Nous sommes dans une société dite respectueuse de certaines valeurs. Cela peut paraitre paradoxal au regard du constat que nous faisons et de la tournure que prennent les évènements. Le terrorisme concerne tous les maliens, d’autant plus que certains y prennent part activement. Aujourd’hui, plus hier, il faut que les autorités mettent l’accent sur «le ministère des affaires religieuses et du culte ». Il est impératif que des dispositions soient prises pour étendre un meilleur suivi lors des prêches. Nous comprenons bien cette liberté de gestion cultuelle, dans un Etat, qui ne tient qu’à ces guides électeurs et religieux.
Contrairement à la majorité présidentielle silencieuse, les religieux politiques se font entendre pour que Ladji Bourama sache qu’ils sont bel et bien dans l’arène politique. Mais bravo à son Excellence Ibrahim Boubacar Keita qui a remis cet homme religieux très politique dans ses petits souliers. Le président a bien compris le chantage et les intentions d’un homme religieux très politique qui est lui-même le germe de la contradiction. IBK dit avoir reprouvé les déclarations de son ami religieux très politique après l’horreur que les terroristes ont commise au Radisson Blu. Il a même précisé que ces déclarations ne sont ni les siennes ni celles du peuple malien.
Dans leur dernier attroupement à la grande mosquée de Bamako, les adeptes de la charia ont réaffirmé leur soutien au président de la République dont ils ont contribué à l’élection. Ils tiennent à émettre leur avis sur toutes les questions nationales car ils ont gouté à l’hydromel de la fonction politique. Le dicton est clair « l’habit ne fait pas le moine ». C’est honteux de voir des soit disant religieux se regrouper dans un lieu de culte pour apporter leur soutien au président d’un pays qu’ils ont eux-mêmes maudit. Les mosquées qui, en islam ne doivent servir qu’à la prière, aujourd’hui sont devenues comme des ministères où se prépare la constitution d’un l’Etat islamique déjà en marche. Cet homme religieux très politique est en train d’intimider un pouvoir dont le président, bien qu’aux abois, mesure le danger qui le guette.
Un président de la République à qui tout échappe, un chef de la magistrature suprême qui ne sait plus où donner de la tête. Un commandant de bord à qui les membres de son équipage ne disent rien de vrai. Aujourd’hui, à visage découvert, quelques ambitieux religieux, dont le train de vie a subitement changé, veulent lui imposer une vision islamique. IBK a désormais pris l’étoffe d’un chef d’Etat et pour rien au monde, il ne doit rétropédaler face à de personnalités qui veulent sous sortir de la République et de la laïcité.
Cet homme religieux très politique s’en est pris à la Minusma et à la France, les garants et les partenaires. Lui qui a fait le tour de l’Europe pour plaider la signature de l’accord qu’il a lui-même appelé à accepter. Veut-il passer là où son ami président a rétropédalé ?
IBK s’est adossé à ces électeurs religieux, qui non plus, ne lui ont pas encore dit la vérité : Ils veulent l’application de la Charia d’où leur désapprobation du Procureur de la République. Que ces religieux (quelle que soit leur croyance) s’appliquent les bons préceptes à eux d’abord. Et s’ils savaient et pouvaient, il n’y aurait pas tant de morts au Mali depuis 2012. C’est aujourd’hui qu’ils viennent condamner des crimes longtemps commis et dont ils ont tous été spectateurs par les yeux et admirateurs par le cœur.
Nous avons vu Kimbiri aux législatives partielles, c’est la même intention pour tous cesreligieux politiques infectés par l’hypocrisie et l’opportunisme. Qu’IBK ne se laisse pas impressionner du tout. Nous avons permis aux musulmans de faire des élections pour se choisir un président, et du coup, nous constatons leurs vraies positions difficilement conciliables. Ils disent tout, font la cour au pouvoir, et cherchent une place au soleil. Souvenez-vous, nous avons connu des imams tellement dignes dans ce pays que quand ils parlaient, nous les écoutions.
Mais nous sommes rassurés de voir le président Ibrahim Boubacar Keita se démarquer de son ami religieux très politique en présidant la cérémonie de réouverture de l’hôtel Radisson, comme pour dire non à ceux qui soutiennent la fermeture des hôtels au Mali.
Ammi Baba Cissé ABC
Source : La Rédaction