Tout d’elle manquera désormais aux manifestations de la communauté peulh: sa belle silhouette; son visage aux traits fins; sa bonne humeur contagieuse; et enfin son plaidoyer touchant pour la communauté peulh à laquelle elle s’est identifiée et à raison. Car la fulanité ce n’est pas seulement la langue, ce n’est pas seulement le patronyme, ce ne sont pas seulement les traits.
La fulanité est un comportement. Et cela Sali Sidibé, disparue ce jour, l’a assumé. Avec bec et ongles, elle s’était battue pour que les Peulh l’acceptent en leur sein. Comme poullo à part entière. Elle a gagné ce combat, changeant ainsi le regard sur le Wassulu, et rapprochant de ce fait la périphérie et le Centre, le fruit et le rameau. Des artistes dont Oumou Sangaré ont joué leur partition pour cette reconnaissance, mais personne ne l’a fait avec la passion et la résilience de Sali Sidibé dont la voix devait s’éteindre à cette heure, et en ce lieu, en application stricte du décret divin qui nous concernera tous un jour.
L’artiste partie plonge ses fans dans le deuil. Le pulaaku, grande famille des Peulh, est frappé en plein cœur. En son nom, mais sans être le mieux placé pour le faire, je rends un vibrant hommage à notre sœur emblématique fauchée dans la fleur de l’âge. Que son âme repose en paix et que sa famille accepte nos condoléances attristées.
Adam Thiam
Maliweb