L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est un organisme des Nations Unies qui est à la fois vaste, coûteux et incapable de servir sa propre cause de «santé publique».
Par Bill Wirtz.
Les dérives de l’OMS, organisation dispendieuse et idéologique, sont nombreuses, et des organismes non gouvernementaux opèrent plus efficacement dans le domaine de la santé.
Alors que la crise Ebola ravageait des pays africains en 2014, nous faisions confiance à un certain nombre d’organisations internationales pour aider les pays d’Afrique occidentale tels que le Libéria, la Sierra Leone, la Guinée ou le Nigéria, afin d’endiguer la propagation du virus et porter assistance à ceux qui ne pouvaient recevoir des soins médicaux.
L’Organisation mondiale de la santé était l’une d’entre elles. Selon l’agence elle-même :
L’OMS a pour objectif de prévenir les épidémies d’Ebola en maintenant la surveillance de la maladie à virus Ebola et en aidant les pays à risque à élaborer des plans de préparation.
Cependant, les experts dans le domaine n’étaient pas tous d’accord. Comme Reuters l’a indiqué en 2015, un groupe de spécialistes du Global Health Institute de Harvard (HGHI) et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) a conclu que d’immenses souffrances humaines avaient été ignorées par les responsables institutionnels.
L’OMS IGNORE EBOLA ET PRÉFÈRE LE TABAC
Il est avéré que les responsables de l’OMS étaient au courant de l’épidémie au printemps, mais il a fallu attendre le mois d’août pour que l’Organisation mondiale de la santé la déclare comme une urgence de santé publique et prenne des mesures. Cela faisait déjà des mois que le grand public était au courant des problèmes de l’épidémie. On pourrait s’attendre à ce que l’OMS réagisse plus rapidement que le journal de France 2.
La réalité est que l’OMS a d’autres priorités. Dans son rapport de la même année ce n’était pas la crise Ebola qui fut évoquée mais un tout autre problème : la publicité pour le tabac. L’OMS craint que les maladies non transmissibles liées au tabagisme s’aggravent. Encore plus frappant, l’OMS ne se préoccupait pas seulement de la commercialisation du tabac dans les des pays développés, mais aussi dans les zones précises touchées par le virus Ebola. Voici un extrait de ce rapport :
En Guinée, de jeunes femmes séduisantes sont embauchées par les compagnies de tabac en tant que cadres de marketing, mais en réalité ces ‘filles de cigarettes’ font promotion de cigarettes devant des boîtes de nuit, devant des magasins et dans d’autres lieux publics.
Plus de 2 500 personnes sont mortes d’Ebola en Guinée, l’OMS s’est concentrée sur le problème du marketing des cigarettes. En 2014, pendant qu’Ebola ravageait l’Afrique de l’Ouest, l’ancienne directrice-générale de l’OMS, Margaret Chan, parlait devant la sixième Conférence des Parties lors de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (FCTC COP6) et a déclaré que la lutte contre le tabagisme était la priorité de son institution.
L’OMS a déplacé peu à peu son attention des maladies transmissibles vers les maladies non transmissibles (MNT), causées par les aliments gras, le tabagisme ou la consommation d’alcool.
L’OMS, qui ne semble plus très impressionnée par les conséquences à grande échelle des épidémies nationales, préfère prendre une position idéologique militante pour un Etat-nounou visant à réglementer le comportement personnel des individus. Est-ce ce que cela répond aux attentes des contribuables ?
GASPILLAGE DE L’ARGENT DES CONTRIBUABLES
D’après le Washington Post, les frais de voyage de l’OMS s’élèvent à 200 M$, ce qui signifie que chaque membre du personnel recevrait en moyenne un total de 28 500 $ par an.
Lorsque qu’on se bat contre le tabagisme au lieu d’Ebola, mieux vaut le faire dans un siège de classe affaires. Et lorsqu’on se rencontre, autant le faire dans un cadre agréable tel que l’hôtel Coral Strand aux Seychelles, qui a accueilli des experts internationaux de la lutte antitabac venant d’Afrique du Sud, de l’île Maurice, du Kenya, d’Ouganda et du Libéria. L’hôtel propose de belles chambres, des courts de badminton et d’autres sports de plein air ainsi qu’un Ocean Deck Bar pour tous les professionnels de la santé assoiffés, le tout pour environ 300 $ la nuit.
La raison invoquée pour ce lieu de réunion ? Les experts de santé africains pouvaient ainsi s’inspirer de l’exemple des lois anti-tabac des Seychelles. Cependant, de l’aveu même du site internet de la République insulaire, ces règles ne sont pas encore mises en place.
En mars 2017, l’Associated Press a rapporté que l’Organisation mondiale de la santé a plus dépensé pour les voyages de 7000 salariés que pour la lutte contre le paludisme, la tuberculose, le sida et l’hépatite, ainsi que la lutte contre la toxicomanie de la maladie mentale, réunis ! Malgré tout, l’agence exige que son budget soit augmenté, car le budget actuel serait insuffisant pour remplir son rôle de prestataire de soins de santé.
POURQUOI PAS LA CHARITÉ ?
Comparez cela à Médecins sans Frontières, qui est presque entièrement financée par des dons privés, et généralement considérée comme étant plus efficace dans la lutte contre Ebola, à travers une opération à grande échelle impliquant de nombreux bénévoles et chercheurs. Les frais de transport de MSF sont de 160 000 €.
Les défenseurs de l’aide aux personnes souffrant du manque de soins devraient se tourner vers des organismes caritatifs renommés, et non vers l’OMS. Des organisations telles que MSF montrent que motiver les gens qui croient en leur cause est beaucoup plus efficace que de noyer des ressources publiques dans les budgets pour des «experts» extravagants et idéologiquement orientés.
Dans le débat sur la nécessité de certaines organisations internationales, nous devrions regarder les résultats plutôt que les intentions. Si l’on regarde les résultats de l’OMS, la conclusion est claire : celle-ci devrait être éradiquée.
Source: contrepoints
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