Une bonne gouvernance se mesure au degré de satisfaction des citoyens. Ce degré est quantifiable à partir des baromètres tels que les opinions sur les radios, le web ou dans les discussions. Lorsque selon la légende, les maliens à 77% ont confié le contrôle du Mali au président IBK, ils avaient une partie des informations sur la personne du président et sur sa gouvernance. On a beau dire que les maliens savaient qui était l’homme eu égard à sa participation à la gestion du patrimoine de la cité sur les trois dernières décennies, on oublie que 90% de nos compatriotes sont illettrés et plus préoccupés par le gain du pain quotidien qu’autre chose. IBK non plus n’a pas révélé sa vraie nature aux maliens au moment du choix décisif.
Toute chose restant égale par ailleurs, si nous considérons le Mali comme une firme et si nous nous permettons une extrapolation vers le domaine de la gouvernance de la firme, on peut dire que le président est coupable d’opportunisme ex ante. Pour faire simple, il y a eu tricherie avant la passation du contrat avec les maliens.
Il a promis la fermeté et l’intransigeance comme mode opératoire mais le laxisme n’a jamais été aussi présent dans le quotidien des maliens.
Il a promis la récompense du mérite mais il a privilégié sa famille et ses proches. Son fils s’est découvert un penchant pour la politique juste après l’élection du père à la présidence or il n’avait jamais fait partie de la moindre association jusque-là. Non content de l’avoir fait député, le fils a été désigné président de la commission défense de l’assemblée nationale avec une expérience en la matière proche de celle Kim Kardashian dans ce domaine. Cela aurait dû alerter les maliens sur la validité du contrat fait avec IBK et les espérances escomptées.
A l’assemblée nationale il a installé le beau-père de son fils. Beaucoup de choses ont été dites sur cette gestion familiale du Mali. Certains peuvent penser qu’on en fait trop quand on en remet une couche mais c’est ignorer que les incapacités du président IBK à faire face aux défis du Mali proviennent de là.
En réalité, accepter que le président place ses proches aux postes qui le couvriront en cas d’incompétence avérée est un signe qui aurait dû rebeller les maliens. Ce n’est pas tout, le Président s’est entouré des membres de la famille de son épouse. « Plus c’est gros, mieux ça passe », tel semble être son leitmotiv.
Le président IBK a fait campagne sur le respect de la parole donnée, sur le fait qu’il soit le seul à pouvoir relever le Mali et sur le fait qu’il soit un homme de poigne. Il a clairement menti pour se faire élire. Les maliens sont victimes d’une trahison de la part de celui en qui ils ont fondé espoir. Il a présenté un CV qui n’a rien à voir avec ses compétences. Le caractère d’opportunisme ex ante est manifeste.
Une fois élu, il s’est éloigné de ses promesses de création de 500 000 emplois. Pire, les maliens ont découvert qu’il n’est pas capable de « faire le job ». Le salarié IBK n’a aucune aptitude pour réaliser les taches liées à sa fonction. L’absentéisme, le manque d’assiduité, les achats compulsifs de biens de luxe, le refus de secourir les maliens, l’enrichissement illicite des proches, la protection des malfrats, le mensonge et la condescendance sont le lot quotidien du président. Les regrets de l’employeur Mali sont flagrants, la déception du mauvais choix est présente. On a l’impression que le président défend les intérêts de tous sauf des maliens.
Les maliens sont victimes d’opportunisme ex post. Pour faire simple, il y a eu tricherie pendant la phase d’exécution du contrat. D’ailleurs on pourrait ajouter au lot de reproches faites au président la sélection adverse.
Il y a de réelles carences du président qui ne s’est entouré que de « bras cassés » comme si, faire reculer le Mali était le programme qui lui a permis de se faire élire. Les langues se délient de plus en plus, les employeurs du président ne craignent plus d’utiliser des termes pour désigner la rupture de contrat. Plus le temps passe, plus le manque à gagner est énorme. Il a échoué sur tous les tableaux.
L’indépendance de la justice est aux oubliettes, la lutte contre la délinquance demeure un slogan, la création d’emplois est un mythe en dehors du cercle du RPM. La gestion de l’insécurité est à son stade le plus congru possible. Lui, Sada Samake et les dirigeants sont à l’abri du terrorisme ambiant. Le reste des maliens, les gueux peuvent crever. Outre le cache misère qu’est l’accord de paix mort-né, IBK lui-même et ses charlatans n’ont rien à faire valoir au moment du bilan.
La dernière invention de cette gouvernance approximative est l’utilisation de la rumeur pour déplacer le curseur. Le fait de mettre en scène son propre faux décès permet au président de plus en plus détesté de gagner la sympathie des maliens. Culturellement, les maliens font bloc commun autour des familles endeuillées et si une famille est victime de fausse déclaration de décès, elle gagne encore plus le soutien populaire. IBK étant le seul gagnant de cette rumeur, il ne pouvait qu’en être lui-même l’instigateur. On peut chercher ailleurs le coupable dans sa masse de suiveurs décérébrés mais il faut se rendre à l’évidence.
N’ayant aucune ligne de conduite, il navigue à vue comme un bateau de migrants sur les côtes espagnoles et italiennes. A la différence d’IBK, les migrants ont un objectif et une vision, ils meurent pour leurs convictions. IBK ne se donnera aucun mal pour les maliens. D’ailleurs il les traite tels des gueux en cage.
Le Mali est donc victime d’une double peine suite à l’accession du président IBK à la présidence : avoir menti sur ses capacités à gérer et redresser le Mali puis avoir fait autre chose que ce dont pour quoi il a été désigné.
Va-t-il rester jusqu’à la fin de son mandat et ne rien améliorer ou le peuple sera capable de changer les choses ?
Elijah de Bla
Source: RP Medias