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Ibrahim Diawara PDG d’IBI Groupe : “Nous devons tous nous lever pour être au chevet du Mali” “Mon exemple dans le monde des affaires c’est le nigérian Alikoté Dangoté”

Après avoir reçu son trophée du jeune le plus influent du Mali pour l’année 2018 qui lui a été décerné par le Magazine Kéwalé People, l’opérateur économique Ibrahima Diawara patron des Entreprises Stones, Ibi Groupe…a bien voulu répondre à nos questions. Sa montée fulgurante dans le monde des affaires, ses domaines d’intervention, la situation au centre du pays sont, entre autres, des thèmes qu’Ibrahima Diawara a bien voulu aborder avec nous.

Aujourd’hui Mali : Vous venez de recevoir le trophée du jeune le plus influent au Mali pour l’année 2018. Qu’est-ce que ce sacre représente pour vous ?

Ibrahim Diawara : Soutenir que je suis le jeune le plus influent au Mali, pour moi, c’est trop dire, si c’est pour reconnaitre ce que nous sommes en train de faire comme effort pour le développement de ce pays, je suis très heureux avec toute mon équipe. C’est l’occasion pour moi de dédier ce trophée à tous les Maliens, surtout aux jeunes, aux femmes, aux vieux qui souffrent au centre de ce pays et plus particulièrement aux Dogons et aux Peulhs. Au-delà du centre, je dédie ce trophée à tous nos compatriotes qui sont à Tombouctou, Gao et Kidal, car ce sont des localités qui font face aussi à des épreuves. Il faut qu’on se donne la main pour ramener la paix et cela exige de nous tous, le don de soi et la tolérance. Je suis convaincu que pour ramener cette paix, chacun de nous doit jouer sa partition, c’est pourquoi j’ai décidé de m’investir pour cette cause au centre et au nord du pays. Pour votre information, moi je suis né à Bandiagara et je viens de Bandiagara.

Je remercie le promoteur du magazine Kéwalé People qui est aussi un jeune qui se bat dans son domaine.

Vous êtes cité dans le monde des affaires au Mali, voire en Afrique de l’ouest comme un exemple de réussite. Quel est votre secret, est ce que vous avez un conseil aussi pour les jeunes ?

Un exemple c’est trop dire. Je suis un exemple pour les autres, moi je pense que j’ai du chemin à faire car mon exemple dans le monde des affaires c’est le Nigérian Alikoté Dangoté.

Si j’ai un conseil à donner à la jeunesse, c’est de s’adonner au travail car mon secret n’est rien d’autre que le travail, le travail et le travail. Aux jeunes, je leur dis de ne jamais se décourager, de continuer à se battre, ne jamais lâcher le morceau. Il faut aussi se mettre en tête que tout ce que nous devons poser comme acte doit être dans le développement du pays. C’est facile d’avoir beaucoup d’argent, mais quand on ne crée pas de richesse, d’industrie pour aider les autres, cette richesse ne sert à rien. Il faut aider les jeunes à pouvoir créer quelque chose, aider les populations.

Aujourd’hui, nous, nous employons plus de 600 personnes, nous allons continuer à recruter malgré les difficultés du moment.  Certains sont allés jusqu’à me demander mon marabout. Je leur ai dit que mon marabout s’appelle Travail. Juste pour insister que je n’ai aucun secret si ce n’est que le travail et puis le travail bien fait. Un exemple aussi, si les autres font 10 heures de travail par jour, il faut faire 15 heures de travail et à la fin tu trouveras qu’il y’aura une grande différence entre toi et ceux-ci.

Quels sont vos domaines d’intervention et votre entreprise Ibi Groupe est-elle présente dans combien de pays ?

Au départ, Ibi groupe était seulement au Mali. C’est avec le coup d’Etat de 2012 que nous nous avons étendu nos actions dans d’autres pays de la sous-région et d’Afrique centrale. Ce qui fait qu’aujourd’hui Ibi Groupe est présent dans 5 pays, à savoir le Mali, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Congo Brazza, la Mauritanie.

