Cela faisait quelques mois que le président de la République du Mali ne s’était pas rendu en France. Tout porte à croire que les émissaires du président français qu’il a reçus à Koulouba étaient venus lui donner des assurances sur sa prochaine visite, qu’il doit effectuer du 20 au 22 octobre 2015. Cette visite officielle se déroulera en marge de la rencontre des donateurs qui aura lieu le 22 octobre 2015.
Le président IBK sera l’hôte de son homologue français ; il sera reçu à l’Elysée et le Mali sera à l’honneur dans la capitale française pendant une semaine. C’est sûr, la délégation conduite par Thomas Melonio, conseiller adjoint aux questions africaines du président de la République de France, et le chef d’état-major particulier de l’Elysée, le colonel Pierre Schill, n’était pas venue à Bamako fortuitement.
En dehors des questions de coopération, de relations bilatérales entre les deux pays, la taille de la délégation en disait long sur la vraie raison de la mission des émissaires du président François Hollande. La rencontre s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de France au Mali, du ministre de la Coopération internationale et du tout-nouveau président du comité d’organisation du sommet Afrique/France, Abdoullah Coulibaly.
«Djè djougou»
Avec les retrouvailles entre les communautés de la région de Kidal, d’Anefiss à Bouressa en passant Aguel Hoc et Tenzawaten, les lignes sont en train de bouger et très favorablement à la grande surprise des ennemis du Mali. Eux qui pensaient pouvoir s’éterniser au Mali. Mais ces retrouvailles ont aussi leur revers : on assiste à un règlement de comptes au sein des groupes armés. Selon nos sources, c’est devenu du «djè djougou». D’après des personnes influentes de la rébellion, il y a des assassinats ciblés contre de hauts gradés de la CMA.
Oui, tous ceux qui vont hausser le ton ou s’opposer au retour à la normale «seront éliminés. Est-ce le début de l’autre forme des manœuvres lâches de ceux qui n’osent plus attaquer en face préférant poignarder dans le dos des hommes ayant accepté la voie de la paix ?». Déjà, un chef militaire de la CMA, en la personne d’Amgar Ag Yehia, a été assassiné. Selon nos informations, il était de la tribu du défunt député de Diré, feu Nock Ag Attia. De nos jours, la branche militaire de la CMA est pressée de voir le cantonnement, car leur prise en charge est devenue problématique.
Daoussak contre Imghad
Les Daoussak ont attaqué un campement Imghad à Tingherifen dans la commune de Talataye, cercle d’Ansongo. Bilan : 10 civils tués et de nombreux blessés. Une délégation du Gatia s’est déplacée dans la zone pour situer l’origine de cette mésentente intercommunautaire. Le chemin vers la vers n’est pas facile, c’est ce qui peut expliquer cette attaque. Les responsables du Gatia, qui sont en conclaves avec la CMA à Anefiss, ont parlé d’acte d’ennemis de la paix, qui vise à mettre en mal le retour de la paix basé sur le processus de réconciliation nationale en cours.
D’après nos sources, il agirait d’un affrontement entre communautés mais l’acte a été perpétré par des Daoussak sur des Imghad. On parle aussi de règlement de comptes. Les Daoussak pensent que les Imghad sont à l’origine de leur exclusion du processus de paix. Ils estiment par ailleurs qu’ils ont des parents qui croupissent en prison par la faute des Imghad. Les Daoussak se localisent dans la région de Gao, plus précisément à Ansongo. Mais ils sont aussi à cheval entre Ansogo et Ménaka. Pendant l’occupation, ils étaient avec le MNLA contre les populations du cercle d’Ansongo. Lesquelles ne sont pas prêtes à oublier les différentes exactions commises par les Daoussak.
Encore Koro
Le pays dogon est sous la menace des terroristes et jihadistes disciples du prédicateur Amadou Koufa, qui viennent de sévir encore dans le cercle de Koro, le vendredi 9 octobre 2015. Les bandits lourdement armés ont attaqué le village de Douna à 50 km du cercle de Koro dans le nord du Mali. Les assaillants ont tué trois personnes dont le premier adjoint au maire de la commune de Djoungani, sa femme et son fils.
Selon nos informations, le maire a même été égorgé par les assaillants qui sont restés dans la ville pendant 3 heures avant de s’enfuir. Ils ont créé une grande panique dans le cercle de Koro, car beaucoup de mouvements d’hommes armés ont été constatés par les populations. Lesquelles avaient alerté les autorités locales du danger qui les guettait.
Deux raisons principales expliquent selon les habitants cette recrudescence de la violence : la première est la présence massive d’élèves coraniques dans la zone, qui sont pour la plupart des adeptes d’Amadou Koufa ; la deuxième raison est le fait que le pays dogon regorge de cachettes pour ces malfaiteurs. On se rappelle, le 20 septembre 2015, une dizaine d’hommes de la Force de libération du Macina sont entrés à Bi et ont tué deux policiers et deux civils dans le cercle de Koro, région de Mopti.
La République en bibliothèque
À la faveur de la rentrée scolaire 2015-2016, Karim Kéita a offert 5 000 cahiers et 500 sacs aux élèves de la CII. C’est un geste du cœur que l’Honorable Karim Kéita, député élu en commune II, a accompli à l’endroit des élèves de sa commune. La cérémonie de remise symbolique de ces matériels scolaires s’est déroulée le mercredi 7 octobre dans les écoles de la République, de Niaréla et de Quinzambougou.
C’était en présence du généreux donateur, des parents d’élèves, des directeurs des écoles citées et des élèves, massivement mobilisés. Ce geste a été bien accueilli par les parents. Mais, ce que personne n’a compris, c’est la proposition faite par l’honorable Karim Keïta de transformer la première école de Bamako, c’est-à-dire l’école de la République, en bibliothèque de l’Assemblée nationale du Mali. «Je ne sais pas trop, mais c’est une proposition. Peut-être que ça va être une solution pour l’école de la République qui est proche de l’Assemblée nationale».
Cette proposition de Karim Keïta domine les échanges dans les «grins» de la commune II, où l’on se demande si le fiston national n’aurait pas des arrière-pensées. D’autant que son colistier régente une agence immobilière. Pour tout vous dire, cette proposition n’agrée guère les parents d’élèves de l’école de la République.
Source: Le Reporter