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«Il n’y aura pas de famine au Mali », rassure le ministre Nango Dembélé au sortir du Salon International de l’Agriculture

C’était à la faveur d’une interview qu’il a accordé à notre rédaction, au lendemain de la 55e édition du SIA.

Le Témoin : Vous avez participé au Salon International de l’Agriculture de Paris il y a deux semaines, qui aura été une opportunité de mettre en exergue les potentialités du secteur agricole au Mali. Etes-vous rentré avec de nouveaux contrats et dans quels domaines ?

Nango Dembelé : Effectivement, le salon agricole a été l’occasion de faire l’état des potentiels agricoles de notre pays. Et l’objectif était d’attirer des partenaires potentiels quand on sait qu’il serait difficile pour l’Etat d’avoir toutes les ressources nécessaires pour développer notre secteur agricole. A Paris, nous sommes partis avec beaucoup de transformatrices pour leur permettre d’exposer leurs produits. Nous avons également pris contact avec le service français en charge de la gestion de la filière semencière. Au Mali, aujourd’hui nous avons de sérieux problème dans le domaine de la semence améliorée. J’ai donc souhaité que ce service fasse une visite au Mali, en vue de tisser un partenariat. Nous voulons aujourd’hui que l’agriculture nourrisse son monde. On a envie d’augmenter la productivité des réseaux. Et pour le faire, il faut au préalable des semences améliorées qui répondent mieux aux engrais chimiques. A Paris, nous avons également rencontré un industriel qui évolue dans le domaine des équipements agricoles comme le tracteur, le semoir et autres. Lancé dans une dynamique de modernisation de l’agriculture, je les ai également invités à visiter le Mali. L’avantage avec cet industriel, c’est qu’il y a des fonds structurants européens dans le cadre desquels nous pourrons bénéficier d’un financement quant à l’octroi de certains équipements

L’Agence pour le Développement de l’Irrigation et la Gestion de l’Eau a noué pour sa part de nombreux contacts depuis le salon. Et par rapport aux potentiels d’irrigation du Mali, beaucoup de participants au Salon ont manifesté une volonté de venir visiter le Mali. Tout laisse croire que ces contrats vont se concrétiser dans les jours à venir.

LT : Quel impact ces éventuels contrats auraient-ils avoir sur l’économie nationale ?

ND: Comme impacts, ces contrats vont permettre la création d’emplois et de valeur ajoutée, au regard de tous ces industriels qui viendront au Mali pour investir, créer des entreprises de transformation, etc. Et pour attirer davantage ces gens, le Mali vient d’adopter une loi pour mettre en place une sécurité foncière. D’ailleurs, c’est ce qui été la première question de nos éventuels partenaires notamment, les garanties foncières qu’on peut offrir.

L.T : L’hivernage n’a pas été au rendez-vous sur l’ensemble du territoire malien. Qu’avez- vous à dire à ceux-là qui pensent que le Mali est à la limite d’une famine ?

ND :  Il n’y a pas de risque de famine au Mali, comme annoncent les oiseaux de mauvais augure. Pour cause, sur nos marchés on trouve des étrangers venus des pays de la sous- région comme le Burkina Faso, la Guinée-Conakry et la Mauritanie, dans le cadre notamment du libre-échange et de la circulation des personnes et des biens. Ce qui prouve à suffisance que nous avons des céréales sur nos marchés, sauf qu’elles ne sont pas gratuites. Certes la pluie n’a pas été au rendez-vous sur certaines parties de territoire malien, mais dans l’ensemble, on peut se réjouir d’un bon hivernage et de la production en céréales qui reste excédentaire.

L T : Qu’envisage alors les autorités pour venir en aide aux populations des zones concernées ?

ND : Pour un cultivateur, si l’hivernage ne donne pas tu ne peux pas avoir. C’est aussi pareil pour tout citoyen qui qui n’a pas les moyens. Les zones les plus touchées sont la région de Kayes et une partie de Mopti. Mais l’Etat a créé la sécurité alimentaire justement pour gérer ces genres de situation. En compagnie du ministère de l’Action Humanitaire, la sécurité alimentaire a recensé toutes les personnes en difficulté afin de déterminer un bilan estimatif de leurs besoins en céréales. Et très prochainement, elles devront bénéficier de la part de l’Etat de la totalité de leurs besoins annuels en céréales.

Propos recueillis par Amidou Keita

Par Le Démocrate

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