Ce jeudi 27 avril 2023 restera sans doute l’un des plus grands moments des rêves et ambitions d’Ibrahima Diawara pour notre pays. Ce fut un immense bonheur et un grand honneur pour lui de recevoir dans le champ d’expérimentation du projet Diazon, le ministre du Développement rural, Modibo Kéïta, accompagné par les membres de son cabinet, de nombreux invités du monde économique et des cotonculteurs.
Mon équipe et moi, avons eu le privilège de présenter le savoir-faire et les procédés techniques et technologiques qui ont permis à Diazon de réaliser un rendement record avoisinant près de 5 tonnes à l’hectare contre une moyenne nationale de 800 kilogrammes à l’hectare, soit plus de 6 fois le rendement national.
Une telle prouesse a été possible grâce à l’engagement de toute une équipe de notre société qui s’est inspirée de mon combat et mon obsession a toujours été de trouver des solutions innovantes pour notre agriculture.
En effet, à la faveur d’une visite en Chine, l’occasion m’a été offerte d’observer les paysans chinois produire du coton dans le désert, avec des rendements allant de 6 à 7 tonnes à l’hectare et je me suis demandé, s’ils ont pu le faire alors pourquoi pas nous les Africains ? Dès mon retour au pays, je me suis fixé comme objectif d’attendre le même rendement et pourquoi pas les dépasser un jour.
Cela n’a pas été facile, mais l’abnégation et la détermination aidant, mon équipe a réalisé ce rêve qui me tenait à cœur. Nous venons de réaliser près de 5 tonnes à l’hectare, c’est un record africain mais loin d’être suffisant à mes yeux, car notre objectif est de battre le record chinois, pourquoi pas ?
Ce rendement exceptionnel, ouvre de nouvelles perspectives pour notre pays car nous ambitionnons d’aller un peu plus loin, en proposant sur 10 ans, un programme de création de 600 000 exploitations de 5 ha chacune, soit 3 millions d’hectares de production de coton, réparties sur l’ensemble du territoire national (le Centre et le Nord du pays). Comme vous le savez, le Mali a plus de 43,7 millions de terres cultivables, soit 35 % de la superficie totale du pays, mais malheureusement nous exploitons moins de 2 % de la superficie totale, 6 % de la superficie cultivable.
En augmentant la superficie cultivable de 2 millions avec un rendement de 5 tonnes à l’hectare permettra :
– d’installer 600 000 exploitations agricoles ;
– assurer une production totale de 15 millions tonnes de coton ;
– avec la création de près de 12 millions d’emplois directs et indirects ;
– un revenu de plus de 11 400 milliards de F CFA pour notre économie
– une production d’huile qui fera du Mali l’un des plus grands producteurs d’huile et d’aliment bétail, ce qui engendrera une forte diminution du prix de la viande.
Outre la culture pendant la période pluvieuse, il s’agira d’une production hors saison avec la technique d’irrigation “goutte à goutte”, ce qui offrira l’opportunité au producteur du coton, de produire de la céréale pendant la saison des pluies, et donc de faire passer son revenu actuel de 252 000 F CFA à plus de 2 800 000 F CFA.
Avec ce rendement de 5 tonnes à l’hectare, nous avons démontré que notre pays peut devenir très rapidement une puissance économique et un grand producteur agricole mondial.
Je fais mienne cette citation de Nelson Mandela ‘Une vision sans action est un rêve, une action sans vision est une perte de temps, en revanche une vision qui est suivie d’une action peut transformer le monde’”.
Source: Aujourd’hui-Mali