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Ibrahima Konaté : « La violation des droits est devenue monnaie courante »

L’ex Président Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane sont privés de liberté et assignés à résidence depuis leur démission. Ibrahima Konaté, 4ème Secrétaire aux affaires juridiques et judiciaires de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), dénonce cette situation.

Vous avez fait un communiqué le 11 juillet, relatif à la situation de l’ex Président de la transition Bah N’Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane, privés de liberté. Vous exhortez les autorités à les relâcher. Au delà du simple communiqué, avez-vous des leviers vous permettant de faire pression ?

Au-delà du communiqué, le seul moyen qui nous reste est une audience avec le ministre de la Justice, auquel nous pourrons expliquer les circonstances, ou du moins les respects des droits de l’Homme, afin qu’il puisse voir avec le Premier Ministre et le Président de la transition comment des personnes sous le coup des mesures de restrictions pourront bénéficier d’élargissement.

Le Premier ministre Choguel Maiga a déjà déclaré qu’ils seront libres de leurs mouvements lorsqu’ils auront signé un engagement pour que leur sécurité ne relève plus de l’État…

Je ne comprends pas qu’on leur fasse signer une déclaration avant d’être libérés. Elle pourrait même les exposer davantage.

Ces privations de liberté illustrent-elles pour vous la situation actuelle des droits de l’Homme au Mali ?

C’est une illustration des violations. C’est ce que nous avons dénoncé. Pour priver quelqu’un de sa liberté, il faut avoir des choses sérieuses à lui reprocher et le mettre à la disposition de la justice. Cela n’a pas été le cas. Ils ont juste été déchargés de leurs fonctions respectives. Nous n’avons pas entendu dire que des charges avaient été retenues contre eux. Dans ce cas, qu’est ce qui se passe ? Quelle analyse avoir de ces détentions ? Cela s’assimile à de la séquestration. Nous sommes dans une situation très floue. C’est dire que la violation des lois est devenue monnaie courante avec ces cas emblématiques.

Avez-vous eu accès à l’ex Président et à son Premier ministre ?

Non, nous n’avons pas eu accès à eux. Nous n’avons pas non plus demandé à avoir cet accès.

Pour expliquer toutes ces violations des droits de l’Homme, certains mettent en avant la période d’exception que vit le Mali…

Non. L’exception ne peut justifier les violations des droits. Même en période exceptionnelle, le droit est encadré. Donc on ne peut pas tirer argument de cela pour dire que les personnes concernées sont légalement dans une situation où elles sont entre les mains des autorités. Cela ne se justifie pas.

Propos recueillis par Boubacar Sidiki Haidara

Source : Journal du Mali

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