A quelques mois de la fin de son mandat, et dans l’espoir de rempiler, IBK multiplie les actions de séduction pour réunir toutes les chances de son côté. Après le retour d’ATT au bercail, il a procédé, en guise de clin d’œil aux sympathisants de Amadou Haya Sanogo, à la libération de deux généraux de la junte de Kati, et à la nomination du Gal Dembélé comme inspecteur général des armées et services. Avec cette nomination, l’épouse de ce dernier, Mme Dembélé Madina Sissoko, présidente du collectif des épouses des militaires et paramilitaires qui s’est battu pour la libération ou le jugement de leurs maris, va-t-elle lâcher ses camarades? IBK va-t-il réussir à diviser le camp militaire de Kati ?
La libération des Généraux Camara et Dembélé semble avoir rendu aphones le collectif des épouses des militaires et paramilitaires détenus dans l’affaire des 21 bérets rouges disparus. Beaucoup d’observateurs se posent aujourd’hui la question de savoir comment ce collectif peut-il lâcher du lest alors que le combat n’a pas totalement abouti ? La libération des Généraux Yamoussa Camara et Ibrahim Dahirou Dembélé semble être la solution pour la capitulation du collectif et cela parce que la présidente du regroupement se trouve être l’épouse du Général Dahirou Dembélé. Mme Dembélé Madina Sissoko, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, va-t-elle sacrifier sur l’autel des intérêts personnels le noble combat qu’elle a entamé ? Ce qu’elle doit comprendre, c’est que le dossier judiciaire concernant l’affaire des 21 bérets rouges restera pendant jusqu’au jugement, et la nomination de son époux ne le disculpera en rien. La promotion dont le Général vient de bénéficier ne doit en aucune manière influencer la présidente du collectif au point de lâcher ses camarades de lutte. Elles doivent ensemble se battre jusqu’à la manifestation totale de la vérité. Pour ce faire, les femmes du collectif doivent continuer leur lutte, soit pour la tenue du procès ou pour la relaxe pure et simple de tous les détenus, jusqu’à la tenue du procès.
Finalement, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. La libération des Généraux Camara et Dembélé est un geste de portée politique qui ne les innocentera en rien. Surtout qu’il a été remarqué, après la double promotion du Général Dembélé (devenu général de Division et inspecteur général le même jour), que la réaction des organisations des Droits de l’Homme, comme la FIDH et l’AMDH, ne s’est pas fait attendre pour exiger la tenue du procès.
Youssouf Sissoko
Source: infosepte- Mali