Les chefs d’accusation sont entre autres: faux, usages de faux, favoritisme, corruption, abus de confiance et trafic d’influence. Leur incarcération divise complètement la famille judiciaire.
L’image de la famille judiciaire a pris un sérieux coup. L’Association malienne des procureurs et poursuivants, et la Référence syndicale des magistrats, à travers un communiqué pondu par leur président Chérif Koné, nom moins le 1er rapport de la Cour suprême, remettent en cause la procédure entamée par cette juridiction (Cour suprême) qu’ils considèrent comme un organe instrumentalisé pour fausser les règles du jeu démocratique, en prévision des prochaines compétitions électorales, notamment la présidentielle.
C’est inquiétant de voir le travail du Procureur de la plus haute juridiction protesté par ses collègues, professionnels du droit. Une véritable catastrophe.
Sans trop tarder, les deux syndicats de la magistrature (le SAM et le SYLMA) rendent public un communiqué conjoint dans lequel ils rappellent que le temps d’une justice aux ordres est révolu. Par la même occasion, ils qualifient l’avocat général au parquet de la plus haute juridiction de maladroit, et estiment qu’il s’est publiquement donné en spectacle. Ce dossier divise complètement la famille judiciaire, créant même une discordance au sein de la Cour suprême !
La gestion de ce dossier par les magistrats reflète une mauvaise image de la famille judiciaire. Ils auraient dû éviter les communiqués interposés et se retrouver en famille pour parler de droit et discuter sereinement de procédure. Mais cette attitude de s’exposer sur la place publique rester à désirer.
Le peuple se trouve complètement perdu et ne sait plus sur qui se confier pour une meilleure distribution de la justice. Cette attitude des magistrats peut également faire croire aux populations du Mali qu’une partie de la justice se trouve entre les mains du pouvoir exécutif. Les juges méritent respect et considération mais qu’ils sachent que le respect s’impose ; il est pourtant difficile de l’obtenir dans cette condition. Il faut impérativement une union de la famille judiciaire pour rendre une justice équitable !
Abdoul Aziz Diallo
Source: Le Démocrate