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IBK à l’épreuve du plus grand défi du mali contemporain : Réussir la mise en œuvre des Accords sans casser la République

Deux grandes dates viennent d’être inscrites en lettres d’or dans les annales de notre histoire contemporaine  à savoir le 15 Mai et le 20 Juin 2015. Elles sont non seulement les dates de signature de l’accord issu des pourparlers inter maliens d’Alger pour la Paix et la Réconciliation, mais aussi le début de la refondation de la République du Mali. Pour ce titanesque travail de refondation à travers la  mise en œuvre de l’accord,  un homme est au centre du débat qui divise en pro et anti. Il s’agit du Président de la République IBK dont le leadership et la fermeté sont attendus pour atténuer les effets pervers du désormais  accord définitif pour la paix. Saura-t-il rassembler les maliens autour de cet accord ? La diplomatie malienne saura-t-elle arrimer la communauté internationale à la cause de l’Etat unitaire du Mali un et indivisible ? Deux lancinantes questions que l’on se pose en ce début de sa mise en œuvre.

 

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Après les Accords de Tamanrasset en 1991, le Pacte National en 1992 et l’Accord d’Alger en 2006, le Mali vient de signer ce 20 juin 2015 pour la quatrième fois un accord dit de paix et de réconciliation avec les rebelles touaregs et arabes. Cette date, tout comme celle du 15 mai de la même année resteront mémorables pour le vaillant et intrépide  peuple du Mali. Elles consacrent, nous l’espérons bien, la fin de la sempiternelle crise du nord Mali. Cet accord, qui se veut inclusif  ouvre la voie au  Mali KURA, celui de la régionalisation poussée. Ainsi, pour sa pleine réussite il faut une application intelligente et surtout un large consensus de toutes les forces vives de la Nation y compris l’Opposition pour qu’il ne suscite pas d’autres remous des populations du sud. En effet, le Président de la République doit prendre date dans l’histoire en étant celui qui aura mis fin à la récurrente rébellion qui sévit au Mali depuis 1963.  Pour ce faire, il doit avoir le dos large, les yeux ouverts et les oreilles attentives pour éviter les errements du passé. Si un tant soit peu, il mesure les enjeux et la convoitise du nord malien par l’occident, il  saura réellement que la phase la plus difficile et la plus périlleuse est et reste celle de la mise en œuvre. L’Accord de paix et de réconciliation de Bamako est d’autant plus sensible et plus imparfait que le président doit se munir d’un soutien aussi large que populaire pour éviter un levé  de bouclier et de bois verts des autres régions  du sud qui risquent de se sentir lésées. C’est pour toutes ces raisons qu’il serait hasardeux qu’un régime encore moins un individu, légitime soit-il, prenne à lui seul la responsabilité d’engager le Mali sur la voie de la mise en œuvre de cet accord sans un large consensus et un soutien massif des maliens. Comment peut-on envisager la réinsertion de 200 Colonels dans l’armée régulière et de 500 dans la fonction publique sans provoquer l’ire des militaires loyalistes et tous ces milliers de jeunes du sud en quête de leurs premiers emplois ? Comment peut-on envisager l’octroi de « 30% des recettes budgétaires de l’Etat aux collectivités territoriales avec une attention particulière pour les régions du

Nord » selon l’article 14 de l’Accord de paix ?  Le Président de la République doit intégrer tous ces paramètres avant d’entamer une quelconque mise en œuvre. Il doit au prime abord organiser de larges concertations post-signature pour recueillir les différentes propositions et suggestions et cela indépendamment de la commission de suivi. Avoir une diplomatie attrayante et convaincante d’abord à l’endroit des pays de la sous-région mais aussi et surtout de la région Afrique et de toute la communauté internationale.

Le salut du Mali, passe par la réussite de la mise en œuvre de l’accord de Bamako.

Youssouf Sissoko  

 

source : Inf@sept

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