Plus de la moitié des travailleurs de l’hôtel l’Amitié sont depuis hier en chômage technique. C’est la décision prise par la direction au regard de l’impact économique subit par les entreprises en cette période où sévit la pandémie de la maladie à coronavirus dans le monde. Seulement, les travailleurs protestent contre l’absence de «mesures d’accompagnement dans cette démarche de l’employeur ».
Ils sont au total 101 personnes soit 54% des travailleurs de l’hôtel Amitié, l’un des grands hôtels 5 étoiles du pays viennent d’être mis en chômage technique ceci pour trois (3) mois. La mesure aussitôt prise par la direction de l’Hôtel est rentrée en vigueur depuis hier mercredi 1er avril 2020, matin où les travailleurs concernés se sont vu simplement interdire l’accès à l’enceinte de l’Hôtel par les agents de sécurité qui avaient à leurs dispositions à l’entrée une liste comportant les noms des 101 personnes.
En effet, certains employés que nous avons rencontrés disent ne pas être en réalité contre la décision de la direction au regard des ravages planétaires qui engendre la pandémie de coronavirus. Toutes les entreprises du monde sont véritablement menacées. Et pour y parvenir, des décisions importantes sont prises concernant la gestion du personnel pour permettre aux entreprises de juguler la crise financière qui profile à l’horizon. En décidant de mettre 101 employés en chômage technique, la direction n’a rien prévu comme mesures d’accompagnement, selon le témoignage des travailleurs en situation rencontrés.
Il convient de souligner que, lorsque la direction a décidé d’envoyer plus de la moitié de son personnel en chômage technique, plusieurs tentatives de compromis ont été initiées par les travailleurs eux-mêmes par voix syndicale. Au rang de ces propositions, les employés ont souhaité que la direction mette en place un système rotatif entre les employés avec deux équipes pour se succéder par mois. La direction a réfuté la proposition. Dans cette volonté de faire des sacrifices chacun à son niveau, les employés ont soumis une seconde proposition. Ils (travailleurs) ont accepté la réduction sur salaire, ce qui aussi a été mis de côté par la direction. « Nous avons soumis deux propositions à la direction afin de continuer de travailler, mais elle a refusé toutes nos demandes », a témoigné un des travailleurs contactés au téléphone.
Pour eux, leur employeur devrait prendre l’exemple sur des Hôtels Onomo et Shératon qui ont pris des dispositions pour soulager les peines de leurs employés.
Par ailleurs, il convient de clarifier que parmi les 101 personnes en chômages aujourd’hui, figurent des travailleurs qui sont actuellement en congé à qui il est demandé de ne pas reprendre.
Hier matin, dans une démarche consensuelle, ces 101 employés ont commis un huissier pour venir constater ce qui se passe réellement dans leur lieu de travail. Ce que l’Huissier est venu constater effectivement.
Face à la situation, les travailleurs réclament le respect de leur droit, puisqu’ils disent jusqu’alors, aucune mesure d’accompagnement n’est mise en place pour les agents pendant les trois (3) mois que durera le chômage technique. Comment vont-ils tenir durant les trois mois alors que la maladie sévit et tout pronostic penche vers un confinement général dans les jours à venir au regard des chiffres et la vitesse de contamination que connait le Mali. Avec la situation, si le compromis n’est pas trouvé, l’affaire risque d’arriver au tribunal du travail pour que chacune des parties soit située sur son sort. Nous n’avions pas pu obtenir la version de la direction et les recoupements continuent en ce sens pour faire la part des choses.
Pour rappel, ces travailleurs de l’Hôtel l’Amitié qui manifestent leur ras-le-bol contre leur employeur aujourd’hui ont été recrutés par le groupe Granada le 15 avril 2004, soit 16 années passées à l’hôtel avec un contrat à durée indéterminé (CDI). Vivement qu’un compromis soit trouvé.
Komi
LE COMBAT