«Ni à La Valette, ni ailleurs… Je n’ai pas signé et je ne signerai pas ! » Il l’a enfin dit. Mais que de gâchis ! Le mal semble déjà fait !
Le Président Malien Ibrahim Boubacar Keïta était hier l’invité de la Chaîne Française TV5 et de Radio France Internationale (RFI) en synchronisation. Ce, à la faveur du 27èmeSommet Afrique-France. L’une des questions des confrères a porté sur la signature ou non d’un accord de réadmission des Maliens de l’Union Européenne.
La réponse de l’Interviewé ne souffre de la moindre ambiguïté : « Je n’ai pas signé d’Accord de Réadmission et je n’en signerai pas (…). Ni à La Valette, ni ailleurs». Voilà qui est clair et rassurant ! Ouf !
Mais encore, fallait-il attendre tout ce temps et surtout en arriver là pour apporter ce simple démenti ? Son manque de réactivité est sans nul doute à l’origine des réactions parfois tumultueuses de ses compatriotes et aussi de la chute vertigineuse de sa côte de popularité.
Monsieur n’a donc pas signé d’Accord et ne le fera pas ! Mais alors qui a signé quoi ? Il s’avère que c’est le Ministre des Affaires étrangères qui a signé un communiqué conjoint avec son homologue des Pays-Bas. Et selon la Convention de Vienne portant sur les Traités Internationaux, rien n’interdit qu’un « simple communiqué » serve de support à un Accord entre deux ou plusieurs parties. Et, on le sait, ce qui n’est pas interdit est de facto autorisé. Une question d’interprétation alors.
L’Union Européenne était dès lors dans son bon droit de donner une valeur juridique au document. Quitte à Bamako de protester auprès de la Commission Arbitrale de la même convention en mettant en avant l’esprit de la lettre et surtout le risque de déstabilisation que pouvait susciter l’interprétation de la part l’U.E. Mais hélas !
L’ancien Président Amadou Toumani Touré, faut-il le rappeler a été confronté au même défi. Et sa réaction à lui a été immédiate non sur les chaînes étrangères mais sur les antennes et dans une des langues nationales du pays, soit dit en passant : « Je n’ai pas signé et signerai jamais. Je n’ai envoyé personne en Europe et je n’y ferai y revenir personne », a-t-il dit en substance ! Et le mal fut tué dans l’œuf. IBK lui, a laissé la situation pourrir. Il ne peut que s’en prendre à lui-même !
Il s’agit maintenant de protester à propos des expulsions de compatriotes sur la base d’un prétendu accord de réadmission.
B.S. Diarra
Source: La Sentinelle