Nos domaines d’intervention portent sur les adductions d’eau, les stations de traitement, d’évacuation. Nous participons à des appels d’offres internationaux et il nous arrive le plus souvent de gagner ces marchés face à des multinationales. Ce ne sont pas marchés étatiques, mais des marchés financés par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la BID, la Badea…nous avons de très bon cadres et de très bons ingénieurs qui nous permettent de gagner ces marchés et de les exécuter dans les règles de l’art. Car il faut être compétent dans ce que l’on fait. Quand on est compétent, on peut travailler partout. Donc à travers Builders nous sommes présents dans 5 pays.

A travers l’entreprise Stones, nous sommes dans le carrelage et dans d’autres domaines comme la peinture. Nous sommes le principal fournisseur de toutes les usines de peinture au Mali, au Burkina Faso, au Sénégal, également. Nous avons aussi commencé à exporter vers la Guinée. Et nous fournissons ces matières premières à des prix très bas, ce qui fait que, de nos jours, le prix de la peinture a chuté au Mali ces dernières années. Au niveau de Stones aussi, nous faisons l’engrais agricole, qui a permis de doubler la production des cotonculteurs. C’est une manière aussi pour nous de lutter contre la pauvreté car les revenus de ces pays ont doublé pour la simple raison qu’au lieu d’une tonne à l’hectare, ce sont deux tonnes à l’hectare qui sont récoltées. Cet engrais agricole est un produit qui est fabriqué à 100% au Mali. Nous sommes également dans l’aviation avec Malian Aero company. Nous avons présentement 5 avions, nous faisons des vols dans la sous-région et des vols pour des entreprises minières. Nous faisons aussi des pluies provoquées. Aussi, nous avons une société énergétique qui intervient dans la production énergétique, c’est une société qui est en plein développement et à côté de cela, nous avons une société de transport terrestre, avec plus de 100 camions remorques. Nous transportons de la marchandise solide pour aider à l’approvisionnement du pays, notamment les denrées alimentaires et d’autres produits. Cette société est gérée par une dame très dynamique et compétente.

Avez-vous un appel à lancer à vos compatriotes ?

En ce moment précis, je vais dire à mes compatriotes que les temps sont difficiles et nous devons tous nous lever tous pour être au chevet du Mali car nous n’avons pas deux pays. Si on croise les bras et continuons tout notre temps à nous insulter à nous entredéchirer, ce sera difficile. Que Dieu nous en préserve, nous avons tous vu ce qui s’est passé au Rwanda et ce qui se passe en Somalie, juste vous dire que si la situation se détériore nous allons tous en faire les frais. Donc il doit être du devoir de nous tous d’observer un temps de pause, qu’on se donne la main pour aider nos compatriotes au centre du Mali pour éteindre les feux qui se trouvent dans ces localités. Que nous privilégions ce pays au détriment de nos intérêts personnels. Et cet appel, je le lance à tout le monde, sans exception, les jeunes, les femmes, les vielles personnes car l’heure est très grave. Les dernières attaques au centre m’ont trouvé en Asie, je vous avoue que vu l’atrocité de certaines images, j’ai passé des nuits entières sans dormir. C’est pourquoi aussitôt après mon retour au bercail, j’ai rassemblé tous mes collaborateurs pour les informer que je vais prendre quelques mois de congé pour m’investir pour le retour de la paix dans mon pays.

Je lance aussi un appel aux jeunes qui sont sur les réseaux sociaux de s’investir aussi pour cette cause pour apaiser les cœurs et les esprits. Pour moi, on ne doit pas tout laisser au gouvernement, si chacun dans son environnement parvient à convaincre 10 personnes à s’engager pour la paix, au final c’est tout le pays qui aura la paix. Et sans cette paix rien n’est possible, car pour être un capitaine d’industrie prospère, faudrait-il que tu sois dans un pays en paix et en sécurité.

         Réalisé par Kassoum THERA

 

Source: Aujourd’hui-Mali

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