qui pourraient causer un préjudice à l’état de santé de SBM, au vu de son âge et ses antécédents médicaux : affection cardiaque, hypercholestérolémie, Covid-19 et arthrose dorso-lombaire.
Plusieurs voix se lèvent désormais pour se joindre à celle des médecins traitants qui alertent sur les conditions de détention de l’ancien chef du gouvernement, confiné dans une pièce avec 84 codétenus, dans une chaleur extrême, faute d’aération. Ce qui pourrait porter préjudice à son état de santé, si l’on tient compte de son âge et de ses antécédents médicaux.
Hypertendu depuis plusieurs années, ce qui lui avait d’ailleurs causé des malaises à Tombouctou lorsqu’il accompagnait le Premier ministre Moussa Mara en déplacement au nord du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga ne soupçonnait pas que derrière ces ennuis de santé se cachaient des problèmes cardiologiques, lesquels seront finalement découverts et traités en France, notamment au célèbre hôpital Val-de-grâce.
Suite à une ischémie silencieuse cardiaque associée à une élévation des enzymes cardiaques et à un ECG douteux, une angioplastie coronaire a été réalisée en 2019 avec mise en place d’un stent actif, suivie d’une double anti-agrégation planétaire.
Rares sont donc les Maliens qui savaient que l’ancien Premier ministre, actuellement embastillé à la prison centrale de Bamako, a un cœur qui bat correctement grâce à un petit appareil qui lui a été installé, suite à une intervention subie en France en 2019. Cet appareil, appelé stent coronaire, est un minuscule tube ajouré métallique expansible qui aide à éviter de nouvelles obstructions ou un rétrécissement de l’artère après une angioplastie. Le stent est mis en place à titre permanent.
Depuis lors, dans le cadre du suivi médical, l’ancien Premier ministre est obligé de se rendre régulièrement auprès de son médecin-traitant en France et d’ailleurs, quelques semaines avant son interpellation par la justice malienne suivie de sa mise sous mandat de dépôt, il y est allé, en juillet 2021, pour une réévaluation clinique.
En plus, ses médecins-traitants recommandent que “pour éviter toute évolution pouvant conduire à un pronostic à court et moyen termes défavorable, une surveillance régulière et rapprochée est souhaitable dans un environnement sécurisé”. Par ailleurs, dans les antécédents médicaux de Soumeylou Boubèye Maïga, on retrouve des notions d’hypercholestérolémie, de Covid-19 et d’arthrose dorso-lombaire.
Mais comment vivre dans les conditions pénitentiaires si décriées ? Aussi, dans l’univers carcéral de la Prison centrale de Bamakocoura, comment Soumeylou Boubèye Maïga pourrait-il appliquer les recommandations de spécialistes comme celles formulées par le Médecin-colonel Ouologuem Madani, Professeur agrégé en Neurologie de l’hôpital Val-de-Grâce ?
Normal donc que les conditions de détention de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, fassent débat. Surtout après le constat d’un médecin spécialiste de l’hôpital “Le Luxembourg” de Bamako qui précise dans une attestation médicale signée le 16 octobre 2021 : “…Monsieur Soumeylou Boubèye Maïga âgé de 67 ans, actuellement en détention dans la prison centrale de Bamako, présente une altération de l’état général (perte de poids de 9 kg), alors qu’il avait contracté une infection des voies respiratoires basses que nous avons dû traiter par antibiothérapie au début de son séjour (début septembre).” Et le médecin d’alerter sur un préjudice éventuel de l’état de santé du prisonnier : “Les conditions actuelles dans lesquelles vit Monsieur Maïga (la chaleur extrême, la non aération de la pièce et le nombre pléthorique de détenus (84) dans la même pièce que lui) pourraient porter préjudice à son état de santé, vu le contexte pandémique Covid-19 et tuberculose, eu égard à son âge et ses antécédents médicaux… “.
Les autorités maliennes, notamment celles judiciaires actuellement avisées, quelle sera alors leur réaction face à un pareil carnet de santé ? Mais une chose est sûre : la polémique sur l’état de santé de l’ancien Premier ministre actuellement incarcéré suite à un mandat de dépôt, ne doit pas occulter, de façon générale, la problématique des conditions carcérales des détenus au Mali. Même en privation de liberté, l’Homme ne voit pas ses droits fondamentaux suspendus ou annulés et devra donc bénéficier du minimum requis pour le respect de la personne humaine.
Dans tous les cas, espérons que la justice triomphe, sans passion ni parti-pris, mais simplement au nom du droit dont l’application n’écarte pas le bon sens.
La Rédaction
Source: Aujourd’hui-Mali