Ouf, c’est officiel ! Quelle peine! Quelle douleur ! Tu es parti, parti pour toujours, sans nous donner au revoir, en servant notre pays. Ta noble, difficile et exaltante mission de distribuer sainement la justice a conduit tes pas à Bamako, Banamba, Bafoulabé, Kignan, Gao, Tombouctou et enfin Niono, sans que tu ne saches que c’est en ce dernier lieu que tu vas rencontrer les forces du mal. Eh oui, ces forces du mal sans pitié t’ont enlevé dans ta juridiction, dans ton domicile de fonction, à Niono, t’ont gardé plus d’une année, loin de ta famille, de tes amis, de tes justiciables, sans soins, coupé de tout, dans des conditions inhumaines et dégradantes. Tu as pu résister quelques temps, mais hélas tu n’as pu vaincre les dures réalités de cette nouvelle vie qui t’a été imposée, le destin a été tragique ! Eh oui! Tu t’es battu pour ton pays, jusqu’à laisser ta vie ! En ces instants d’intense émotion, me vient seul en secours le mot de Simone VEIL : « Il restera de toi ce que tu as donné. » Et cher ami, tu as tout donné !
Mon cher Soungalo, tu pars avant nous, bien trop tôt, bien trop vite… Et ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses et qu’il faut profiter de chaque seconde, de chaque minute ici-bas…
J’ai été très heureux que tu m’en accordes beaucoup, beaucoup de ton temps, dans l’amitié sincère et la fraternité ! « Jeune homme », comme j’aimais t’appeler affectueusement, toi qui savais faire beaucoup avec si peu, toi qui savais cultiver l’amour et l’amitié, tu rendais ces moments rares!
Comment les oublier ? Comment oublier l’ami fidèle et généreux, le père attentionné, le mari aimant que tu as toujours été ? Impossible. Ta mémoire sera toujours gravée dans nos coeurs.
Tu laisses un vide immense derrière toi. Et c’est avec beaucoup de tristesse et de compassion que je présente mes sincères condoléances à tes épouses, à tes enfants, à ta famille, aux magistrats, à l’ensemble de la famille judiciaire pour leur témoigner mon soutien dans ce moment douloureux.
Et pour mieux le surmonter, je n’aurais qu’à me souvenir de ton rire, de ta bonne humeur, de ta bonté et de ton courage.
Repose en paix, cher ami et frère Soungalo.
Maître Demba TRAORE
Source: L’ Aube