En prélude à la sortie officielle du livre ‘’Addis-Abeba, le serment’’, de Aguibou S. Diarrah et de Daniel Haïlé Degefa édité par ‘’Cauris livres’’ de Kadiatou Konaré, une cérémonie d’hommage aux Pères Fondateurs de l’OUA a eu lieu le 24 mai 2023 au Mémorial Modibo Kéita.
Sous la présidence du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, M. Alhamdou Ag Ilyène, la cérémonie a réuni mercredi dernier à partir de 16 heures plusieurs personnalités, dont d’anciens ministres, ambassadeurs, le président des fédérations panafricanistes, Adama Samassékou.
Après le mot de bienvenu du Maire de la commune III, l’historique discours prononcé le 25 mai 1963 par le président Modibo Kéita a été lu par Modibo Diallo, ancien Directeur du Mémorial portant le nom du père de l’Indépendance.
Addis-Abeba, la capitale panafricaine
Présentant le livre ‘’Addis-Abeba, le serment’’, l’Ambassadeur Aguibou S. Diarrah a déclaré que l’ouvrage retrace 60 ans de quête d’unité en Afrique, à travers notamment les discours des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique indépendante, des pères-fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine(OUA). Il contient également l’intervention de témoins exceptionnels de la marche du continent vers l’unité, les témoignages sur la place et le rôle d’Addis-Abeba dans l’affirmation de l’unité africaine ; les images (d’archives) des 60 dernières années : de l’OUA à l’UA ; les images contemporaines d’Addis-Abeba, la capitale panafricaine.
Ainsi, dans un premier temps, «Addis-Abeba, le serment» restitue le contenu des interventions de 31 chefs d’Etat et de gouvernement présents à Addis-Abeba le 25 mai 1963. Des paroles de l’empereur Haïlé Sélassié, l’illustre hôte de la Conférence, à celle du président Kwamé Nkrumah, chantre éternel du panafricanisme et de l’unité. La plupart de ces discours révèlent l’engagement sans faille des chefs d’Etat pour la construction d’une Afrique solidaire, libre et digne.
Ensuite le livre, à travers témoignages et images, offre une balade à travers Addis-Abeba, «la capitale panafricaine», fruit de l’engagement ferme des chefs d’Etat à magnifier le combat de l’Ethiopie pour l’indépendance et la souveraineté.
Enfin, ce livre, véritable dédicace au panafricanisme, à cette quête commune d’unité et de fraternité, tel un serment qui lie les générations d’hier à celles de demain, raconte l’histoire en puisant dans les archives de l’Organisation de l’unité africaine et de l’Union africaine, afin que l’on se souvienne à jamais des visages et des mots qui ont tracé notre destin : le destin d’une Afrique unie, solidaire et fraternelle !
Réalisé sous la direction de Kadiatou Konaré de Cauris livres, le livre sera officiellement lancé en juillet 2023. Le père de ce dernier, Alpha Oumar Konaré, n’es-t-il pas un des acteurs majeurs de la lutte panafricaine? Président de la République du Mali de 1992 à 2002, il a été le Président de la Commission de l’UA de 2003 à 2007 et Président du Groupe de haut niveau de l’UA pour l’Egypte entre 2013 et 2014, puis Haut Représentant de l’UA pour le Soudan du Sud en 2015.
L’ensemble instrumental du Mali a donné une belle saveur à la fête sur des airs de country.
Moussa Diarra
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De l’OUA à l’U.A, le supplice de Tantale
En mai 1963 à Addis-Abeba, en Éthiopie, 32 Chefs d’États nouvellement indépendants se sont rencontrés pour signer la Charte portant création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). L’OUA était la manifestation de la vision panafricaine d’une Afrique unie, libre et en pleine possession de sa destinée. Cela a été consacré solennellement dans le document. La philosophie directrice était celle d’un panafricanisme centrée sur le socialisme africain et faisant la promotion de l’unité africaine, les pratiques et caractéristiques communales des communautés africaines, et une campagne en vue de faire siens la culture et l’héritage commun de l’Afrique. La Charte de l’OUA a décliné le but de l’Organisation, à savoir : la promotion de l’unité et de la solidarité des États africains; la coordination et l’intensification de la coopération et des efforts en vue d’offrir une meilleure vie aux peuples d’Afrique ; la défense de la souveraineté nationale, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale ; l’éradication de toutes les formes de colonialisme en Afrique ; et la promotion de la coopération internationale, en tenant dûment compte de la Charte des Nations unies et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Et l’Union africaine prit le relais en 2002 à Durban
Officiellement fondée en 2002 pour prendre le relais de l’Organisation de l’Unité africaine, l’Union africaine est l’organisation continentale à laquelle ont adhéré les 55 États membres du continent africain. Déjà le 9 septembre 1999, les chefs d’État et de gouvernement de l’OUA ont signé la Déclaration de Syrte qui appelait de tous ses vœux la création d’une Union africaine, envisageant l’accélération du processus d’intégration continentale. Laquelle devait permettre à l’Afrique de jouer le rôle légitime qui est le sien dans l’économie mondiale tout en faisant face à des problèmes sociaux, économiques et politiques variés qui devenaient complexes à mesure qu’étaient pris en compte certains aspects négatifs de la mondialisation.
L’Union africaine (UA) a été officiellement créée à l’effet de consolider les acquis. L’UA s’inscrit dans la vision «d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale».
Les activités de l’UA sont mises en œuvre par le biais de plusieurs organes de décision principaux : la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, le Conseil exécutif, le Comité des représentants permanents le (COREP), les Comités techniques spécialisés (CTS) , le Conseil de paix et de sécurité et la Commission de l’Union africaine. La structure de l’UA fait la promotion de la participation des citoyens africains et de la société civile à travers le Parlement panafricain et le Conseil économique, social & culturel (ECOSOCC) de l’Union africaine.
Les organes chargés des questions judiciaires et juridiques ainsi que des droits de l’homme comprennent : la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP quasi-judiciaire), la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CAfDHP-judiciaire), la Commission de l’Union africaine pour le droit international (CUADI), le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption (CCUAC) et le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant (CAEDBE- quasi-judiciaire). L’UA œuvre également à la création d’institutions financières continentales (la Banque centrale africaine (BCA), le Fonds monétaire africain (FMA) et la Banque africaine d’investissement (BAI). Les Communautés économiques régionales (CER) et le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs font aussi partie des organes qui constituent la structure de l’Union africaine.
Pour s’assurer de la réalisation de ses objectifs et de la vision panafricaine d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, l’Agenda 2063 a été mis au point au titre d’un cadre stratégique en vue d’une transformation socioéconomique et intégrative de l’Afrique. L’Agenda 2063 exige une plus grande collaboration et un appui en faveur des initiatives pilotées par des Africains afin de s’assurer que les aspirations des populations africains. MD
Le Challenger