5 juin 2020-18 août 2020.Il a fallu deux (2) mois et treize (13) jours pour que les frondeurs du régime IBK obtiennent satisfaction. Ces milliers de Maliens qui, les 5 et 19 juin ; les 10, 11,12 juillet et le mardi 11 août 2020, sont sortis pour demander la démission de IBK, ont finalement eu gain de cause le 18 août 2020 grâce à l’intervention des militaires qui ont « parachevé » cette lutte pour le départ d’IBK. Réuni autour du monument, ce grand public était en haleine par des chansons, des cris, ovations. C’est sous cette immense joie et de satisfaction qu’on constatait certains messages sur les pancartes : « Vive le M5,vive l’armée malienne, vive le Mali » ; « le peuple malien soutient le CNSP » ; « A BAS la France et la CEDEAO, stop au génocide de la France au Mali » ; « la souveraineté du Mali appartient au peuple malien, pas à la CEDEAO » ; « ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution » ; « merci la Chine et la Russie pour leur soutien, mort à la France et alliés » ; « les ambassadeurs de la CEDEAO ont 72h pour quitter le Mali ».
Chapeauté par Choguel Kokalla Maiga, Cheick Oumar Sissoko, Ibrahim Ikassa Maiga, Issa Kaou Djim, Mohamed Aly Bathily,Mountaga Tall,Oumar Mariko, Modibo Sidibé, Adama Ben Diarra, Mme Sy Kadiatou Sow…le rassemblement avait pour but de remercier les Maliens pour leur bravoure et combativité ayant permis de chasser IBK et son régime au pouvoir.
Ce qu’il faut retenir de la déclaration commune du M5-RFP
Dans sa déclaration, le M5 s’est félicité de la démission de IBK de la fonction de président de la République, la démission du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale. Le M5, selon Ibrahim Ikhassa Maiga, dit avoir « pris acte de l’engagement des militaires du comité national pour le salut du peuple (CNSP) d’ouvrir une transition civile ». Le mouvement anti régime IBK souligne que l’intervention des militaires a permis de « parachever » la lutte du peuple malien. De l’intérieur comme de la diaspora, le M5 dit saluer « l’engagement héroïque » des Maliens et de toutes les forces vives du pays. Un engagement ayant ainsi permis de « sauver le pays de l’emprise du régime sanguinaire, incompétent et corrompu de IBK ».
Le M5-RFP tient à la justice pour ses 23 victimes des 10, 11 et 12 juillet dernier.
Le mouvement se dit favorable à une refondation du Mali. « Le M5 entreprendra toutes les initiatives pour que le Mali puisse amorcer une véritable refondation de son système politique et de gouvernance. Ce à travers l’ouverture d’une transition républicaine et l’élaboration d’une feuille de route dont le contenu sera convenu avec le CNSP et toutes les forces vives du pays », a déclaré M. Maiga. Ils ont aussi appelé la CEDEAO, l’UA et la communauté internationale à mieux comprendre la présente situation au Mali en soutenant le peuple. Et de préciser : « Nous restons plus que jamais mobilisés et déterminés jusqu’au couronnement de la lutte patriotique pour la restauration d’un Mali démocratique, républicain, laïc et doté d’une gouvernance responsable et vertueuse ».
Le CNSP présent au rassemblement
Le rassemblement du vendredi dernier a enregistré la présence des membres du CNSP. Son porte-parole, le colonel-major Ismaël Wagué, s’est adressé aux manifestants. « On est content d’être avec vous cet après-midi, et vous remercie pour votre soutien. Nous sommes comblés de joies et satisfaits de cette sortie. Notre combat a été de parachever votre combat dès le début, on se reconnait dans votre combat », confie le porte-parole sous un tonnerre d’applaudissements.
Mahmoud Dicko parle à la CEDEAO
Miraculeusement aperçu et apprécié de différentes manières, ce départ de IBK au pouvoir a nécessité une prière pour la part de l’imam de Badalabougou. Avant tout commencement, Mahmoud Dicko a mis le front sur la terre, un signe de reconnaissance envers Dieu chez les musulmans. Ensuite, il rassure le public qu’il ne cherche à occuper aucun poste de l’État. « Je l’ai dit et je le répète : Mahmoud est un imam. Qu’à plaise à Dieu, je reste imam. Je n’ai pas fait ce combat en pensant à un poste de l’État », a-t-il précisé.
Aux jeunes, il déconseille les actes de vandalisme et de vengeance : « Ne cassez pas les biens d’autrui, ne brûlez pas des pneus, ce n’est pas une vengeance ». Maintenant que le régime IBK est dégagé, Dicko annonce sa décision de retourner dans sa mosquée. « Maintenant, je retourne à la mosquée. Mais cela ne veut pas dire que je m’assiérais voir ce pays lorsque ça ne va pas , je ne vais pas faire cela », a-t-il promis aux jeunes. D’après lui, tous les pays qui tiennent à la construction du Mali sont les bienvenus.
Pour lui, les Chefs d’État qui envisagent punir les Maliens à cause de cette démission de IBK dont ils sont contre ne doivent pas être convoqués devant le tribunal des hommes, mais celui de Dieu. « Ceux qui s’apprêtent à punir et sanctionner le peuple martyr du Mali, ceux qui le feront seront châtiés par le bon Dieu. Pas devant un tribunal humain, moi j’appelle ces gens à là-haut (Dieu). J’ai la ferme conviction que ceux qui vont faire subir à ces peuples martyrs des misères seront châtiés par le bon Dieu. Je voudrais que ce message leur arrive. Qu’ils (Chefs d’État de la CEDEAO) essaient s’ils pensent que ce châtiment de Dieu ne se fera pas », a-t-il auguré.
Par ailleurs, Dicko a lancé un appel pressant aux mutins :« Je demande à nos enfants militaires que le peuple du Mali et l’Afrique leur observent. Je leur demande de rester dignes et d’honorer les engagements qu’ils ont pris. On doit leur dire de respecter leur serment ».
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays-Mali