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Il y a un an coronavirus : «l’Afrique doit se préparer au pire»

C’est à la mi-mars 2020 que le Directeur Général de l’organisation mondiale de la Santé) l’Ethiopien TedrosAdhanom Ghebreyesus faisait sa fameuse mise en garde à l’Afrique: «l’Afrique doit se préparer au pire face au COVID19… Elle doit ouvrir les yeux ! Nous passons sous silence l’insulte à peine voilée des «yeux fermés». Mais comment se présente la situation une année après, en cette mi-mars 2021 ? Le continent a le bilan le plus faible du monde en termes d’infection, de contamination et de décès.

A la date du mercredi 10 mars 2021, on dénombrait 117.156.073 de cas dans le monde et 2.586.817 décès. Ce n’est donc pas en Afrique que «le pire» est survenu. Les scientifiques commencent juste à comprendre les raisons de cette répartition géographique. En attendant qu’ils comprennent cette manifestation que nous pensons naturelle et divine, nous vous proposons à la relecture l’article que nous avions publié au moment des faits, suite à la déclaration du Directeur Général de l’OMS…

Les errements du Directeur Général de l’OMS

Le saviez-vous ? A la date du samedi 21 mars 2020 (avant-hier donc), 97 % des personnes contaminées par le coronavirus en Afrique y ont survécu. S’il est trop tôt de tirer une conclusion sur la base de cette statistique, il est cependant évident que les continents, les populations voire les peuples et les types de races ne réagissent pas de la même façon face au covid19. Alors, l’Afrique doit-elle continuer avec son légendaire mimétisme des autres pour une fois que la nature elle-même semble lui avoir tracé un destin clair ?  Nous sommes parfaitement d’accord avec le DG de l’OMS au moins sur ce point : l’Afrique doit ouvrir les yeux !

De l’avis du Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, «l’’Afrique doit se préparer au pire” face à la menace que représente le Covid19. Elle doit « ouvrir les yeux » !

«Ce coronavirus constitue une menace sans précédent. Mais c’est aussi une occasion sans précédent de nous rassembler contre un ennemi commun, un ennemi de l’humanité», a-t-il poursuivi, rappelant que « plus de 200 000 cas ont été signalés à l’OMS et plus de 8 000 personnes ont perdu la vie ». 80 % de ces cas ont été recensés en Europe et dans le Pacifique occidental.

«Dans d’autres pays, nous avons vu comment le virus s’accélère après un certain seuil. Donc le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui», a déclaré le DG de l’OMS. Parole de spécialiste !

Mais en parlant de l’Afrique, il est évident le Monsieur de l’OMS fait allusion à cette partie du continent noir, pauvre, démuni et avec un système de santé branlant. Aussi, «s’attendre au pire» peut vouloir dire mettre très haut les barres des mesures à adopter face au risque. Pour autant…

C’est en décembre 2019 que le premier cas de covid19 a été décelé en Chine. Et à la date du samedi 21 Mars, la situation se présentait ainsi un peu partout dans le monde, excepté l’Afrique.

L’on ne constate que le taux de mortalité oscille entre 5 et 4% et est exceptionnellement bas avec 0,3% en Allemagne. Et à la date du dimanche 22 mars 2020 à 12H TU, le nombre de personnes infectées était de 306.395 dans le monde. Au total, 13.031 décès ont été enregistrés, 92.335 personnes ont guéri (OMS).

 

Le taux de létalité du covid19 en Afrique : 2,55%. Ebola : entre 25 et 90%

 

 

Selon le très sérieux africanews, à la date du vendredi 20 mars 2020, on dénombrait 909 cas de personnes contaminées par le coronavirus sur tout le continent africain. À ce chiffre, il faut ajouter 23 morts répertoriés en Égypte, en Algérie, au Maroc au Soudan au Burkina Faso et au Gabon. Le taux de mortalité est donc ici de 2,55 %, du moins, pour l’instant !

Et le site de rappeler qu’entre «25 et 90 % des personnes qui ont contracté Ebola en sont décédées» contre manifestement 2,55% pour le covid19 (à l’heure actuelle). A rappeler en outre que l’on ne déplore aucune mort parmi les Occidentaux ayant contracté le virus Ebola en Afrique.

L’on notera, en tout état de cause que plus de 97 % des personnes contaminées par le coronavirus en Afrique y survivent avec les traitements connus ou non.

 

Le cas du paludisme : 67 % des décès associés au paludisme dans le monde.

 

Voici un extrait du rapport 2018 de l’OMS sur le paludisme :

«L’Organisation Mondiale de la Santé affirme que «l’Afrique est le continent qui souffre le plus de cette maladie. En 2017, le paludisme a touché 219 millions de personnes dans le monde dont 92% en Afrique, toujours selon le rapport. Le nombre de décès dû à cette maladie est estimé à 435 000, dans le monde, avec toujours le taux le plus élevé 93% sur le continent Africain.

