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Imam Mohamoud Dicko rompt le silence : À coups de révélations, de piques et d’appels du pied aux autorités

L’imam Mahmoud Dicko a rompu le silence qu’il s’était imposé depuis son retour à la mosquée, après avoir conduit avec brio la victoire M5-RFP contre le régime IBK. Annoncée tambour et trompette, sous forme de lecture du coran et de bénédictions pour le Mali, la cérémonie d’hier dimanche a été l’occasion pour l’ex autorité morale du M5-RFP de régler ses comptes avec ses détracteurs, à coups de révélations, de lancer des piques et des appels en direction des autorités de la Transition.

Sur les coups d’Etat de 2012 et 2018, Mahmoud Dicko s’est exprimé par des anecdotes assimilables par moment à des menaces en direction des autorités actuelles. En se prononçant sur les événements de 2012, il rapporte avoir été reçu par le Président ATT à sa demande à Koulouba, après que le locataire des lieux a expliqué à des proches qu’il ne lui faisait plus confiance. L’Imam Dicko confie avoir rassuré ATT, lors de leur entretien, qu’il ne faisait pas partie de ses ennemis mais qu’il pouvait le faire arrêter parce qu’il entendrait de lui dès sa descente de la colline. «Et quatre jours après, le pouvoir d’ATT est tombé», a-t-il martelé, avant de poursuivre au sujet d’IBK qu’il avait été consulté par des hommes et des femmes pour lui suggérer proposer de lui parler afin que la situation change. «Je l’ai approché pour le conseiller, je n’étais pas pour sa démission, mais pour la dissolution de l’assemblée et du gouvernement puisque j’avais peur pour l’avenir du pays»,  s’est-il justifié ajoutant qu’il avait été pour cela même perçu comme un traître par les militants du M5, avec en sus des présomptions de corruption. Et de déplorer que le même IBK ait envoyé des militaires aller tirer sur des manifestants jusqu’à son domicile et aux abords de sa mosquée, au détour de soupçons de complicité avec l’État islamique. «C’est de là que j’ai demandé à Dieu la fin de son règne sur le Mali et suis parti à la Place de l’indépendance pour demander aux manifestants d’aller à la maison car Dieu m’avait montré que le pouvoir était fini», a expliqué l’ancien président du HCIM, qui se réjoui au passage que le coup d’Etat soit intervenu dans la même semaine. «Mais avant de retourner dans ma mosquée, il fallait que je retourne sur la Place de l’indépendance pour rendre grâce à Dieu», a déclamé  l’ancienne autorité morale du M5-RFP, en martelant toutefois l’amitié et l’affection qu’il voue à IBK avec qui il dit partagé beaucoup de choses. «Il aime ce pays et était de bonne foi», a-t-il retenu à l’actif du président qu’il a fait tomber, avant de verser dans les révélations sur les relations avec le CNSP, le M5 ainsi que les rôles qu’il a joués dans le choix des premiers dirigeants de la Transition. Ainsi, lors de son premier entretien avec Assimi, l’Imam Dicko dit l’avoir prévenu qu’il ne laissera jamais le pays tomber dans les abîmes sans rien faire.

Sur le choix du Président de la Transition, du PM et des membres du gouvernement, l’Imam Dicko a fait également des révélations. S’il n’a pas eu son mot à dire sur la désignation de Bah N’daw, il reconnaît avoir proposé Moctar Ouane aux tombeurs d’IBK à leur demande et qu’il a été préféré aux 14 dossiers envoyé par le M5 pour le même poste. «J’ai d’abord consulté Abdoulaye Idrissa Maïga pour sa droiture mais il a décliné mon offre, au motif qu’il est républicain et qu’il ne pense pas être en mesure de travailler avec les militaires», a-t-il confié.

Quant à la formation du gouvernement, Mahmoud Dicko dit n’avoir proposé personne à M. Ouane, pas même Mohamed Salia, et met quiconque au défi de prouver le contraire. Il reconnaît toutefois avoir confié au Premier Ministre Moctar Ouane un de ses protégés, en occurrence Dounga, que ce dernier a nommé chargé de mission à la Primature.

S’il reconnaît par ailleurs avoir perçu 10 millions de FCFA de Moctar Ouane, Assimi Goita ne lui a par contre jamais rien donné. Pire, depuis le deuxième coup d’Etat, les deux hommes ne se sont jamais vus, a affirmé M. Dicko, ajoutant que ce n’est pas faute d’avoir sollicité d’audience avec lui. «Avec Ousmane Cherif Haïdara et d’autres notabilités, nous avons demandé à rencontrer le Président de la Transition. Une semaine après, on nous a demandé de faire une demande écrite. Mais jusqu’ici nous n’avons reçu aucune réponse. J’ai donc compris que c’est ma personne qui pose problème d’autant qu’il continue de recevoir les autres», a-t-il déploré sous les clameurs et les cris d’Allah Akbar.

Pour autant, l’Imam Dicko s’est retenu d’appeler ses partisans à reprendre la rue. Et pour cause, visiblement parce qu’il estime qu’avec tous les problèmes du pays, notamment des champs brulés, des villages calcinés, l’heure n’est pas à la division, mais à l’union autour de l’essentiel « le Mali », au dialogue inter-malien et au pardon mutuel entre les fils et filles du pays. Le célèbre a exprimé néanmoins son malaise et la gêne de demeurer silencieux face à la situation qui prévaut, après avoir déclenché des manifestations ayant occasionné mort d’hommes jusqu’aux abords de sa mosquée.

La montagne tant annoncée n’a certes pas accouché d’une souris mais le cataclysme redouté s’est révélé un tissu d’expressions d’état d’âme et de regrets sur fond d’appel du pied aux autorités.

Amidou KEITA

Source: Le Témoin

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