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IMPACTS DES SANCTIONS: L’inquiétude des populations ; l’assurance des autorités à l’approche du ramadan

Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali,  depuis le 9 janvier dernier, impactent sérieusement tous les secteurs de l’économie. Si les prix des produits de première nécessité ont déjà connu une flambée, la situation inquiète les consommateurs et commerçants à deux semaines du début du mois de Ramadan. Malgré cette situation, le gouvernement tente de rassurer  des dispositions prises pour soulager la population.  

 

La flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés à deux semaines du ramadan inquiète les consommateurs. Sur certains produits alimentaires, l’augmentation se fait sentir. Les prix des principales denrées alimentaires ont déjà pris l’ascenseur sur le marché. Le sac de 50 kg de riz est cédé entre 17500 et 19500 FCFA. Celui du sucre entre 24000 et 27000 FCFA. Le bidon de 20 litres d’huile est vendu entre 20000 et 23000 FCFA.

Cette flambée inquiète d’autant plus que les produits alimentaires ne sont pas concernés par l’embargo imposé au pays depuis deux mois. Certains clients demandent déjà aux commerçants de baisser les prix, alors que ces derniers appellent les autorités à s’assumer. « Nous constatons une augmentation. Car un kilogramme de sucre coûtait 500 FCFA », indique l’un des clients dans une boutique de   Lafiabougou.

Il pense qu’en cette veille du mois de Ramadan, les autorités doivent revoir la situation. « Ce sont des personnes pauvres comme moi qui en souffrent. Sinon d’autres peuvent l’acheter même à 1000 FCFA », rétorque une ménagère. Elle ajoute qu’elle serait heureuse de voir une  réduction du prix du kilogramme de sucre à 400 FCFA. « Un kilogramme de sucre à 550 FCFA, c’est vraiment exorbitant », explique un chef de famille.

Non loin de là, un autre commerçant confirme que, malgré la non-prise en compte de ces produits par l’embargo, la hausse de leurs prix se fait sentir.

Devoir s’assumer avant le ramadan  

« Présentement, un sac de 50 kilogrammes de sucre coûte 26500 FCFA, soit 550 FCFA par kilogramme », confirme un commerçant. Il souligne que le prix du lait a aussi augmenté. « Il était cédé à 2300 FCFA contre 2500 FCFA, actuellement ». Selon notre interlocuteur, le litre d’huile importé est à 1200 FCFA et l’huile locale à 1100 FCFA.

Toutefois, si ce commerçant reconnaît qu’ils ont aussi leur part de responsabilité, il estime, par la même occasion, que les denrées ne font pas partie des sanctions et  que les autorités doivent s’assumer.

Les consommateurs appellent les autorités à prendre des dispositions pour que les prix puissent baisser avant le ramadan. Rappelons que la direction générale du Commerce, de la Concurrence et de la Consommation a entamé une opération de contrôle des prix, suite aux sanctions de la CEDEAO.

Des consommateurs s’interrogent sur l’efficacité de ces mesures. De même, L’UNTM avait demandé, en janvier,  aux autorités de mettre fin à la spéculation. Face cette flambée des prix, l’Union nationale des travailleurs du Mali interpelle les autorités à mettre fin à la spéculation sur les marchés.

Pour soulager les populations, une grande foire du ramadan, Hallal est prévue du 29 mars au 10 avril prochains, au Centre international de conférence de Bamako (CICB). L’objectif, selon les organisateurs, est de rendre accessibles les produits de première nécessité pendant le ramadan. Ils l’ont annoncé, le mardi 15 mars 2022, lors d’une conférence de presse à Bamako.

Faire tout pour soulager les concitoyens  

Dans un entretien, le ministre de l’Économie et des Finances a expliqué les raisons de la hausse des prix du carburant. Il a rappelé ensuite les efforts financiers consentis par le gouvernement, pour maintenir les prix des produits de grande consommation, à des niveaux abordables. Selon le ministre Alousséni Sanou, de novembre à ce jour, 115 milliards de FCFA ont été dépensées pour soulager les populations. Ce chiffre correspond au cumul des droits de douanes et de redevances autoroutières auxquels le gouvernement a renoncé pour permettre aux Maliens d’avoir, jusqu’ici, accès aux carburants à un prix raisonnable.

Cela avait permis de maintenir le prix à la pompe du super carburant (essence) à 663 FCFA et le gasoil à 593 FCFA. Mais, le super qui était de 663 FCFA passe désormais à 762 FCFA, soit une augmentation de 14%. De 593 FCFA, le litre de gasoil coûte désormais 760 FCFA, soit une hausse de 28%.

En effet, rappelle le ministre Sanou, le super rendu Dakar coûtait 278 FCFA, contre 282 pour le gasoil au mois de novembre. «Aujourd’hui, nous sommes à 585,96 FCFA pour le super, soit une hausse de 115% par rapport à novembre. Le gasoil est aujourd’hui à  637,20 FCFA, soit une augmentation de 126%. Ces augmentations n’ont pas impacté le prix à la pompe.

Pour le ministre, cette hausse progressive du prix du baril à l’international, combinée à la crise opposant la Russie à l’Ukraine, a fini par avoir raison de ce volontarisme humaniste et patriotique du gouvernement.

Toutefois, rassure-t-il, le président de la Transition a toujours instruit de faire tout ce qui est possible pour soulager les concitoyens.

Kevin KADOASSO  

Source : LE COMBAT

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