Les pays qui enregistrent plus de victimes dû à cette maladie cités dans le rapport de l’OMS sont le Nigeria avec 25% de décès, la République démocratique du Congo (11%), le Mozambique (5%) et l’Ouganda (4%).

Mortalité associée

À elle seule, la région Afrique de l’OMS a enregistré 94 % des décès liés au paludisme dans le monde en 2018.

Près de 85 % des décès dus au paludisme dans le monde en 2018 ont été concentrés dans 20 pays de la région Afrique de l’OMS et en Inde. Le Nigéria a représenté à lui seul près de 24 % de ces décès, suivi par la République démocratique du Congo (11 %), la République-Unie de Tanzanie (5 %), ainsi que l’Angola, le Mozambique et le Niger (4 % chacun)».

Au Mali et toujours selon le même rapport, le nombre de cas confirmés de paludisme en 2018 s’élève à plus de 2 million 7 cent mille personnes dont 1 778 décès. Selon les données de l’Enquête Démographique et de Santé du ministère de la santé, le taux de prévalence du paludisme est de 19% au Mali. Selon ce document, les régions les plus touchées par cette maladie sont Sikasso avec 30 %, Ségou 26 % et Mopti 25 %. Bamako et Kidal restent les zones les moins touchées avec un taux de prévalence de 1% (source : ministère de la santé).

A la lumière de ces statistiques, si l’Afrique doit impérativement choisir entre Ebola, Paludisme et Covid19, elle choisira immanquablement le dernier (le Coronavirus).

Mais puisque le Covid19 a visiblement des préférences (ses victimes sont généralement des personnes âgées, donc en activité, généralement aisées et avec un système immunitaire défaillant ne pouvant désormais plus aller se faire soigner à l’extérieur,) alors l’on ne cherche même pas à trouver un traitement intermédiaire sur le continent.  C’est pourtant l’occasion pour l’Afrique de chercher et trouver sa propre voie.

 

L’OMS discréditée ?

 

Le sport aujourd’hui favori de l’Organisation Mondiale de la santé semble désormais de livrer les statistiques les plus alarmistes et d’en rajouter à la psychose d’un continent déjà meurtri.

Elle a pourtant pour mission de veiller sur la santé planétaire en anticipant sur les risques d’épidémie et de pandémie. Sur ce registre, elle semble avoir lamentablement échoué puisque n’ayant pas vu le Covid19 venir.

Le pire, pour le continent africain, ce sera rater cette opportunité de sortir de l’éternel mimétisme, de chercher et trouver sa propre voie. Après tout, l’OMS n’a plus rien à proposer pour vaincre cette pandémie.  Chacun est désormais libre d’emprunter le chemin qui lui est approprié. C’est d’ailleurs ce qui se passe à travers le monde : chacun pour soi !

Et attention aux conséquences du suivisme aveugle : n’ayant nullement les moyens de compenser certaines mesures restrictives, nos Etats risquent, à la longue de retourner les populations contre eux. Bref, la mauvaise gouvernance et les décisions légères et approximatives peuvent s’avérer plus désastreuses et létales que le Covid19. Et la Commission nationale des Droits de l’Homme, dans un communiqué, a déjà mis en garde.

Et tout cela, sans compter le risque de tuer nos économies déjà fragiles  et à susciter du coup, l’instabilité sociopolitique.

Par ailleurs, tous les Analystes de ce nom sont d’avis que le monde ne sera plus le même après le Covid19. Naîtra probablement un nouvel ordre mondial sous le contrôle non des plus forts, mais des mieux adaptés. Le processus de la sélection naturelle semble avoir commencé à une échelle encore plus élevée.

Pour avoir toujours laissé la nature faire (par dépit, fatalisme et/ou résignation) après des siècles d’esclavage, d’exploitations, de malnutrition, de faim, de soif, de guerres, de maladies les plus infectieuses et d’épidémie, il est évident que les survivants du Continent Africains dont fait allusion Monsieur le Directeur Général de l’OMS, ont développé une capacité de survie face au risque d’extermination, à savoir le «pire». Autrement, ils ne seront encore de ce monde. Ce n’est pas faute de la part de leurs détracteurs d’avoir essayé de les rayer de cette existence ici-bas. Et l’on constate que face à des contraintes moindres et pour n’avoir pas réussi à s’adapter, des peuples ont tout simplement disparu de la surface de cette planète terre suite à la même pression. Mais ces Africains-là sont toujours-là ! Pour tout dire, le Covid19 est loin d’être leur «pire».

B.S. Diarra – 

Article publié dans «La Sentinelle» N°  483  du Lundi 31 Mars  2020

Source: La Sentinelle

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