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IBK : « ceux qui disent vouloir m’aider à réussir mon dernier mandat sont déjà tournés vers 2023 pour me succéder »

INTERVIEW (PRESQUE) IMAGINAIRE

Assis, seul, au bord de la piscine, sur une chaise en osier tressé, IBK affiche sa mine des mauvais jours. La marche de vendredi dernier, avec ses slogans hostiles au pouvoir, à la France et à la Minusma, serait-il passée par là ? Mystère et boule de gomme.
Bonnet blanc et blanc bonnet vissé sur la tête, lunettes noires posées sur le nez, le Chef de l’Etat semble absorbé par ses pensées. Il a fallu notre arrivée, bruyante comme à l’accoutumée, pour lui signifier notre présence. Sans piper mot, il nous invite – d’un geste de la main – à prendre place sur une chaise en bois, en face de lui. C’était dimanche dernier, à sa résidence privée de Sébénikoro. Interview. Sans concession.

Mr le président, vous ne semblez pas au mieux de votre forme. Qu’est-ce qui vous tracasse ?

Cela fait une semaine, heure pour heure, jour pour jour, que je ne ferme pas l’œil.

Et pourquoi ?

Comment voulez-vous que je dorme, comme si de rien n’était, alors que les Barbus menacent de s’en prendre à mon pouvoir ? Avec, tous les risques de déstabilisation de l’Etat que cela comporte.

Ils voulaient, seulement, marcher pour attirer votre attention sur l’insécurité qui fait des dizaines, voire des centaines de morts, civils et militaires ; mais aussi, sur le jeu trouble de ceux que vous-mêmes appelez nos « amis » : la France et la Minusma.

Attirer mon attention, seulement ? Mon œil ! Je vois que vous êtes un néophyte en politique. En fait, ce que mes « ex-futurs amis » veulent, c’est la déstabilisation de mon pouvoir.
Ils m’accusent de « jouer le jeu des ennemis du Mali », notamment, la France ; mais j’ai tout fait, absolument, tout pour leur prouver ma bonne foi. Rien n’y fait. Je me suis rendu, à plusieurs reprises, chez Bouyé. En vain. J’ai envoyé des émissaires à Mahmoud Dicko. Sans succès. Que veulent-ils, enfin, que je fasse ?

Peut-être vous vous étiez mal pris en vous rendant chez eux ?

Que devrais-je faire, alors ?

Vous étiez-vous laissés pousser la barbe, avant de vous rendre chez eux ?

Non !

Aviez-vous, autour du cou, un chapelet de 1,5 mètres ?

Non !

Comment voulez-vous, Mr le président, que vos « ex-futurs amis » enterrent la hache de guerre, si vous ne portiez ni une barbe de 50 centimètres de long, ni un chapelet de 1,50 mètres autour du cou ? Ce sont des préalables pour les convaincre que vous êtes des leurs.
Et aucun de vos conseillers, qu’ils soient spéciaux ou pas, ne vous a suggéré cela ?

Aucun !

Mr le président, tous les analystes politiques s’accordent à reconnaître que vous êtes seul, ou presque. Qu’en pensez-vous ?

J’ai la même et nette impression. Car, tous ceux qui disent vouloir m’aider à réussir mon second et dernier mandats sont déjà tournés vers la présidentielle de juillet 2023 pour me succéder. Que je réussisse mon dernier mandat ou pas semble être le cadet de leurs soucis. Tout ce qui compte pour eux, c’est de profiter au maximum de leur poste pour préparer leur campagne pour la prochaine présidentielle.

Alors, qu’attendez-vous, Mr le président, pour vous trouver des hommes et des femmes, dont l’unique souci est de servir leur pays, rien que leur pays ?

Si j’exclus les politicards de la gestion du pays, ils n’hésiteront pas à me mettre le bâton dans les roues.
Vous ne les connaissez pas bien, Le Mollah : ils sont pires que les Moudjahidines d’Amadou Koufa.

Vos « ex-futurs amis », c’est à dire Bouyé et Mahmoud Dicko, réclament, toujours, le limogeage de Boubeye. Allez-vous accéder à leur demande ?

S’ils acceptent de se réconcilier avec moi et à soutenir mon régime, je peux examiner cette éventualité.

Propos recueillis par Le Mollah Omar

Canard Déchainé

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